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Les branches de la foi

samedi 8 décembre 2001

Il est nécessaire pour le musulman qui a une croyance correcte de savoir que la foi constitue une unité non fractionnable. De même que les organes du corps travaillent dans une organisation parfaite et précise, sans que l’un puisse se passer des autres, les branches de la foi se complètent et se renforcent parfaitement : le Credo est son fondement, les rites en sont le système de sécurité, et le comportement avec autrui en est le fruit et la preuve de sa validité.

L’Imâm Muslim a rapporté dans son Sahîh selon Abû Hurayrah, que Dieu l’agrée, que le Messager d’Allâh, paix et bénédiction : "La foi compte soixante-dix et quelques branches et la pudeur est une branche de la foi". Selon une variante, également selon Abû Hurayrah, le Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, a dit : "La foi compte soixante-dix et quelques (bidʿ) branches (shuʿbah). La meilleure branche est la parole " lâ ilâha illâ Allâh ", il n’y a de Dieu qu’Allâh. La moins élevé c’est le fait d’écarter la nuisance qui se trouve sur le chemin et la pudeur (hayâ’) est une branche de la foi".

Etant donné l’importance de ce hadîth, les commentateurs l’ont largement sondé et ont montré les nobles et magnifiques sens qu’il renferme. C’est pourquoi nous résumons ici les paroles des savants, afin que nous atteignions son fruit, pourvu que Dieu nous accorde son application.

Al-Qâdî ʿIyâd dit : on entend par bidʿ (traduit par quelques) un chiffre entre 3 et 10. Al-Khalîl Ibn Ahmad quant à lui affirma que le mot bidʿ désigne le chiffre 7 et on entend par shuʿbah (traduit par branche), une partie d’un tout. Ainsi le sens de ce hadith signifie-t-il : "la foi comporte soixante-dix et quelques qualités". Les savants ont établi que le fondement de la foi c’est l’adhésion véridique du cœur et la langue à la foi et l’accomplissement des piliers. En témoigne la parole du Messager d’Allâh, paix et bénédiction d’Allâh sur lui, dans le hadîth précédent : " la meilleure [des branches] c’est lâ ilâha illâ Allâh " et la dernière " le fait d’écarter la nuisance du chemin". Pour ce qui est de sa parole "soixante-dix et quelques branches", l’Imâm Abû Hâtim Ibn Hibbân, que Dieu lui fasse miséricorde, affirma avoir décompté les œuvres d’obéissance dans le Livre et la Sunnah et a trouvé qu’elles n’étaient ni plus ni moins que ce qu’a mentionné le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, "la foi compte soixante-dix et quelques branches".

Il dit aussi, paix et bénédiction de Dieu sur lui, "la pudeur (hayâ’) est une branche de la foi", dans une variante "la pudeur est une partie de la foi", dans une autre encore "la pudeur n’apporte que le bien", et dans une autre variante enfin "la foi est entièrement du bien".

Dans une narration du maître Abû Al-Qâsim Al-Qushayrî selon le noble maître Abû Al-Qâsim Al-Junayd, que Dieu l’agrée : la pudeur (hayâ’) c’est le fait de contempler les bienfaits de Dieu et d’observer notre négligence, il en résulte un état que l’on appelle " hayâ’ ".

S’il a fait de la pudeur une branche de la foi, c’est parce qu’elle appelle celui qui est pudique à faire le bien et les œuvres d’obéissance.

Il a été rapporté du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, des hadiths au sujet de la pudeur que nous devons mentionner, par respect à cette noble éthique. Le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui : "chaque religion a une éthique et l’éthique de l’islam c’est la pudeur". Le Messager d’Allâh fut des humains celui qui avait le plus doux caractère, le plus noble historique, la plus profonde conscience de la responsabilité, et celui qui ressentait la plus vive répulsion face à l’illicite. Selon Abû Saʿîd Al-Khudrî : "Le Messager d’Allâh était plus pudique qu’une vierge voilée. Lorsqu’il voyait quelque chose qu’il déteste, nous le reconnaissions à son visage".

Pour renforcer le lien entre la foi et la pudeur et pour montrer que toutes deux vont de paire, le Messager nous a enseigné ce noble hadîth : "La pudeur et la foi vont de paire. Lorsque l’une des deux disparaît, l’autre disparaît également".

Le jour où la pudeur quitte une personne, elle ne cesse de chuter. Une chute au fond d’un abîme très profond. Et qui te dira ce que c’est ? C’est un Feu ardent. Certes la pudeur est un solide rempart qui préserve celui qui l’a de chuter dans les vices. Pour montrer cette vérité le Messager d’Allâh, paix et bénédiction de Dieu sur lui, dit : "Lorsque Dieu - Exalté Soit-Il - veut anéantir un serviteur, il ôte de lui la pudeur. Lorsqu’il ôte de lui la pudeur, il ne sera que détestable et odieux, et la loyauté sera ôtée de lui. Lorsque la loyauté est ôtée de lui, il trahira et sera soupçonné de trahison. Lorsqu’il trahira et sera soupçonné de trahison, la miséricorde sera ôtée de lui. Lorsque la miséricorde est ôtée de lui, il ne sera qu’un maudit lapidé. Lorsqu’il sera ainsi, l’islam sera retiré de lui".

P.-S.

Notes :

  1. Chapitre 8 du livre Discours du Coeur de Cheikh ʿAbd Al-Hamîd Kishk, qu’Allâh lui fasse miséricorde.

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