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Les critères de choix des époux

mardi 27 mars 2007

Question

Quels sont les critères qui doivent gouverner le choix d’un époux ou d’une épouse, dans l’espoir que Dieu bénisse leur union et en fasse une source de bonheur pour le couple ?

Réponse de Dr Ahmad ʿOmar Hâshim

Le choix d’un époux ou d’une épouse doit obéir à des critères et des principes fondamentaux, à savoir :

  1. La religiosité

    En tête de ces critères, il y a la religiosité, et tout ce qui rentre sous cette appellation en termes de bonnes manières. C’est le critère le plus important sur lequel doit se fonder le choix des époux l’un pour l’autre. L’homme doit veiller à choisir une femme religieuse dotée de bonnes manières, car c’est ce type d’épouse qui le soutiendra dans les affaires de sa religion, de sa vie ici-bas et dans l’au-delà, et qui saura garder son honneur et sa chasteté et préserver la dignité de son époux, de sorte qu’il trouve la quiétude et la tranquillité auprès d’elle et que l’affection et la miséricorde resplendissent entre eux. Le Messager — paix et bénédictions sur lui — mentionna les critères couramment pris en considération et insista sur le critère le plus important présentant l’union avec celle qui le remplit comme une victoire que l’on remporte. Ainsi Abû Hurayrah — qu’Allâh l’agrée — rapporta-t-il que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « On épouse les femmes pour quatre raisons : la fortune, la lignée, la beauté et la religiosité. Remporte donc la femme religieuse, ou puissent tes mains ne recueillir que poussière ! » [1]

    Tout comme la religiosité est un principe directeur dans le choix de l’homme pour son épouse, la femme doit aussi y veiller lors du choix de son époux. Abû Hâtim Al-Muzanî — qu’Allâh l’agrée — rapporta en effet que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Lorsqu’un homme d’une religiosité et d’un comportement irréprochables vous fait une demande en mariage, mariez-le, faute de quoi discorde et corruption se répandront sur terre. » ; dans une variante : « corruption majeure » [2].

  2. La lignée et l’origine

    La lignée et l’origine font aussi partie des critères de choix des époux/épouses. L’islam nous ordonna en effet d’être attentif à l’origine du parent que nous donnerons à notre progéniture car, tels des minerais, les gens sont plus ou moins nobles.

    L’Imâm Al-Ghazâlî posa comme condition que l’épouse soit de noble extraction, c’est-à-dire qu’elle soit issue d’une famille religieuse et pieuse. Car c’est elle qui élèvera ses filles et ses fils. Si elle n’est pas elle-même bien élevée, elle ne pourra pas élever et éduquer ses enfants de manière appropriée. Il en est de même pour l’homme.

    ʿUthmân Ibn Abî Al-ʿÂs Ath-Thaqafî conseilla ses enfants en matière de choix d’un conjoint de bonne extraction disant : « Mes fils, l’époux est à l’image de l’agriculteur, que chacun voie où il plante sa culture. La mauvaise terre n’engendre que rarement. Soyez donc exigeants, quitte à ne pas vous marier dans l’immédiat. » De même, on demanda à ʿUmar Ibn Al-Khattâb : « Quels sont les droits de l’enfant sur son père ? » Il répondit : « Qu’il choisisse sa mère soigneusement, qu’il lui donne un beau prénom et qu’il lui enseigne le Coran. »

    L’origine ou la lignée ont manifestement leur effet sur la constitution de la cellule familiale naissante, dans la mesure où les enfants grandissent et acquièrent leurs manières et leurs coutumes au gré de l’environnement dans lequel ils sont élevés et des règles de vie qui y prévalent.

  3. La fortune

    Beaucoup de gens sont attentifs à la fortune du futur conjoint ; l’homme voudrait épouser une femme aisée et la femme voudrait épouser un homme aisé. Les deux parties pourraient même en oublier ou fermer les yeux sur l’importance de la religion et son rôle essentiel dans l’édification de la famille. La recherche de l’argent pourrait cacher certaines choses qu’il aurait fallu prendre en considération. Elle pourrait même s’accentuer dans les conditions de marasme économique et d’augmentation des prix que nous connaissons actuellement ; les gens aimant à rivaliser en niveau de vie, en matière de mobilier et d’apparat, au point que ces considérations les distraient des critères de choix réellement importants, en tête desquels arrivent la religion et les bonnes manières.

  4. La beauté

    La beauté entre également en ligne de compte dans le choix mutuel des époux. Mais il convient que la beauté ne soit pas aux antipodes de la religiosité. Si une femme est belle, mais est dépourvue de religiosité et de bonnes manières, la beauté n’a aucun poids dans ce cas.

On constatera que dans le hadith du Prophète — paix et bénédictions sur lui — stipulant que : « On épouse les femmes pour quatre raisons : la fortune, la lignée, la beauté et la religiosité. Remporte donc la femme religieuse, ou puissent tes mains ne recueillir que poussière ! » [1] qu’il se contenta de mentionner ces critères sans évoquer d’autres critères comme la virginité, l’affection et l’intelligence entre autres critères, car ces quatre critères sont ceux que les gens cherchent à remplir le plus souvent dans un mariage. Le Prophète leur indiqua alors clairement que la victoire se remporte véritablement sur le terrain de la religion disant : « Remporte donc la femme religieuse, ou puissent tes mains ne recueillir que poussière ! » [1]

Cela dit, rien ne s’oppose à ce que la religion soit réunie avec d’autres critères comme la fortune, la beauté, et la lignée, entre autres critères. Mais l’islam a interdit et mis en garde contre la fortune dépourvue de religiosité, comme le prouve l’enseignement du Prophète — paix et bénédictions sur lui — : « N’épousez pas les femmes pour leur beauté car leur beauté peut les mettre en péril. Ne les épousez pas pour leur fortune, car la fortune peut les rendre tyranniques. Épousez-les plutôt pour la religion. Une servante noire et religieuse est certes préférable. » [3]

  1. La virginité

    Parmi les critères de choix des conjoints figure aussi la virginité : que l’homme cherche à épouser une femme n’ayant jamais été mariée, et que la femme cherche à épouser un homme n’ayant jamais été marié. Au sujet de la préférence des femmes vierges, on rapporta le hadith : « Recherchez les femmes vierges car elles ont des bouches plus limpides, des matrices plus fertiles, et se contentent de peu plus volontiers. » [3] On entend par le fait qu’elles ont des bouches plus limpides, que leur propos est plus agréable, et par la fertilité des matrices, le fait qu’elles peuvent donner plus d’enfants. De même, lorsque le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — demanda à Jâbir — qu’Allâh l’agrée — : « “T’es-tu marié ?” Il répondit : “Oui, ô Messager d’Allâh.” Il demanda : “Une vierge ou une femme ayant connu le mariage ?” Il répondit : “Une femme ayant connu le mariage.” Le Prophète commenta : “Ne pouvais-tu pas choisir une vierge que tu taquines et qui te taquine ?” » [4]

  2. L’affection et la fertilité

    Parmi ces critères figurent aussi l’affection et la fertilité. L’islam invite à choisir pour épouse une femme affectueuse et fertile. Car la femme affectueuse préserve le bon souvenir et nourrit la tendresse au sein du couple. La femme fertile permet, quant à elle, d’accomplir les objectifs du mariage en termes de tranquillité, de stabilité, de procréation et de préservation du genre humain.

    Un homme se rendit un jour auprès du Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — après avoir demandé la main d’une femme stérile. Il dit au Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — : « “Je suis tombé sur une femme issue d’une bonne famille et jouissant d’un grand prestige, sauf qu’elle ne donne pas d’enfants, est-ce que je l’épouse ?” Il lui répondit par la négative. Il revint le voir une deuxième fois, il lui répondit par la négative de nouveau. Il revint une troisième fois, alors le Prophète dit : “Épousez les femmes affectueuses et fertiles car je rivaliserai de votre nombre.” » [5]

    L’on peut déterminer si une femme est affectueuse en se renseignant auprès de ses connaissances et des gens qui l’ont fréquentée de près. On peut aussi se faire une idée de la fertilité d’une vierge au regard de ses antécédents familiaux.

    Ces critères se déclinent de la même façon pour les hommes. La famille de la mariée doit veiller à accorder la main de leur fille à un homme ayant un bon caractère, qui soit tendre et fertile. Si le discours du Législateur est adressé en apparence aux hommes, il convient de rappeler que les femmes sont les consœurs des hommes en matière de législation.

  3. L’intelligence

    L’intelligence fait aussi partie des critères de choix du conjoint. L’homme doit choisir une femme intelligente et éviter la femme sotte. Car l’intelligence est requise pour une vie de couple pérenne et heureuse. De plus, le tempérament de la femme se transmet à ses enfants. Si elle est intelligente, elle saura gérer sa vie à la lumière de sa raison, ce qui aura un impact positif sur ses enfants. En revanche, si elle est sotte, son impact sera à l’inverse. On dit à cet effet : « Évite l’épouse sotte, car ses enfants sont perdus et sa compagnie une épreuve. »

  4. L’exogamie

    Dans le choix du conjoint, on doit également éviter une trop forte consanguinité. La femme n’appartenant pas à la même famille donne des enfants plus sains. C’est pourquoi on dit : « Épousez les étrangères et évitez la débilité. » c’est-à-dire mariez-vous en dehors de votre parentèle afin que vos enfants ne soient pas tarés. Ibn Qudâmah ajouta : « Cela est aussi préférable au cas où un différend conduirait au divorce, car dans le cas d’un mariage consanguin cela provoquerait la rupture des liens de parenté, liens que l’on est commandé d’entretenir. »

La proche parente peut en effet donner des enfants tarés physiquement, en raison de malformations génétiques. La génétique a ainsi démontré que les enfants issus de mariages consanguins sont sujets à des tares physiques et mentales.

Et Allâh est le plus Savant.

P.-S.

Traduit de l’arabe du site islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1Rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Ibn Mâjah, Abû Dâwûd, An-Nasâ’î et Ahmad. NdT.

[2Les deux variantes sont rapportées par At-Tirmidhî. NdT.

[3Rapporté par Ibn Mâjah. NdT.

[4Rapporté par Al-Bukhârî, Muslim, Abû Dâwûd, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî, Ahmad et Ad-Dârimî. NdT.

[5Rapporté par An-Nasâ’î. NdT.

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