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Les droits du défunt non-musulman

vendredi 12 août 2005

Question

Un musulman a-t-il le droit de participer aux funérailles d’un proche si le défunt est non-musulman ? Peut-il se charger lui-même de le laver, de l’envelopper dans son linceul et de l’enterrer ? Peut-il lui rendre visite dans sa tombe ? Qu’est-ce qu’un musulman doit faire lors du passage du cortège funèbre d’un non-musulman ? Que doit-il dire au passage du cortège funèbre ?

Réponse de Sheikh Ahmad Ash-Sharabâsî

Du point de vue de la sharîʿah, un musulman a parfaitement le droit de suivre le cortège funèbre d’un proche non-musulman, décédé en étant resté non-musulman. Un hadîth relate en effet que le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — ordonna à ʿAlî — que Dieu l’agrée — d’enterrer son père, Abû Tâlib, qui était resté mécréant et n’avait pas embrassé l’islam. Les juristes se fondèrent sur cette tradition prophétique pour prouver qu’il était permis au musulman de suivre le cortège funèbre d’un parent non-musulman.

Le musulman peut tout à fait se charger personnellement de laver le défunt non-musulman, de l’envelopper dans son linceul, et de l’inhumer. Certains juristes affirment même qu’il est du devoir des musulmans d’envelopper les morts dans leurs linceuls et de les inhumer, même s’ils ne sont liés par aucun lien de parenté, dans le cas où aucun proche du défunt ne peut s’en charger.

Le musulman peut aussi rendre visite à la tombe d’un proche non-musulman car la moralité de la mort est aussi valable dans ce cas. Lorsqu’un musulman voit un cortège funèbre, il doit se lever, même lorsque le défunt est non-musulman. Il doit se tenir debout jusqu’à ce que le cortège funèbre soit passé ou que le défunt soit déposé, fût-il transporté sur les épaules ou sur tout autre moyen de transport, et ce, en vertu de l’enseignement du Prophète — paix et bénédictions sur lui — : « Si vous voyez un cortège funèbre, levez-vous jusqu’à ce qu’il soit passé ou que l’on dépose (le défunt). »

Un jour, alors que le Messager — paix et bénédictions sur lui — était assis, voyant arriver un cortège funèbre, il se leva. On lui dit qu’il s’agissait du cortège d’un non-musulman. Il s’indigna : « N’est-ce pas une âme ?! » Alors qu’ils étaient assis dans la cité d’Al-Qâdisiyyah, Sahl Ibn Hunayf et Qays Ibn Saʿd virent arriver un cortège funèbre, pour lequel il se levèrent. On leur dit : « C’est le cortège d’un non-musulman. » Alors, ils répondirent par le hadîth susmentionné.

La raison qui justifie qu’on se lève au passage des cortèges funèbres apparaît dans le hadîth attribué par ʿAbd Allâh Ibn ʿAmr au Prophète — paix et bénédictions sur lui — : « En vérité, vous vous levez par respect à Celui Qui rappelle les êtres » et dans une variante : « En vérité, vous vous levez par respect à Dieu — Exalté soit-Il — Qui rappelle les âmes. »

Enfin, il est recommandé, lorsqu’on voit un cortège funèbre, de dire : « Subhâna Allâhi Alladhî lâ Yamût Subhâna Al-Malik Al-Quddûs » (Gloire à Dieu Qui ne meurt point, gloire au Roi Très Saint).

Et Dieu est le plus savant.

P.-S.

Traduit de l’arabe du site islamonline.net.

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