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Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, que Dieu l’agrée

dimanche 24 février 2002

Abd Allâh était le fils d’Al-’Abbas (qu’Allah les agrée
tous deux), un des oncles du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui). Il est né seulement 3 ans avant l’Hégire (c’est
à dire environ en 619 de l’ère chrétienne). A la mort du
Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui), Abd
Allâh n’avait ainsi que 13 ans .

A sa naissance, sa mère l’emmena au Saint Prophète d’Allah (Paix
et Bénédiction d’Allâh sur lui) afin qu’il mette un peu
de sa propre salive sur la langue du bébé avant que celui-ci n’ait
pris le sein de sa mère. Ce fut le début d’une étroite
et intime relation entre Al-’Abbas, qu’Allâh l’agrée, et le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) qui promettait, toute
leur vie durant, amour et dévotion !

Quand Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, atteint l’âge de raison,
il se dévoua au service du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui). Il courait rapporter de l’eau au Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) lorsque celui-ci voulait faire
ses ablutions. Pendant la prière, il restait derrière le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) et quand le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) partait en voyage ou
en expédition il le suivait au pas. Abd Allâh devint ainsi l’ombre
du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui), constamment
en sa compagnie.

Dans toutes ces situations, il était attentif et alerte quels que soient
les faits et dires dur Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui). Son cœur était enthousiaste et son jeune esprit était
pur et disponible, mémorisant ainsi les mots du Prophète (Paix
et Bénédiction d’Allâh sur lui) avec la capacité
et la précision d’un appareil d’enregistrement. Dans cette voie et à
travers ses constantes recherches postérieures, comme nous avons pu le
voir, Abd Allâh devint l’un des plus érudits compagnons du Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) conservant au nom
des générations futures de musulmans, les inestimables propos
du Messager d’Allâh (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui).

Le Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui)
considérait Abd Allâh comme un enfant proche de lui (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui). Lui donnant une tape sur l’épaule, le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) fit une invocation
pour lui :
" Ô Allah, donne-lui une profonde compréhension de la religion
de l’Islam et instruis-le dans l’explication et l’interprétation des
choses".

Il y eut ensuite beaucoup d’occasions où le Prophète (Paix et
Bénédiction d’Allâh sur lui) répéta cette
invocation ou prière pour son cousin et dès lors Abd Allâh
Ibn ’Abbas, qu’Allâh l’agrée, comprit que sa vie devait être vouée
à la recherche de l’apprentissage et du savoir.

De plus, le Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui) ne se contenta pas de demander à Allah qu’Il lui accorde la
connaissance et la compréhension mais aussi la sagesse. Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, raconta l’incident suivant à propos de lui
 : " Une fois, le Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui), était sur le point de faire ses ablutions. Je me pressai afin
de lui amener de l’eau à cet effet. Il (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) était ravi de ce geste de ma part. Au moment où
il (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) alla commencer
à prier, il (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui)
me fit signe de me poster à ses côtés. Cependant, je restai
derrière lui. Une fois la prière terminée, il (Paix et
Bénédiction d’Allâh sur lui) se retourna vers moi et dit
 : " qu’est ce qui t’a empêché de venir prier à côté
de moi, ô Abd Allâh ? " Tu es bien trop illustre et éminent
à mes yeux pour que je me place côte à côte avec toi,
répliquai-je ! ". Levant ses mains vers le ciel, le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) fit cette invocation
 : " Ô Allah, accorde-lui la sagesse". Cette invocation du Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) fut indubitablement
accordée au jeune Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, et prouve
une fois de plus qu’il, qu’Allâh l’agrée, possédait une sagesse
bien au-delà de son age. Mais cette sagesse ne vint qu’avec de la dévotion
et une avide recherche de connaissance à la fois du vivant du Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) et après sa
mort.

Du vivant du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui), Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, était assidu à
toutes les assemblées du Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) et mémorisait tout, quoi qu’il (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) dise.

Après la mort du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui), il, qu’Allâh l’agrée, prit soin de se rendre chez le plus de
compagnons possibles et particulièrement ceux qui connaissaient le Prophète
(Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) depuis longtemps et
il apprenait de ces gens-là ce que le Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) leur avait enseigné.

Chaque fois qu’il, qu’Allâh l’agrée, entendait parler d’une personne
connaissant un hadith du Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) que lui ne connaissait pas, il allait rapidement voir
cette personne pour l’apprendre d’elle.

Il soumettait ensuite ce hadith quel qu’en soit son contenu à un examen
minutieux et le comparait avec d’autres sources. Il allait chez pas moins de
trente compagnons afin de vérifier un seul hadith.

Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, a rapporté ce qu’il fit alors
qu’il entendit qu’un compagnon du Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) possédait un hadith qui lui était inconnu
 : " J’allai chez lui au moment de la sieste de l’après-midi et déployai
ma cape au pas de sa porte. Ce mouvement déplaça une masse de
poussière sur moi (alors que je m’assis pour l’attendre). Si je l’avais
voulu j’aurais pu lui demander sa permission d’entrer et il me l’aurait certainement
autorisé. Mais je préférai l’attendre et le laisser ainsi
bien se reposer. Sortant de chez lui et me voyant dans cet état (poussiéreux)
il dit : Ô cousin du Prophète ! Que t’arrive-t-il ? Si tu m’avais
fait demander, je serais venu te voir. C’était à moi de venir
à toi, tout comme on doit aller à la connaissance et non le contraire
 ! dis-je. Je lui demandai alors le hadith et l’appris".

De cette façon, le consciencieux Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée,
demandait encore, demandait toujours et demandait continuellement. Et il examinait
et passait au peigne fin les informations qu’il avait collectées avec
son esprit enthousiaste et méticuleux.

Abd Allâh, que Dieu l’agrée, n’était pas un expert uniquement
dans le domaine du Hadîth. Il s’était consacré à
l’acquisition de savoir dans une large variété de domaine. Il
avait une admiration particulière pour les personnes comme Zayd Ibn Thabit,
qu’Allah l’agrée, le scribe de la Révélation, le principal
juge et jurisconsulte (faqih) de Médine, un expert dans les droits
régissant l’héritage et dans la récitation du Coran. Lorsque
Zayd prévoyait de partir en voyage, le jeune Abd Allâh se tenait
humblement à ses côtés et prenant les rênes de sa
monture ; il adoptait l’attitude d’un serviteur à l’égard de son
maître.

Zayd lui disait alors : " Ne fais pas ça ô cousin du Prophète
 ! ". "C’est ainsi que l’on nous a ordonné de traiter les plus
érudits d’entre nous", disait Abd Allâh. Et Zayd lui répondait
 : " Laisse-moi voir ta main ". Abd Allâh tendait sa main. Zayd
la prenant, l’embrassait et disait : " c’est ainsi que l’on nous a ordonnés
de traiter les membres de la maison du Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui)".

Lorsque le savoir de Abd Allâh s’accrut, sa réputation s’aggrandit
par la même. Masrûq Ibn Al-Ajdaʿ disait de lui : " Chaque fois
que je voyais Ibn ’Abbas, je disais : il est le plus beau des hommes. Et quand
il parlait, je disais : il est le plus éloquent des hommes. Et quand
il avait une conversation, je disais : il est le plus érudit des hommes".

Le Calife ’Omar IIbn Al-Khattâb, qu’Allah l’agrée, lui
demandait souvent conseil pour d’importants problèmes étatiques
et le décrivait comme "le jeune homme de maturité".

Sa’d Ibn Abî Waqqâs le décrivait avec ces mots : "
Je n’ai jamais vu quelqu’un qui comprenait aussi rapidement, qui était
plus érudit, et plus sage qu’Ibn ’Abbas. J’ai vu ’Omar le convoquer afin
de discuter de problèmes difficiles en présence de vétérans
de Badr parmi les Muhajirîn (ceux qui avaient quitté La
Mecque pour Médine, qu’Allah les agrée tous) et des Ansars (Auxiliaires
Médinois ayant accueilli les Muhajirines chez eux, qu’Allah les agrée
eux aussi). Ibn ’Abbas, qu’Allah l’agrée, parlait, et ’Omar prenait en
considération ce qu’il disait".

Ce sont ces qualités qui faisaient que Abd Allâh Ibn ’Abbas, qu’Allâh l’agrée, était connu comme " l’érudit de cette Ummah
(communauté). Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée,
ne se contentait pas d’accumuler le savoir. Il sentait qu’il avait un devoir
envers la Ummah ; d’éduquer les croyants dans la recherche du
savoir. Il devint professeur et sa maison devint une université ; oui,
une université au sens large du terme, une université avec un
enseignement spécifique à la seule différence qu’il n’y
avait qu’un seul professeur : Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée,.

Il y avait une réaction positive vis-à-vis des cours dispensés
par Abd Allâh. Un de ses compagnons a dépeint une scène
typique se passant devant sa maison : " Je voyais les gens converger sur
les routes principales menant à la maison d’Ibn ʿAbbâs jusqu’à
ce qu’il n’y ait plus de place devant sa maison. J’allai chez lui pour l’en
informer et il me dit : apporte-moi de l’eau pour mes ablutions. Il fit ses
ablutions et, en s’asseyant, il dit : sors et dis-leur : quiconque a des questions
à propos du Coran ou sa récitation qu’il entre. De nouveau sa
maison était pleine et Abd Allâh répondit et fournit plus
d’informations que ce qu’il lui était demandé.Et ainsi de suite
avec des groupes d’autres personnes venant pour discuter de Fiqh (jurisprudence)
du halâl (licite) et du haram (illicite),
des jugements légaux régissant l’héritage, de la langue
arabe, de la poésie et d’étymologie.

Pour éviter la congestion avec toutes les assemblées venant
pour discuter de sujets variés en un seul jour, Abd Allâh décida
de consacrer exclusivement un jour par discipline différente. Un jour,
seule l’exégèse du Coran était enseignée tandis
qu’un autre jour seul le Fiqh (jurisprudence). Les maghâzî
(histoire des épopées guerrières de l’Arabie) ou les expéditions
du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui),
la poésie, l’Histoire Arabe de la période pré-islamique
(jâhiliyyah) : un jour spécifique était dédié
à chacune des disciplines.

Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée, complétait son
enseignement par une puissante mémoire et une formidable intelligence.
Ses explications étaient précises, claires et logiques. Ses arguments
étaient persuasifs et renforcés par des textes pertinents et des
faits historiques.

C’est sous le Califat d’Ali Ibn Abî Talib que Abd Allâh Ibn ʿAbbâs
(qu’Allah les agrée tous deux) eut l’occasion d’utiliser son extraordinaire
force de persuasion. Un grand nombre de défenseurs d’Ali dans son opposition
à Mu’awiyah l’ont tout simplement abandonné. Abd Allâh Ibn
ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée, alla voir Ali, qu’Allâh l’agrée,
et lui demanda la permission d’aller parler à ces gens. Ali hésita,
craignant que Abd Allâh ne fût en danger entre leurs mains, mais
finalement Alî laissa libre cours à l’optimisme de Abd Allâh
qui était sûr que rien n’arriverait !

Abd Allâh alla jusqu’au groupe en question. Il les trouva absorbés
par le culte. Certains n’étaient pas d’accord pour le laisser parler
mais d’autres étaient prêts à lui tendre l’oreille.

" Dites-moi, demanda Abd Allâh, quel grief avez-vous à l’égard
du cousin du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh
sur lui), le mari de sa fille et le premier de ceux qui ont cru en lui (Paix
et Bénédiction d’Allâh sur lui) ? ".

Les hommes se mirent à énumérer trois causes principales
de leur mécontentement à l’encontre d’Ali Ibn Abî Talib, qu’Allâh l’agrée,. Premièrement, le fait qu’il nomma des hommes
comme juges pour trancher sur une question dont le jugement ne revenait qu’à
Allah (Exalté soit-Il). C’est à dire que Ali avait accepté
l’arbitrage d’Abû Mûsâ Al-Ashʿarî et de ’Amr Ibn al
’Âs dans son conflit avec Mu’awiyah. Deuxièmement, le fait qu’il
ait livré bataille sans pour autant récupérer du butin
ou constituer des prisonniers de guerre. Troisièmement, le fait qu’il
n’ait pas exigé le titre de Prince des Croyants pendant l’arbitrage bien
que les musulmans lui aient prêté serment d’allégeance et
qu’il était leur Calife !

A leurs yeux, il y avait manifestement un signe de faiblesse alors qu’Ali Ibn
Abî Talib, qu’Allâh l’agrée, était prêt à apporter
sa position légitime en tant que Prince des croyants dans ce discrédit
.

En réponse à cela, Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, demanda
s’il leur citait des versets du Coran et des paroles du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) pour lesquels ils n’avaient
aucune objection et qui seraient en rapport avec leurs critiques, seraient-ils
prêts à revoir leur position.

Il répondirent que oui, et Abd Allâh commença donc : "
Concernant votre avis sur le fait qu’Ali avait nommé des hommes pour
juger une affaire n’appartenant qu’au jugement d’Allah (Exalté soit-Il).
Allah (Exalté soit-Il) dit dans le Coran : " Ô
les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état
d’Ihram (sacralisation). Quiconque parmi vous en tue délibérément,
qu’il compense alors, soit par quelque bête de troupeau, semblable à
ce qu’il a tué, d’après le jugement de deux personnes intègres
parmi vous
. " (Sourate 5 / verset 95) Je vous en prie alors, par
Allah ! Est-ce que le jugement des hommes pour des questions touchant à

la préservation de leur sang et de leur vie et concernant la paix entre
les hommes ne méritent pas plus d’attention que le jugement à
propos d’un lapin valant un quart de dirham ? "

Ils répondirent bien sûr que le jugement était plus important
dans le cadre de la préservation des vies des croyants et dans l ’établissement
de la paix entre eux que pour celui de tuer un gibier dans l’enceinte sacrée
(pendant le pèlerinage), chose pour laquelle Allah (Exalté soit-Il)
sanctionne le jugement des hommes.

" En avons-nous fini avec cette question ? ", demanda Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée,, et ils répondirent : " Allâhumma
naʿam ! (Ô Allah oui !). Abd Allâh poursuivit : " Sur le fait
qu’Ali avait livré bataille sans pour autant constituer de prisonniers
de guerre comme d’ailleurs le Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) fit ! Voulez-vous vraiment prendre votre Mère
ʿÂ’isha [la Mère des Croyants] comme captive et la traiter comme
telle ?? Si votre réponse est oui, c’est que vous êtes tombés
dans le kufr (la mécréance). Et si vous dites que ʿÂïcha
n’est pas votre Mère, vous tomberiez aussi dans le kufr car Allah
(Exalté soit-Il) a dit : " Le Prophète
a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes ; et ses
épouses sont leurs mères "
(en terme de respect et
de considération). (Sourate 33 / verset 6).

" Choisissez pour vous ce que vous voulez " dit Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, puis il leur demanda : " En avons-nous fini avec cette
question ? ", et à ce moment-là ils répondirent :
" Allâhumma naʿam ! (Ô Allah oui !)".

Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, continua : " Quant à votre
prise de position sur le fait qu’Ali a abandonné le titre de Prince des
Croyants, rappelez-vous que le Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) lui-même, au cours de la ratification du pacte
de Hudaybiyyah, exigea que l’on y écrive : " Ceci a été
admis par le Messager de Dieu.... ". Mais Suhayl porte-parole des polythéistes,
dit alors : " Si nous avions été convaincus que tu étais
un Messager de Dieu, nous ne t’aurions pas bloqué l’accès à
la Kaʿbah, ni ne t’aurions combattu ! Ecris plutôt : " Muhammad
Ibn Abd Allâh". Et le Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) accepta en disant : " Par Allah, je suis le Messager
d’Allâh même s’ils le nient ! ". A ce moment-là, Abd
Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée, demanda aux dissidents
 : " En avons-nous fini avec la question ? ". Et ils répondirent

encore une fois : "Allahumma naʿam ! (Ô Allah, oui !).

Un des fruits de cette confrontation verbale durant laquelle Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, exposa sa parfaite connaissance du Coran et de la
Sîrah (biographie) du Prophète (Paix et Bénédiction
d’Allâh sur lui) tout comme ses capacités remarquables d’argumentation
et de persuasion, fut que la majorité, environ vingt mille hommes, rejoignirent
les rangs d’Ali. Environ quatre mille cependant restèrent obstinés.
Ces derniers furent bientôt connus sous le nom de khawârij
ou "kharijites".

A cette occasion comme à d’autres, le courageux Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, prouva qu’il préférait la paix à la guerre,
mais aussi la logique à la force et la violence. Cependant, on ne le
connaissait pas que pour son courage, sa réflexion intuitive et son vaste
savoir. On le connaissait aussi pour son immense générosité
et sa grande hospitalité. Certains de ses contemporains dirent à
propos de lui : " Nous n’avons jamais vu une maison plus fournie en nourriture,
ou en boisson, ou en fruits ou même en savoir que celle d’Ibn ʿAbbâs
 ! "

Il ressentait un intérêt sincère et durable pour les gens.
Il était attentionné et prévenant. Une fois, il dit : "
Lorsque j’ai réalisé l’importance d’un verset du Livre d’Allah
(Exalté soit-Il), j’ai prié pour que tout le monde sache ce que
je savais ! Lorsque j’entends parler d’un dirigeant musulman qui distribue et
partage équitablement et qui règne justement, je suis heureux
à son égard et prie pour lui. Lorsque j’entends dire que des pluies
s’abattent sur la terre des musulmans, cela me remplit de joie...".

Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allâh l’agrée, était constant
et régulier dans sa dévotion. Il multipliait le jeûne surérogatoire
dans l’année et passait souvent ses nuits en prières. Il pleurait
lors de ses prières et de ses récitations coraniques. Et quand
il récitait des versets parlant de la mort, de la résurrection
et de la vie dans l’au delà, sa gorge se resserrait et de profonds sanglots
lui rendaient la récitation difficile.

Abd Allâh Ibn ʿAbbâs, qu’Allah l’agrée, mourut à
l’âge de 71 ans dans la ville montagneuse de Ta’if.

P.-S.

Traduit de "Companions of The Prophet", Vol.1, écrit par Abdul Wâhid Hâmid.

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