lundi 22 janvier 2007
Incapables de supporter la consolidation de la puissance des musulmans à Médine, les Juifs s’allièrent avec les Polythéistes parmi les tribus Al-Aws et Al-Khazraj. Ils s’accordèrent à ce que certains feignent embrasser l’islam et fréquentent les musulmans pour savoir leurs nouvelles tandis que d’autres annonceraient leur acceptation de l’islam le matin et y renonceraient le soir en vue de semer la confusion chez les musulmans vis-à-vis de leur religion. Un jour, certains d’entre eux se réunirent à la mosquée et, serrés les uns contre les autres, se mirent à discuter à voix basse. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les chassa alors sévèrement.
Quant aux rabbins, ils interrogeaient souvent le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et ergotaient dans leurs questions. Ils soulevaient des questions équivoques cherchant à mêler le vrai et le faux. La révélation coranique apportait la réponse à leurs questions et faisait éclater au grand jour le secret de leurs cœurs. C’est également eux qui, autrefois, avaient incité les Polythéistes de la Mecque à interroger le Prophète — paix et bénédictions sur lui — au sujet de trois choses ; s’il parvenait à donner la bonne réponse, il serait un Prophète envoyé, sinon, un faux prétendant. [1] Il s’agissait de l’interroger sur le sort d’un groupe de jeunes qui, jadis, disparurent et eurent une histoire étrange ; sur l’histoire d’un grand voyageur ayant parcouru le monde d’Est en Ouest et sur l’essence de l’âme. Lorsque les Polythéistes mecquois l’interrogèrent, des versets coraniques furent révélés relatant l’histoire des gens de la caverne ainsi que celle de Dhul-Qarnayn et clarifiant que l’âme relève de l’Ordre d’Allâh. Malgré tout, ni les Polythéistes de la Mecque ni les Juifs de Médine ne crurent et ces derniers poursuivirent leurs interrogations provocantes et pointilleuses au Prophète — paix et bénédictions sur lui — après qu’il fut devenu leur voisin dominant.
Ils l’interrogèrent également sur les choses que Israël s’était interdites et lui demandèrent comment prétendait-il que Salomon est un prophète alors que pour eux, il n’était qu’un sorcier. Ils lui affirmèrent aussi qu’ils auraient pu suivre son message si ce n’était pas Gabriel qui le transmettait, car selon eux, ce dernier est leur ennemi et n’apporte que la rudesse et l’effusion du sang. Bref, ils avancèrent toutes sortes de billevesées et de polémiques stériles. Quoiqu’il en soit, les versets coraniques venaient répondre à leurs questions et dévoiler leurs strétagèmes. Lorsque le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les appelait à l’islam, ils répondaient : « Nous marchons sur les pas de nos ancêtres car ils étaient plus savants et plus vertueux que nous ».
Quand la délégation chrétienne de Najrân se rendit chez le Prophète — paix et bénédictions sur lui —, il les invita à l’islam. Il leur ordonna de cesser de dire que Jésus est le fils d’Allâh et leur clarifia qu’il est Son serviteur, Son envoyé et Sa parole qu’Il envoya à Marie et un souffle venant de Lui. [2] Mais, ils persistèrent dans leur voie. Alors, Allâh révéla Sa Parole : « À ceux qui te contredisent à son propos, maintenant que tu en es bien informé, tu n’as qu’à dire : "Venez, appelons nos fils et les vôtres, nos femmes et les vôtres, nos propres personnes et les vôtres, puis proférons l’imprécation pour appeler la malédiction de Dieu sur les menteurs". » [3]. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — les appela alors à une réunion où ensemble, ils appelleraient la malédiction d’Allâh contre les injustes ; proposition qu’ils refusèrent. Ils se dirent entre eux : « Par Allâh, vous savez qu’il est véritablement l’envoyé d’Allâh ; si vous vous engagez contre lui dans cette imprécation mutuelle, vous serez anéantis. »
Par ailleurs, lorsque les Juifs eurent vent de la réunion de la délégation de Najrân avec le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui —, ils arrivèrent et se disputèrent avec elle. Les Juifs dirent : « Les chrétiens ne tiennent sur rien » et ces derniers de dire : « Les Juifs ne tiennent sur rien ». Ils se disputèrent ensuite au sujet de notre maître Abraham ; chaque groupe l’affiliant à sa religion. Les chrétiens prétendirent qu’Abraham était chrétien et les Juifs prétendirent qu’il était juif. Le Coran vint trancher cette affaire [4], ne faisant ainsi qu’augmenter leur répugnance. Les versets s’enchaînèrent ensuite défendant aux musulmans de prendre pour alliés intimes les Juifs et les mettant en garde contre eux. Ils descendirent également mettre en garde le Prophète — paix et bénédictions sur lui — contre leur tentative de le distraire de ce qui lui fut révélé, par la promesse de le suivre et de croire à son message s’il jugeait en leur faveur contre leurs adversaires.
Ils allèrent même jusqu’à nier que Jésus le fils de Marie — paix sur lui — fut investi d’une mission prophétique et prétendirent que ʿUzayr était le fils d’Allâh. Leur insolence les poussa ensuite à s’attaquer à Allâh le Très-Haut dont ils dirent : « Allâh est pauvre et nous sommes riches car Il nous demande notre argent !! » Ils dirent aussi : « Comment nous défend-t-il l’intérêt usuraire (ribâ) alors qu’Il le pratique en vous promettant une rétribution dix fois plus importante que vos actes ? » Ils se demandèrent enfin : « Voici qu’Allâh a créé les créatures, qui a donc créé Allâh ? »
Un jour, les Juifs se rendirent chez le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et lui dirent : « Tous les prophètes se rendaient et s’installaient à Jérusalem. Si tu es un vrai prophète, tu dois t’y rendre et t’y installer ». Ce faisant, ils voulaient l’éloigner de Médine comme les Quraysh l’avaient éloigné de la Mecque.
À cette époque, le Prophète souhaitait cordialement que la direction de sa prière (qiblah) soit celle de ses ancêtres Abraham et Ismaël. Le Coran fut alors révélé ordonnant la réorientation de la prière vers la Kaʿbah et ce, dix-sept mois après l’hégire. Les Juifs saisirent cette occasion pour tenter de discréditer le Prophète — paix et bénédictions sur lui — alors qu’Allâh l’avait informé des propos que les insolents tiendraient avant même qu’ils ne les tiennent. Nonobstant, ils dirent ce qu’ils avaient sur le cœur sans se dire que l’annonce de ce qu’ils allaient dire avant même qu’ils ne parlent était en soi un miracle. Cela se répéta à maintes reprises sans pour autant qu’ils reconnaissent la prophétie de celui qui les informait toujours à l’avance de ce qu’ils allaient dire.
Ainsi furent les Juifs… À chaque fois qu’un messager leur apportait des vérités contraires à leurs passions, ils traitaient les uns d’imposteurs et tuaient les autres. Nombreux furent les versets du Coran qui portèrent sur leurs chicaneries avec leurs prophètes et messagers ainsi que leurs disputes et différends incessants avec eux. Leur attitude est évoquée dans une centaine de versets de sourate Al-Baqarah, ainsi que dans les passages les concernant de sourate An-Nisâ’. Il n’y a quasiment pas une sourate du Coran qui n’évoque pas leurs travers. Il nous suffit de citer, à cet égard, la Parole d’Allâh — Exalté soit-Il — : « Certes, Nous avons confié le Livre à Moïse ; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus le fils de Marie, et Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit (Gabriel). Est-ce qu’à chaque fois, qu’un Messager vous apportait des vérités contraires à vos souhaits vous vous enfliez d’orgueil ? Vous traitiez les uns d’imposteurs et vous tuiez les autres * Et ils dirent : "Nos cœurs sont enveloppés et impénétrables" — Non mais Dieu les a maudits à cause de leur infidélité, leur foi est donc médiocre * Et quant leur vint de Dieu un Livre confirmant celui qu’ils avaient déjà, — alors qu’auparavant ils cherchaient la suprématie sur les mécréants — quand donc leur vint cela même qu’ils reconnaissaient, ils refusèrent d’y croire. Que la malédiction de Dieu soit sur les mécréants ! » [5].
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ (En Compagnie de l’Élu), disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.
[1] Pour de plus amples détails sur cet épisode, conférer l’article intitulé « Une preuve irréfutable de l’authenticité du Messager d’Allâh » de Sheikh Kishk. Ndlr.
[2] L’auteur fait allusion au verset 171 de sourate An-Nisâ’ (Les femmes) : « Ô gens du Livre, n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allâh que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un Messager d’Allâh, Sa parole qu’Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Allâh et en Ses messagers. Et ne dîtes pas "Trois". Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allâh n’est qu’un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allâh suffit comme protecteur. » NdT.
[3] Sourate 3, Âl ʿImrân, La famille d’Amram, verset 61.
[4] L’auteur fait allusion au verset 67 de sourate Âl ʿImrân (La famille d’Amram) : « Abraham n’était ni Juif ni Chrétien. Il était entièrement soumis (Muslim) à Allâh et il n’était point du nombre des associateurs ». NdT.
[5] Sourate 2, Al-Baqarah, La génisse, versets 87 à 89.
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