dimanche 20 janvier 2002
Quel est le sens de : l’âme incitatrice au mal (nafs ammârah bi’ssû’), l’âme qui ne cesse de se blâmer (nafs lawwâmah) et l’âme apaisée (nafs mutma’innah) ?
L’âme incitatrice au mal : c’est l’âme que les passions ont fait dévier. Elle a été influencée par les mauvaises habitudes si bien qu’il est difficile de la vaincre et de l’empêcher d’une passion qu’elle désire ou d’une habitude qui la fait chuter dans la perdition. Elle a pris à la légère les manquements envers Dieu, l’obéissance à Lui, la foi en Lui et l’application de la lumineuse guidance qu’Il a révélée à Ses Prophètes et Ses Messagers. Malheur à elle le Jour de la Rencontre de Dieu, le Jour où elle dira : "Malheur à moi pour mes manquements envers Allah." [39:56]
L’âme qui ne cesse de se blâmer (nafs lawwâmah) : Al-Hasan Al-Basrî, que Dieu lui fasse miséricorde, dit de celui qui a une telle âme : " Par Dieu, nous ne voyons le croyant qu’entrain de se blâmer. Qu’ai-je fait de ma parole ? Que désirais-je par ce repas que j’ai mangé ? Qu’est-ce que je voulais par ma pensée secrète ? Quant au pervers, il ne cesse d’avancer sans jamais se faire des reproches. La nafs lawwâmah ne cesse de blâmer celui qui l’a chaque fois qu’il fait preuve de négligence dans une œuvre d’obéissance, ou chaque fois qu’il s’apprête à commettre un péché, jusqu’à ce qu’il se soumette à la vérité, retourne à la guidance, recourt à l’imploration du Pardon et se repente. Quiconque se repent, Dieu agrée son repentir, car Il est certes, Exalté et Glorifié Soit-Il, Celui Qui agrée le repentir et Qui est Très Miséricordieux ".
L’âme apaisée : c’est une âme constante dans l’observance de l’Ordre de Dieu. Elle suit en permanence la vérité, en accomplissant de jour comme de nuit ce que Dieu agrée. Elle a accepté le destin (qadâ’) de Dieu, elle a su que ce qui l’a manqué ne pouvait l’attendre et ce qui l’a atteint ne pouvait la manquer. Elle a ainsi mérité d’être interpellée en ces termes le jour où elle quitte l’ici-bas : " sors ô âme appaisée, satisfaite et agréée, sors vers un repos, une grâce et un Seigneur Qui n’est pas en colère contre toi ".
Quelle est grandiose cette narration rapportée par Ibn ʿAsâkir avec sa chaîne de transmission selon Abû Umâmah, que Dieu l’agrée, le Messager de Dieu, paix et bénédiction de Dieu sur lui, enseigna à un homme de dire : " Ô Allâh, je Te demande une âme qui est apaisée par Toi, qui croit en Ta rencontre, qui agrée Ton destin et qui est satisfaite par l’obéissance à Toi ".
Extrait du livre "Fatâwâ Islamiques", volume 1, par Sheikh Ibrâhîm Julhûm, le Sheikh de la mosquée d’As-Sayyidah Zaynab, au Caire.
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