mercredi 21 mars 2001
Muʿâdh Ibn Jabal (qu’Allâh soit satisfait de lui) naquit à Médine. Il avait l’esprit vif et était éloquent et ambitieux. Allâh, le Très-Haut, le dota d’une verve splendide, d’un beau visage et beaucoup de brio. Tout jeune, Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) embrassa l’islam grâce à Musʿab Ibn ʿUmayr que le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - envoya à Médine pour y enseigner l’islam aux nouveaux fidèles médinois.
Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) fit partie des 72 médinois qui conclurent un pacte d’allégeance au Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui, peu de temps avant l’hégire. A son retour à Médine, Muʿâdh commença à prêcher l’islam dans son entourage. Grâce à lui, de nombreux hommes qui devinrent par la suite de grands Compagnons, tel que ʿAmr Ibn Al-Jamûh, adoptèrent l’islam.
Quand le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - émigra à Médine, Muʿâdh ne le quitta plus afin d’apprendre le Coran et les préceptes de l’islam. Avec le temps, Muʿâdh fut compté parmi les Compagnons les plus versés dans le Coran et les plus instruits dans la religion. Le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - lui rendit hommage, en disant : "Muʿâdh Ibn Jabal est celui parmi les membres de ma Communauté qui sait le mieux distinguer le licite de l’illicite". (Hadith transmis par At-Tirmidhî et Ibn Mâjah). Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) était l’un des meilleurs mémorisateurs du Coran du vivant du Prophète. Ainsi le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - dit en sa faveur : "Apprenez le Coran auprès de quatre personnes : Ibn Masʿûd, Sâlim l’affranchi d’Abû Hudhayfah, Ubayy et Muʿâdh" (Sahîh Al-Bukhârî, Le Livre des Mérites, les mérites de Muʿâdh Ibn Jabal - qu’Allâh l’agrée)
Après la conquête de La Mecque, le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - y engagea Muʿâdh comme enseignant et le chargea de transmettre l’islam aux gens et de leur apprendre le Coran. De même, quand les souverains yéménites vinrent annoncer leur conversion à l’islam au Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - et qu’ils lui demandèrent de leur assigner un précepteur, son choix tomba sur Muʿâdh à la tête d’un groupe de Compagnons (qu’Allâh soit satisfait d’eux) pour remplir cette mission. Le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - sortit en personne pour leur faire ses adieux et conseilla alors Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui), en disant : "Ô Muʿâdh ! Il se peut que vous ne me voyiez pas à l’année prochaine. Rendez-moi visite à ma mosquée et à mon tombeau, etc.... ". Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) fendit en larmes par crainte de la séparation d’avec le Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui. En effet, celui-ci rendit l’âme avant de revoir Muʿâdh.
Après le décès du Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - , Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) fut de retour à Médine. Il fut profondément affligé et versa de chaudes larmes pour la mort du Prophète - que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui - . Quand le califat échut à ʿUmar ibn Al-Khattâb (qu’Allâh soit satisfait de lui), celui-ci l’envoya aux Banû Kilâb pour trancher leur litige.
Sous le califat de ʿUmar aussi, le gouverneur du Shâm (i.e. Syrie), Yazîd Ibn Abî Sufyân envoya demander à ʿUmar (qu’Allâh soit satisfait de lui) un précepteur pour ses sujets. ʿUmar convoqua alors Muʿâdh Ibn Jabal, ʿUbâda Ibn As-Sâmit, Abû Ayyûb Al-Ansârî, Ubay Ibn Kaʿb et Abû Ad-Dardâ’ et leur dit : "Vos coreligionnaires en Syrie me demandent de leur assigner un précepteur pour apprendre le Coran et s’instruire dans la religion. Aidez-moi donc qu’Allâh vous accorde Sa miséricorde dans le choix de trois parmi vous. Veuillez procéder par tirage au sort, ou bien je désignerai par moi-même trois parmi vous". "Et pourquoi tirons-nous au sort ?, répondirent-ils, Abû Ayyûb est âgé, Ubayy est malade et il ne reste que nous trois". "Commencez, vous trois, par Hims et quand vous serez rassurés sur l’état de son peuple, quittez-la en y laissant l’un de vous. Puis, que le second se dirige vers Damas tandis que l’autre, vers la Palestine". Les trois se dirigèrent donc vers Hims où fut laissé ʿUbâdah Ibn As-Sâmit. Tandis que Abû Ad-Dardâ’ se rendit à Damas et Muʿâdh Ibn Jabal en Palestine.
Muʿâdh (qu’Allâh soit satisfait de lui) resta en Palestine jusqu’à ce qu’il fut atteint de la peste. A l’article de la mort, il se mit à dire : "Ô mort ! Sois la bienvenue ! Tel un visiteur qui vient après une longue absence et un être cher qui arrive après un profond désir". Il se mit à regarder la voûte céleste, puis dit : Mon Seigneur ! Tu sais parfaitement que je n’ai jamais aimé l’ici-bas ou désiré la longévité pour y planter des arbres ou y faire couler des fleuves, mais plutôt pour accomplir le jeûne pendant les journées les plus torrides, passer les nuits à faire des dévotions et me presser autour des savants qui tiennent les cercles du Dhikr. Recueille mon âme comme tu recueilles les âmes croyantes". Puis, il rendit le dernier soupir, qu’Allâh lui accorde Sa miséricorde.
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