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Murâd II

dimanche 27 mai 2012

Murâd II (1404 - 1451)

Le sultan Murâd II, sixième représentant de la dynastie ottomane, naquit en 1404 à Amasya en Anatolie. Sa mère, la princesse Amînah Khâtûn (Emine Hatun en turc) était la fille du bey de l’émirat des Dulkadir. Les Dulkadir étaient une dynastie beylicale turkmène portant le nom de son ancêtre et père de son fondateur Dhû Al-Qadr. L’émirat de Dhû Al-Qadriyyah sur lequel ils régnaient formait un état-tampon entre la puissance mamelouke au sud et la puissance ottomane au nord.

Murâd II accéda au sultanat à la mort de son père en 1421, à l’âge de 17 ans. Les Turcs ottomans lui prêtèrent serment d’allégeance dans la capitale ottomane Bursa, en Anatolie. Prenant ses fonctions très jeune, il allait gouverner jusqu’à sa mort 30 ans plus tard, le 3 février 1451. Néanmoins, homme pieux et profondément ascète malgré sa puissance et ses richesses, Murâd II abdiqua par deux fois en faveur de son fils, souhaitant se retirer de la vie politique pour mener une vie de retraite spirituelle, par laquelle il se consacrerait à l’adoration de Dieu. Mais par deux fois, les circonstances le rattrapèrent et il dut prendre ses responsabilités pour protéger l’Empire qu’il avait contribué à forger contre les visées expansionnistes européennes. Murâd II se distingua ainsi, dans l’histoire des chefs d’Etat musulmans, comme l’un de ceux qui étaient les plus indifférents aux apparats du pouvoir. A ce titre et à bien d’autres, il fut l’un des plus grands souverains ottomans.

Un début de règne houleux

À peine Murâd II s’était-il installé à la tête du sultanat que des troubles et des révoltes éclatèrent et faillirent le déchoir. Néanmoins, il parvint à en venir à bout. Il s’attela alors à réformer les affaires de l’Etat, décidant pour cela de signer un traité de paix avec l’Emirat du Karamân, une principauté anatolienne vassale. Il parapha en outre une trêve de cinq ans avec son rival invétéré dans les Balkans, le roi de Hongrie.

Tous les Ottomans ne reconnaissaient pas la légitimité de Murâd II, bien qu’il ait hérité loyalement du sultanat à la mort de son père Muhammad Ier Jalabî (Mehmet Ier ou Mehmet Çelebi en turc). Ainsi en était-il de son oncle paternel Mustafâ Jalabî (Mustafa Çelebi en turc, surnommé Düzmece Mustafa ou Moustafa le Fourbe) qui, déjà, ne reconnaissait pas la légitimité de son propre frère Muhammad Ier, qu’il avait voulu détrôner et contre qui il avait mené une guerre de succession après la capture de leur père Bâyazîd Ier As-Sâʿiqah (Bajazet Ier la Foudre ou Yildirim Bayezid en turc) par Taymûr Lank (Tamerlan) en 1402 à la bataille d’Ankara. Au terme de la guerre de succession, Mustafâ le Fourbe fut vaincu et s’enfuit à Thessalonique, cité grecque qui était encore alors sous domination byzantine. Le Sultan Muhammad Ier, qui était en relativement bons termes avec l’Empereur byzantin, Manuel II Paléologue, demanda à celui-ci l’extradition de son frère. Le souverain européen refusa cependant d’accéder à la demande de son homologue ottoman tout en s’engageant à placer Mustafâ Jalabî en résidence surveillée aussi longtemps que le Sultan serait en vie. Ce compromis fut accepté par Muhammad Ier, et, magnanime, il alla même jusqu’à fixer une pension mensuelle pour son frère prisonnier.

A la mort du Sultan en 1421, son frère Mustafâ le Fourbe se remit à réclamer le pouvoir et à vouloir le disputer à Murâd II, le fils héritier. Conscient de la fragilité de l’Empire ottoman en cette période cruciale, au cours de laquelle accédait au trône un jeune adolescent contesté et non rompu à l’exercice du pouvoir, Manuel II Paléologue lança un ultimatum au nouveau Sultan en exigeant de lui qu’ il s’engageât à ne jamais le combattre et à lui remettre en gage deux de ses frères, qu’il garderait comme otages, dans l’éventualité d’une guerre entre les deux nations. A défaut, l’Empereur byzantin menaçait de libérer l’oncle du Sultan et prétendant au trône Mustafâ Jalabî. Murâd II refusa d’accéder à la requête de Manuel II et celui-ci mit sa menace à exécution, allant jusqu’à soutenir le dissident turc par une force navale byzantine placée sous le commandement de l’amiral Démétrius Lascaris.

L’armée turco-byzantine assiégea la ville de Gallipoli (Gelibolu en turc) qui tomba dans l’escarcelle du traître ottoman. Ce dernier marcha ensuite, à la tête de son armée, sur Edirne (ancienne Andrinople) dont il s’empara et où il s’autoproclama Sultan, régnant sur la Roumélie, nom donné aux territoires ottomans situés sur le continent européen. Puis, souhaitant renverser définitivement son neveu, il l’affronta dans une bataille qui se solda par une lourde défaite. Moustafa le Fourbe dut battre en retraite et se réfugier à Gallipoli où il fut arrêté par les soldats ottomans qui le ramenèrent au devant du Sultan. Pour ses complots, ses crimes et son intelligence avec l’ennemi byzantin, il fut pendu par Murâd II.

Le siège de Constantinople

En représailles aux intentions belliqueuses de Byzance qui appuya militairement la tentative de coup d’état contre Murâd II, ce dernier décida d’assiéger Constantinople en 1422, au mois de Ramadan. Mais au cours du siège, les chefs des principautés anatoliennes, pour la plupart chiites et soumises à l’Empire ottoman, prirent leur indépendance vis-à-vis du pouvoir central. Il s’agissait des principautés de Kastamonu, de Saruhan, de Menteşe et de Karaman. Le sultan Murâd II fut alors contraint de lever le siège de Constantinople et se lança à l’assaut des principautés rebelles pour les ramener dans le giron de l’État ottoman. Au même moment, une nouvelle insurrection éclata dans les Balkans.

C’est au cours de ces événements que l’empereur byzantin Manuel II Paléologue mourut en 1425, et fut remplacé par son fils Jean VIII Paléologue. Murâd II sut tirer profit de l’inexpérience du nouveau souverain pour s’emparer de toutes les places fortes et de tous les châteaux byzantins situés sur les côtes balkanes et celles de la Mer Noire. Jean VIII ne parvint à préserver que la ville de Constantinople, pour laquelle il accepta de payer un tribut au sultan.

Retour en Roumélie

Murâd II parvint à sécuriser le front intérieur en Anatolie, après avoir maté les émirs dissidents. Il réussit ensuite à contraindre le roi de Hongrie, Sigismond Ier de Luxembourg, à signer un traité fixant le tracé des frontières entre l’Empire ottoman et le royaume de Hongrie. Le Danube constitua ainsi la limite naturelle entre les deux États. Puis il soumit le Despotat de Serbie, gouverné par Georges Ier Branković, en faisant un État vassal soumis à un tribut annuel et à une contribution militaire en temps de guerre. Murâd II exigea en outre du despote serbe qu’il lui accordât la main de sa fille Mara et qu’il rompît toute relation avec le roi de Hongrie, soupçonné d’inciter les vassaux européens des Ottomans à la dissidence.

Fort de ces succès diplomatiques, le Sultan conquit Thessalonique après un siège de 15 jours puis mit en déroute la flotte vénitienne dans le Golfe de Gallipoli en 1429. Il annexa en outre l’Albanie après de violentes batailles, restituant ainsi à l’Empire ottoman tous les territoires de Roumélie perdus depuis le règne de son grand-père, le sultan Bâyazîd Ier, lors des guerres de successions qui éclatèrent après sa défaite à la bataille d’Ankara en 1402.

La révolte d’Ibrâhîm Bey

Les troubles ne tardèrent pourtant pas à réapparaître en Anatolie, puisque, une dizaine d’années après ces succès, les Karamânides, menés par le bey Ibrâhîm II, se soulevèrent de nouveau. Ibrâhîm II conclut un accord secret avec le roi de Hongrie pour obtenir son appui militaire. L’héritier du trône ottoman ʿAlâ’ Ad-Dîn Ibn Murâd parvint toutefois à repousser l’offensive des rebelles qui reculèrent jusqu’à Konya. Le Sultan Murâd II prit alors la tête de l’armée ottomane pour mater l’insurrection karamânide.

Les Imâms égyptiens Shihâb Ad-Dîn Ibn Hajar Al-ʿAsqalânî et Saʿd Ad-Dîn Ad-Dîrî émirent une fatwa préconisant la mise à mort d’Ibrâhîm II pour complot et trahison des Ottomans. Murâd II sut alors qu’il pouvait compter sur le soutien du califat abbasside et des Mamelouks du Caire dans sa lutte contre le mouvement de sédition du Karamân.

Une armée serbo-hongroise fut levée pour venir en aide aux Karamânides, mais la garnison turque stationnée dans les Balkans se mit rapidement en mouvement, traversant le Danube et pénétrant en territoire hongrois, jusqu’à atteindre les villes transylvaniennes de Timişoara (en actuelle Roumanie) et d’Hermannstadt (actuelle Sibiu en Roumanie) en 1438, où elle causa de nombreuses destructions. D’après certaines sources, les Turcs firent jusqu’à 70000 prisonniers lors de cette campagne, après s’être emparés de Smederevo, capitale de la Serbie à cette époque.

Les revers des Ottomans en Europe

Lorsque le Sultan Murâd II lança son offensive en Transylvanie, le pape Eugène IV appela en 1439 à une croisade contre l’Empire ottoman, réunissant notamment les États européens catholiques. De nombreux États répondirent à l’appel, dont notamment, la Transylvanie, la France, le Saint-Empire Romain Germanique, la Hongrie, la Pologne, la Bohême, la Moldavie, la Serbie, la Valachie ainsi que la République de Venise. Cette coalition fut dirigée par le voïvode de Transylvanie Jean Hunyadi, qui était un catholique fanatique, mais non moins redoutable chef militaire, dont l’unique but dans la vie était de bouter les Turcs hors des Balkans et d’Europe. Cette coalition croisée parvint à mettre en déroute les Turcs près d’Hermannstadt en 1442, dans une bataille qui coûta la vie à près de vingt mille soldats ottomans. Le reste de l’armée du sultan du battre en retraite et se réfugier derrière le Danube.

Lorsque le Sultan apprit cette défaite, il renvoya une nouvelle armée de 80000 hommes, sous le commandement du général Shihâb Ad-Dîn Pacha, pour venger l’honneur de l’Empire ottoman. Une nouvelle fois, Jean Hunyadi écrasa les Turcs dans une importante bataille près de Belgrade, et fit prisonnier le général Shihâb Ad-Dîn. Fort de ces succès, la coalition européenne reprit les villes serbes de Belgrade et de Nich, puis soumit la ville de Plovdiv (en actuelle Bulgarie), repoussant ainsi l’armée ottomane jusqu’à Sofia, capitale de la Bulgarie en 1443. La capitale ottomane Edirne était désormais menacée.

Le Sultan craignit dès lors la perte des Balkans. Aussi s’attacha-t-il à régler définitivement le problème des Karamânides : à coup d’attaques répétitives, il parvint à les soumettre et à obtenir leur allégeance. Puis il se tourna de nouveau vers la Roumélie où il avait perdu lors des batailles contre les Européens la fine fleur de son armée. Pour stopper l’hémorragie, il se résolut à signer, le 13 juillet 1444, le traité de Szeged, qui consistait en une trêve de dix ans avec la Hongrie. Selon les termes de ce traité, Murâd II abandonna ses prétentions sur la Serbie, reconnut Georges Branković en tant que souverain serbe, et céda la Valachie à la Hongrie. Les deux parties s’accordèrent également sur un échange des prisonniers de guerre.

L’abdication de Murâd II

Après la signature de ce traité humiliant pour l’Empire ottoman, Murâd II rentra chez lui pour apprendre la mort de son fils et prince héritier ʿAlâ Ad-Dîn quelques mois plus tôt à Amasya en Anatolie. Le Sultan, accablé par un sort qui s’acharnait sur lui, décida alors de se retirer de la vie politique et d’abdiquer en faveur de son deuxième fils Muhammad, plus tard connu sous le nom de Mehmet II le Conquérant (ou Fatih Sultan Mehmet en turc), qui n’était âgé que de onze ans. Murâd II s’en fut quant à lui dans la ville de Manisa, en Asie Mineure, où il s’était résolu à passer le restant de ses jours, à l’écart du monde, consacré à l’adoration de Dieu.

Le nouveau sultan, si jeune, n’était pas de taille à gouverner, et encore moins à protéger un Empire aussi vaste que l’Empire ottoman. Son inexpérience attira la convoitise des souverains européens, à commencer par le pape Eugène IV. Celui-ci persuada, par la voie de son émissaire le cardinal Giuliano Cesarini, le roi de Hongrie, Ladislas III Jagellon, qu’il n’était pas tenu d’honorer ses engagements solennels envers les Ottomans, avec qui il avait signé le traité de Szeged. Pourtant, c’était la main posée sur leurs livres saints respectifs, les Evangiles et le Coran, que les deux monarques, Ladislas III et Murâd II, prêtèrent le serment de ne pas trahir les accords conclus.

La perfidie du pape eut néanmoins raison des scrupules du roi de Hongrie, qui s’affaira dès lors à préparer une nouvelle croisade contre les Ottomans. Les armées levées par Ladislas III marchèrent sur l’ennemi musulman et établirent leur camp sur la côte de la Mer Noire, près de la ville bulgare de Varna. Ces mouvements militaires provoquèrent l’inquiétude et l’effroi des généraux turcs à Edirne, qui assistaient quasiment impuissants à l’invasion de l’Empire par les Européens, par les voies terrestre et maritime. Le détroit des Dardanelles passa ainsi sous le contrôles des croisés.

Le jeune sultan n’était pas en mesure de dissiper les inquiétudes de son état-major, ni d’arracher la victoire à la coalition chrétienne. Aussi, un conseil de guerre fut tenu à Edirne, au cours duquel les généraux turcs émirent une requête adressée au sultan Muhammad II, l’enjoignant, en raison de son jeune âge, de céder le pouvoir à son père, quitte à ce qu’il le lui rendît, une fois que les dangers qui guettaient l’Empire seraient repoussés. Muhammad II accepta la requête et envoya chercher son père Murâd II à Manisa. L’ex-Sultan, souhaitant que son fils eût confiance en lui-même, lui répondit que la défense de l’État était une prérogative du Sultan et qu’il fallait donc qu’il prît en charge lui-même ce rôle. Conscient de ses capacités, le fils insista en répondant à son père : « Si Nous sommes le Sultan, alors nous vous ordonnons de venir à la tête de votre armée. Et si vous êtes le Sultan, alors venez défendre votre Empire ! »

Ce fut ainsi que Murâd II accéda de nouveau au pouvoir. Organisant rapidement la défense de la Roumélie, il entra en guerre contre les Occidentaux et les écrasa à la bataille de Varna, au cours de laquelle fut tué le roi de Hongrie Ladislas III Jagellon. Suite à cette retentissante victoire, par laquelle le nom de Murâd II fut clamé dans tout le monde musulman, le pieux sultan, insensible à la gloriole et aux apparats du pouvoir, se retira de nouveau de la vie politique et regagna sa zaouïa de Manisa en décembre 1444. Mais les menaces contre l’Empire ottoman n’avaient pas été complètement éliminées. Aussi, les décideurs turcs réclamèrent une nouvelle fois le retour de Murâd II sur le trône, pour constituer un véritable rempart contre les alliances hostiles qui se formaient entre les émirs indépendantistes d’Anatolie, l’Empire timouride en Asie centrale, et la chrétienté. Murâd II accepta de suspendre une fois encore sa retraite et revint à Edirne remonter une troisième fois sur le trône de l’Empire ottoman, en mai 1446.

Cette initiative se révéla être la solution face à l’esprit belliciste des Européens. Quatre ans en effet après la bataille de Varna, Jean Hunyadi revint à la charge en organisant une nouvelle croisade contre les Ottomans, rassemblant une centaine de milliers de soldats hongrois, germains, polonais, siciliens ou encore napolitains. Les armées croisées et musulmanes se rencontrèrent au Kosovo, où elles se livrèrent à un terrible combat : ce fut la deuxième bataille de Kosovo. Cette bataille, qui se déroula en 1448, mit fin, et pour de nombreux siècles, aux rêves européens de chasser les Turcs des Balkans.

Le Sultan victorieux rentra à Edirne, où il construisit la mosquée Al-Murâdiyyah, et où il s’occupa de développer les infrastructures de l’Empire, tout en étant absorbé par une intense vie spirituelle.

Retour à Dieu

En 1451, le Sultan Murâd II tomba malade. Sentant que son heure approchait, il demanda, au titre de ses dernières volontés, qu’il fût inhumé dans une tombe banale, sans fioriture et sans mausolée reflétant sa qualité de tombe sultanienne. Cette disposition dénotait de sa modestie, de sa piété et de son attachement à la Tradition prophétique. Il demanda également que près de sa tombe, on agençât un espace dédié à la récitation du Coran.

Peu de temps après être tombé malade, Murâd II retourna auprès de son Seigneur le 3 février 1451, à l’âge de 47 ans, après un triple règne de 29 ans. Sa dépouille fut transportée de la capitale Edirne à la ville anatolienne de Bursa, où il fut enterré aux côtés de son épouse Himmah Khâtûn (Hüma Hatun en turc).

Son contemporain, l’historien égyptien, Jamâl Ad-Dîn Ibn Taghrî Bardî, écrit à son sujet dans ses chroniques : « Le sultan Murâd Bey était le meilleur des rois de son temps, en Orient comme en Occident, en vertu des qualités dont il était doté : c’était un homme intelligent, ferme, énergique, généreux, brave et noble.

Il dépensa sa vie à combattre pour la cause de Dieu, mena de nombreuses batailles, conquit de nombreux territoires et annexa des citadelles inexpugnables, des forteresses et des villes, aux dépens des ennemis qu’il mit en déroute.

Il aimait néanmoins s’adonner aux plaisirs des sens, son comportement rappelant la parole de cet homme vertueux à qui l’on demanda comment était son lien avec Dieu, et qui répondit : "Je le romps sans cesse avec mes péchés et je le raccorde sans cesse avec mon repentir."

Ce sultan mérite donc le pardon et la grâce divine, tant il se distingua par ses positions célèbres, sa loyauté indéniable envers l’islam et sa lutte invétérée contre les ennemis de l’islam, au point qu’il fut décrit comme le cordon salutaire de l’islam et des musulmans. Puisse Dieu lui pardonner et lui accorder le paradis en échange de ses années de jeunesse qu’il passa à Son service, car son existence fut une illumination dans l’histoire de l’espèce humaine. Puisse Dieu lui accorder sa miséricorde. »

Pour l’historien autrichien Joseph von Hammer-Purgstall, « Mourad gouverna l’empire, [pendant un règne de trente ans,] avec gloire et justice, et légua à ses peuples le souvenir d’un prince religieux et bienfaisant, équitable et ferme. Il fut, en paix comme en guerre, fidèle observateur de sa parole, mais vengeur terrible de la foi violée. Comme Dioclétien et Charles V, il descendit du trône, à cette différence près qu’il ne le résigna pas par affaiblissement d’esprit ou par dégoût des affaires publiques, mais à la fleur de l’âge et par amour pour une vie tranquille, à laquelle il sut s’arracher deux fois dans l’intérêt de l’Etat. Sa double abdication et son triple avènement restent sans exemple dans l’histoire ; et dans l’empire ottoman, pas un sultan n’est, depuis lui, descendu volontairement du trône. »

Tel fut Murâd II, l’un des plus grands souverains de l’histoire de l’islam !

P.-S.

Sources : Coptichistory.com, Islammemo.cc, Islamstory.com, l’Histoire de l’Empire ottoman depuis ses origines jusqu’à nos jours, ouvrage de Joseph von Hammer-Purgstall, disponible en ligne sur le site de la Bibliothèque nationale de France et An-Nujûm Az-Zâhirah fî Mulûk Misr Wal-Qâhirah (Les Étoiles brillantes parmi les rois d’Égypte et du Caire), volume 15, ouvrage de Jamâl Ad-Dîn Ibn Taghrî Bardî, disponible en ligne sur le site Archive.org.

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