vendredi 23 janvier 2004
Avant de parler des rites du pèlerinage, il y a un certain nombre de termes qui ont besoin d’explication comme ihrâm, ifrâd, qirân, tamattuʿ.
Le ihrâm signifie littéralement "interdiction", et requiert l’abstention de choses qui sont habituellement licites. L’opposé de du ihrâm est le ihlâl.
Pour saisir la signification de ces termes, il est préférable de mentionner les différents rites de la ʿUmrah que sont le ihrâm, la circumambulation autour de la Kaʿbah (tawâf), l’ambulation entre les collines d’As-Safâ et d’Al-Marwah (saʿy), avec soit la tête rasée soit les cheveux coupés. Avec ces prescriptions, le ihrâm (état de sacralisation rituel) relatif à la ʿUmrah est terminé et toutes les autres restrictions sont levées.
Quant au Hajj, les rites sont le ihrâm, la circumambulation autour de la Kaʿbah, l’ambulation entre As-Safâ et Al-Marwah, puis c’est la station (wuqûf) au mont ʿArafât le neuvième jour de Dhû Al-Hijjah [1], le jet de cailloux le jour du sacrifice (dixième jour de Dhû Al-Hijjah), ainsi que les autres prescriptions que nous mentionnerons plus tard.
De ce qui précède, nous pouvons relever certaines différences entre le Hajj et la ʿUmrah. Les cérémonies du Hajj sont plus nombreuses que celles de la ʿUmrah. Alors que dans celle-ci le ihrâm se termine par l’ambulation entre As-Safâ et Al-Marwah en ayant la tête rasée ou les cheveux coupés, le ihrâm pour le Hajj cesse après la station sur le mont ʿArafât et l’accomplissement des rites du dixième jour de Dhû Al-Hijjah.
De plus, le Hajj se limite à des mois déterminés alors que la ʿUmrah peut être accomplie à tout moment de l’année.
Qu’arriverait-il si la ʿUmrah était accomplie durant les mois du Hajj ? L’individu a le choix d’appartenir à l’une de ces trois catégories : mufrid, qârin ou mutamattiʿ.
Si le pèlerin désire accomplir le Hajj seulement, il est qualifié de mufrid : cela signifie qu’il n’a pas l’intention de combiner la ʿUmrah avec le Hajj. Celui qui, dès le début, veut combiner les deux est qualifié de qârin. Ainsi la différence repose-t-elle ici sur l’intention première et non pas sur les rites observés que l’on soit mufrid ou qârin.
Mais il y a le cas de celui qui a l’intention d’accomplir d’abord la ʿUmrah. Il en accomplit alors tous les rites puis se libère du ihrâm. Il se dispense alors des restrictions imposées par l’état de sacralisation jusqu’au huitième jour de Dhû Al-Hijjah, date à laquelle il reprend le ihrâm en vue du Hajj. Une telle personne est appelée mutamattiʿ.
Le mutamattiʿ ne doit, en aucun cas, avoir déjà conduit sa bête destinée au sacrifice à la Kaʿbah. Les trois cas sont illustrés par le témoignage de ʿÂ’ishah - que Dieu l’agrée : « Nous avons accompagné l’Envoyé de Dieu lors de son Pèlerinage d’Adieu, dit-elle. Certains d’entre nous procédèrent au ihrâm et scandèrent « Labbayk » (Me voici Seigneur !) avec l’intention d’accomplir la ʿUmrah, d’autres avec la ferme intention de combiner le Hajj et la ʿUmrah, d’autres avec le désir d’accomplir le Hajj seulement. »
Source : manuel édité par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques d’Égypte, 1993. Revu et adapté par islamophile.org.
[1] Dhû Al-Hijjah est le douzième mois du calendrier musulman. NdT
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