lundi 2 octobre 2000
Prendre à la légère un péché mineur et persister à le commettre sciemment le rend certainement aussi lourd de conséquences qu’un péché dit majeur. Dieu a précisément loué ceux qui ne persistent pas dans la désobéissance (3 : 133-135)
« 133. Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Paradis large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, [...] 135. et pour ceux qui, s’ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d’Allah et demandent pardon pour leurs péchés — et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? — et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait. »
A contrario, un retour à Dieu et une pénitence sincère efface un grand péché. Commettre sans cesse un péché dit mineur peut être plus grave que de commettre une fois un péché majeur. En effet, le plus grand mal c’est de prendre l’habitude de commettre le mal sans éprouver la moindre crainte de Dieu. D’ailleurs le Prophète met l’accent sur l’effet de la constance sur la valeur d’une œuvre : « les meilleures actions sont les plus pérennes, même si elles ne sont pas d’une grande envergure ». Comme, la valeur d’une bonne œuvre est multipliée lorsqu’elle est faite dans la durée, le poids du péché est multiplié lorsqu’il est commis de façon permanente ou répétitive. C’est pourquoi les pieux n’étaient jamais satisfaits de leurs bonnes œuvres et voyaient en chacun de leur péché une montagne sur le point de s’effondrer sur eux. Telle est la crainte du châtiment de Dieu. Les hypocrites, eux, trouvent leurs péchés, même les pires, aussi insignifiants qu’une mouche qui vint se déposer sur leurs visages puis reprit son vol... De plus, la crainte de la conséquence des péchés est plus grande chez des savants pieux que chez les pieux au savoir limité. Le savoir contribue à la connaissance de Dieu ainsi qu’à la connaissance des péchés et leurs conséquences. De même, la crainte de celui qui sait est supérieure à celle de l’ignorant qui, par son ignorance, ne mesure ni ses actes, ni ses mots, ni leurs conséquences. Il s’ensuit logiquement que le péché est d’autant plus grave que celui qui le commet sait pertinemment qu’il enfreint la loi divine.
Pire encore, c’est de commettre le péché et n’éprouver aucune honte à le rendre public ou à l’afficher. Comme celui qui annonce haut et fort un péché pour se féliciter de l’avoir commis ! « J’ai ruiné le commerce d’un tel ! » « J’ai insulté tel autre ! ». Ceux-ci oublient que Dieu les laissent œuvrer, mais qu’un jour ils devront rendre compte du plus insignifiant de leurs mots et gestes. Au lieu de se repentir à Dieu, Qui n’a pas dévoilé les péchés qu’ils commettent secrètement, ils annoncent avec négligence leurs péchés. Ils ont commis un péché, voilà un premier péché, ils l’ont rendu public, voilà un deuxième, ils séduisent ceux qui les écoutent et embellissent à leurs yeux le mal, voilà un troisième péché... « Celui qui établit une mauvaise pratique porte son péché et le péché de ceux qui l’ont suivi, sans que cela n’ôte quelque chose aux péchés de ceux qui l’ont suivi » nous apprend le Prophète Mohammad — paix et bénédictions sur lui —. Il en va de même pour celui qui est à l’origine d’une pratique louable. Telle est l’équité de l’islam.
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