vendredi 8 novembre 2002
Qu’est-ce qui est préférable : mémoriser le Coran ou bien le réciter en entier ? En effet, j’étais habitué à réciter entièrement le Coran deux fois par mois, mais, à cause de ma maladie, je me contente maintenant de l’écouter et je répète avec le récitateur afin de réviser certaines parties. Cela est-il préférable ou bien dois-je me contenter d’écouter attentivement ?
[1]
Dieu — Exalté soit-Il — dit : « En vérité, c’est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c’est Nous qui en sommes Gardien » [2]. Ainsi, Dieu — Exalté soit-Il — prend-il en charge la préservation de Son Noble Livre jusqu’à la fin des temps. Divers moyens ont été mis en œuvre par Dieu pour garantir cette préservation : Il a ainsi rendu la mémorisation du Coran aisée et accessible pour bon nombre de Ses Serviteurs et ce, afin que ce Livre soit transmis de génération en génération, sans interruption, grâce à la connaissance intégrale qu’en a une grande proportion de Musulmans. Ainsi, il ne saurait y avoir de divergence au sujet du moindre verset, du moindre mot ni de la moindre lettre. C’est cette connaissance qu’en a un grand nombre de gens qui constitue le fondement de la préservation du Livre. Ce n’est pas sa compilation sous forme de livre ni son enregistrement sur cassettes qui constitue le fondement de cette préservation ; ce ne sont à la limite que des moyens y aidant mais sans plus.
C’est pour cette raison qu’à chaque fois que de nouveaux versets du Noble Coran lui étaient révélés, le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — invitait les scribes de la Révélation à prendre en note les versets avec les moyens du bord, puis faisait apprendre ces versets à ses Compagnons, afin que leurs poitrines devinssent les réceptacles du Coran. Ainsi, le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — mourut en laissant derrière lui un grand nombre de hâfiz. On les appelait alors les Récitateurs (Al-Qurrâ’). Furent tués parmi ces derniers, lors de la bataille d’Al-Yamâmah, plus de cent vingt personnes, ce qui poussa le Fârûq, ʿUmar Ibn Al-Khattâb, à conseiller au Calife Abû Bakr As-Siddîq — que Dieu les agrée tous deux — de compiler le Noble Coran en un seul et unique manuscrit à partir des fragments rédigés sous les auspices du Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui [3].
Ainsi, l’apprentissage du Coran, pour celui qui en a la possibilité, est meilleur que sa récitation sans apprentissage. Par ailleurs, les mémorisateurs du Coran sont les sujets de Dieu et Ses particuliers. Il est mentionné dans un hadith que le Jour de la Résurrectionon, on dira au mémorisateur du Coran : « Lis et gravis les échelons du Paradis. » Ainsi, un tel mémorisateur du Coran s’arrêtera de gravir les échelons au niveau du dernier verset qu’il connaît. En outre, concernant celui qui a pris des habitudes particulières comme lire le Coran en entier une ou deux fois par mois puis qui est atteint par une maladie ou une faiblesse qui l’en empêchent, Dieu continue à lui accorder pleinement la rétribution de ce qu’il faisait. Enfin, Dieu nous a ordonné d’écouter avec attention la récitation du Coran, afin que nous soyons dignes de la miséricorde de Dieu — Exalté soit-Il — : « Et quand on récite le Coran, prêtez-lui l’oreille attentivement et observez le silence, afin que qu’il vous soit fait miséricorde. » [4]
Traduit de l’arabe du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Le Docteur ʿAbd Ar-Rahmân Al-ʿAdawî est professeur de jurisprudence islamique à l’Université Al-Azhar.
[2] Sourate 15, Al-Hijr, verset 9.
[3] Pour plus de détails sur la compilation du Coran du temps de Abû Bakr, on pourra se reporter à ce chapitre de l’ouvrage de Sheikh ʿAbd Allâh Shihâtah, ʿUlûm Ad-Dîn Al-Islâmî (Les Sciences islamiques).
[4] Sourate 7, Al-Aʿrâf, Les Limbes, verset 204.
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