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Épître du soufisme

Épître du soufisme (5)

mardi 26 février 2008

Mon fils,

Le soufi est plus qu’un juriste, car le juriste s’en tient à la théorie. Et le soufi est plus qu’un dévot, car le dévot s’en tient à la pratique. Quant au soufi, il réunit les deux, atteignant ainsi des états d’accomplissement spirituel.

Le soufi est plus qu’un ascète, car l’ascète qui renonce à la vie terrestre renonce au néant. Quant au soufi, il renonce uniquement à ce qui dresse un voile entre Dieu et lui. Ainsi possède-il la vie terrestre entre ses mains sans que celle-ci ne possède son coeur.

L’aspiration au soufisme constitue dès lors une obligation individuelle, dans la mesure où c’est une aspiration à la perfection. Chaque créature présente en effet des imperfections qu’il convient de parfaire. C’est pourquoi l’on pourrait se passer de tous les savoirs, à l’exception du soufisme car ce dernier a pour objet d’étude l’être et l’esprit, la relation entre l’Existence et l’existant, le lien entre le monde de l’Inconnu et le monde sensible ainsi que celui entre le Roi et le Royaume. Tout savoir autre que celui-ci est donc secondaire.

Un jeune homme vint trouver un jour un guide soufi qui lui dit : "Mon fils, si tu désires acquérir le monde terrestre et le Paradis, alors je te conseille d’aller voir un juriste. Mais si tu désires atteindre le Seigneur du monde terrestre et le Seigneur du Paradis, alors viens vers nous".

Certes, celui qui a trouvé Dieu n’a plus rien à perdre, quand bien même il perdrait quelque chose, et celui a perdu Dieu n’a plus rien à trouver, quand bien même il trouverait quelque chose. Toutes les affaires d’ici-bas sont comme toutes les affaires de l’au-delà : "Tout provient de Dieu" [1].

Mon fils,

Les hommes sont poussière et sont entachés de défauts. Quiconque arrête son regard sur eux périra, et quiconque scrute la Vérité trouvera son chemin et régnera sur le monde. Veille cependant à nourrir une intention sincère qui te détache des chaînes des stations contemplatives, de l’emprise des états spirituels et du culte des espérances. Ne sois pas étonné par ceux qui ont péri, en te demandant comment ils ont péri ; sois plutôt étonné par ceux qui ont été sauvés et demande-toi comment ils ont été sauvés.

P.-S.

Traduit de l’arabe de l’épître de Sheikh Muhammad Zakî Ibrâhîm, Al-Khitâb, sixième édition, 2000.

Notes

[1Sourate 4, Les Femmes, An-Nisâ’, verset 78. NdT

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