samedi 20 septembre 2003
Dans toute œuvre pour l’au-delà, l’intention sincère doit animer l’esprit, une intention pure détachée des penchants personnels et mondains, dévouée à Dieu le Très-Haut afin que l’œuvre soit acceptée par Lui.
Or, à toute bonne œuvre sont requis deux piliers indispensables à l’acceptation divine :
Le premier pilier cautionnant la probité du fond occulte, et le deuxième, la probité de la forme, de l’apparence. Se rapportent au premier pilier les paroles du Prophète, paix et bénédictions sur lui : « Les actes ne valent que par les intentions. » En voici pour la part occulte.
Et se rapportent au deuxième pilier les paroles du Prophète, paix et bénédictions sur lui : « Quiconque fait un acte incompatible avec nos valeurs établies verra son acte nul. » En voici pour ce qui est de l’apparence.
Dans Son Livre, Dieu réunit ces deux piliers dans plus d’un verset :
« Et quiconque soumet son être à Allah, tout en étant bienfaisant, s’accroche réellement à l’anse la plus ferme... » [1]
[2]
– La soumission de son être à Dieu : c’est la sincérité envers Lui, la sincérité des desseins et des actes.
– Le statut de bienfaisance et de conformité : c’est de vivre cette soumission de façon légalement acceptable, et de suivre le Prophète - paix et bénédictions sur Lui - et sa tradition.
Nous avons cité précédemment les dires d’Al-Fudayl Ibn ʿIyâd : « Un acte sincère mais erroné n’est pas accepté. Un acte juste mais non sincère ne l’est pas non plus. L’acte n’est accepté que s’il est sincère et juste. Par ’sincère’, on entend un acte voué à Dieu, et par ’juste’, sa conformité à la Sunnah. » Al-Fudayl prend ensuite ces paroles divines en témoignage : « …Quiconque, donc, espère rencontrer son Seigneur qu’il fasse de bonnes oeuvres et qu’il n’associe dans son adoration aucun autre à son Seigneur » [3].
De même, nous avons recueilli l’opinion d’Ibn Masʿûd : « Vaine est la parole sans acte. Vains sont la parole et l’acte dénués d’intention. Et vains sont la parole, l’acte et l’intention, sauf ce qui concorde avec la Sunnah. »
Selon Ibn ʿAjlân, « Un acte n’est bon qu’à trois conditions : la piété pour Dieu, la bonne intention et la justesse (c’est-à-dire qu’il soit conforme au plan juridique). »
De ce qui précède, on apprend que l’intention sincère seule ne suffit pas à l’acceptation des actes. Ceux-ci doivent être en accord avec les préceptes de la loi ainsi qu’avec la Sunnah authentique. Parallèlement, un acte prôné par la loi n’est promu au degré de l’acceptation qu’en présence de sincérité et d’une intention purement vouée à Dieu, Exalté soit-Il. Sans sincérité, tout acte pour l’au-delà se révèle sans poids sur la balance de la Vérité. Ibn ʿAtâ’illâh dit : « Les actes sont des figures dressées (comme les statues) ; et leur esprit, c’est le secret de la sincérité qui y résiderait. »
Donc, sans sincérité, les actes ne sont pas acceptés, en dépit de leur apparence de bien et de bonté.
Traduit de l’arabe du livre : "L’Intention et La Sincérité" du site qaradawi.net.
[1] Sourate 31, Luqmân, verset 22.
[2] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 125.
[3] Sourate 18, Al-Kahf, La Caverne, verset 110.
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