jeudi 27 juillet 2006
Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux.
Louanges à Dieu Qui nous a guidé vers le droit chemin et Nous a accordé la connaissance des arguments et des preuves. Que la paix et les bénédictions soient sur notre maître Muhammad et sur sa noble famille et que Dieu agrée ses Compagnons et les Successeurs.
Mon respectable disciple, Monsieur Mahmûd Saʿîd, m’a demandé de rédiger une épître concernant la question de l’abstention, afin de dissiper toute hésitation ou doute à ce sujet de l’esprit du lecteur. Il a indiqué de surcroît en avoir trouvé une brève mention dans Itqân As-Sanʿah. J’ai donc rédigé cet opus afin que le lecteur sache à quoi s’en tenir dans le domaine de la dérivation des jugements juridiques, et qu’il sache faire la différence entre la preuve acceptable et ce qui n’en est point. C’est certes Dieu Qui accorde le succès, Il est le Guide par excellence et c’est sur Lui que je m’appuie.
Les preuves sur lesquelles s’appuient tous les Imams des musulmans sont :
Il existe d’autres types de preuves qui n’ont pas fait l’unanimité entre les quatre Imams, comme le hadith mursal, la parole d’un compagnon, la loi des nations passées, le maintien du status quo ante ou la présomption de continuité (Al-Istishâb) [1], la préférence juridique (Al-Istihsân) [2], la pratique des Médinois [3]. Tout cela est traité de manière détaillée dans l’ouvrage d’As-Subkî intitulé Al-Istidlâl Min Jamʿ Al-Jawâmiʿ.
Le règlement c’est le discours émanant de Dieu concernant l’œuvre de l’individu responsable ; il se décline en cinq catégories :
Telles sont les catégories des règlements faisant partie de la jurispridence islamique. Nul Mujtahid [4], fût-il un Compagnon, n’a le droit d’émettre un jugement appartenant à l’une de ces catégories sans s’appuyer sur l’une des preuves susmentionnées. Cela fait partie des choses connues de la religion par nécessité et se passe d’explication.
Traduit de l’arabe de Husn At-Tafahhum wad-Dark li-Mas’alat At-Tark de Sheikh ʿAbd Allâh Al-Ghumârî.
[1] Al-Istishâb est un principe juridique stipulant que les règlements continuent d’être valides jusqu’à preuve du contraire. NdT.
[2] Al-Istihsân consiste pour le juriste à préférer un argument juridique à un autre argument juridique d’égale force, comme préférer une analogie à une autre analogie. NdT.
[3] La pratique des Médinois constitue un argument important dans l’école de jurisprudence malékite. Cette position est justifiée par l’idée que les Médinois tenaient leur pratique de la part du Prophète de première main et, partant, que leur pratique a valeur d’argument en l’absence de textes explicites sur une question. NdT.
[4] Le vocable Mujtahid désigne tout savant capable d’ijtihâd, c’est-à-dire d’émettre des jugements sur des questions juridiques en l’absence de textes authentiques et explicites permettant de statuer. NdT.
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