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De la bonne compréhension de la question de l’abstention

Introduction

jeudi 27 juillet 2006

Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux.

Louanges à Dieu Qui nous a guidé vers le droit chemin et Nous a accordé la connaissance des arguments et des preuves. Que la paix et les bénédictions soient sur notre maître Muhammad et sur sa noble famille et que Dieu agrée ses Compagnons et les Successeurs.

Mon respectable disciple, Monsieur Mahmûd Saʿîd, m’a demandé de rédiger une épître concernant la question de l’abstention, afin de dissiper toute hésitation ou doute à ce sujet de l’esprit du lecteur. Il a indiqué de surcroît en avoir trouvé une brève mention dans Itqân As-Sanʿah. J’ai donc rédigé cet opus afin que le lecteur sache à quoi s’en tenir dans le domaine de la dérivation des jugements juridiques, et qu’il sache faire la différence entre la preuve acceptable et ce qui n’en est point. C’est certes Dieu Qui accorde le succès, Il est le Guide par excellence et c’est sur Lui que je m’appuie.

Préambule

Les preuves sur lesquelles s’appuient tous les Imams des musulmans sont :

  • Le Livre et la Sunnah, sans aucune divergence à leur sujet.
  • L’unanimité et l’analogie, au sujet desquelles il y a divergence. La majorité des juristes y voit des preuves valides, cette opinion étant la plus juste pour les motifs établis dans la Science des Fondements.

Il existe d’autres types de preuves qui n’ont pas fait l’unanimité entre les quatre Imams, comme le hadith mursal, la parole d’un compagnon, la loi des nations passées, le maintien du status quo ante ou la présomption de continuité (Al-Istishâb) [1], la préférence juridique (Al-Istihsân) [2], la pratique des Médinois [3]. Tout cela est traité de manière détaillée dans l’ouvrage d’As-Subkî intitulé Al-Istidlâl Min Jamʿ Al-Jawâmiʿ.

Qu’est-ce que le règlement juridique ?

Le règlement c’est le discours émanant de Dieu concernant l’œuvre de l’individu responsable ; il se décline en cinq catégories :

  1. le devoir ou l’obligation : ce dont l’accomplissement vaut rétribution et dont l’abandon vaut châtiment, à l’instar des prières prescrites, de la zakât, du jeûne de Ramadan, et de la bienfaisance envers les parents ;
  2. l’illicite : ce dont l’accomplissement vaut châtiment, et dont l’abandon vaut rétribution, à l’instar de l’usure, de la fornication, de l’ingratitude, et du vin ;
  3. le recommandé : ce dont l’accomplissement vaut rétribution, mais dont l’abandon n’entraîne pas de châtiment, à l’instar des prières surérogatoires ;
  4. le détestable : ce dont l’abandon vaut rétribution, mais dont la pratique n’entraîne pas de châtiment, comme le fait d’accomplir une prière surérogatoire après la prière du matin ou après la prière de l’après-midi ;
  5. l’indifférent ou le licite : ce dont l’accomplissement et l’abandon ne valent ni rétribution ni châtiment, comme le fait de manger les bonnes nourritures ou encore le commerce.

Telles sont les catégories des règlements faisant partie de la jurispridence islamique. Nul Mujtahid [4], fût-il un Compagnon, n’a le droit d’émettre un jugement appartenant à l’une de ces catégories sans s’appuyer sur l’une des preuves susmentionnées. Cela fait partie des choses connues de la religion par nécessité et se passe d’explication.

P.-S.

Traduit de l’arabe de Husn At-Tafahhum wad-Dark li-Mas’alat At-Tark de Sheikh ʿAbd Allâh Al-Ghumârî.

Notes

[1Al-Istishâb est un principe juridique stipulant que les règlements continuent d’être valides jusqu’à preuve du contraire. NdT.

[2Al-Istihsân consiste pour le juriste à préférer un argument juridique à un autre argument juridique d’égale force, comme préférer une analogie à une autre analogie. NdT.

[3La pratique des Médinois constitue un argument important dans l’école de jurisprudence malékite. Cette position est justifiée par l’idée que les Médinois tenaient leur pratique de la part du Prophète de première main et, partant, que leur pratique a valeur d’argument en l’absence de textes explicites sur une question. NdT.

[4Le vocable Mujtahid désigne tout savant capable d’ijtihâd, c’est-à-dire d’émettre des jugements sur des questions juridiques en l’absence de textes authentiques et explicites permettant de statuer. NdT.

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