mercredi 17 mai 2000
Le père de Sheikh Abû Zahrah était un théologien musulman qui enseignait les sciences islamiques dans Al-Mahallâ, une des grandes villes du delta du Nil. Ainsi, Sheikh Abû Zahrah naquit dans une famille, de la classe moyenne, pieuse et très attachée à l’islam.
Il commença sa carrière religieuse très tôt par la mémorisation du Coran dans sa ville Al-Mahallâ.
En 1913, il partit à Tanta (grande ville du delta du Nil, capitale de Gharbiyyah) pour suivre les cours du cycle primaire d’Al-Azhar qui se déroulaient alors dans la mosquée de Sayyidî Ahmad Al-Badawî. L’intelligence et la vivacité d’esprit de Sheikh Abû-Zahrah firent de lui un élève remarquable. Conscient des capacités de son jeune élève, Sheikh Adh-Dhawahri a essayé de faire une exception au règlement pour que Sheikh Abû Zahrah saute une classe. Cette tentative a échoué à cause de la rigidité du règlement.
En 1916, il fut le premier au concours d’admission de « Al-Qadâ’ As-Sharʿî » (la magistrature islamique). C’était alors une école qui venait de naître. Elle avait pour vocation la formation de savants musulmans spécialistes en jurisprudence et en lois islamiques. Le cursus de formation durait neuf ans dans cette école.
Après y avoir terminé ses études, Sheikh Abû Zahrah occupa divers postes du ministère de l’éducation. Il enseigna ensuite « l’histoire des religions » à la Faculté des Fondements de la Religion (Usûl Ad-Dîn). Il resta dans cette faculté d’Al-Azhar jusqu’en 1942.
En 1934, il enseigna la Shariʿah Islamique ( i.e. Lois Islamiques) à l’Université du Caire, en Faculté de Droit.
En 1962, il fut choisi pour être membre de L’Académie des Recherches Islamiques d’Al-Azhar.
Il est connu dans le monde musulman pour son précieux ouvrage consacré à la vie des grands Imâms de la jurisprudence islamique (fiqh) et leurs méthodologies dans leurs écoles de pensées. Même si les ouvrages de Sheikh Abû Zahrah exposaient une partie de la vie des Imâms, il ne s’agissait pas des biographies. Il mettait surtout l’accent sur le développement des écoles de jurisprudence islamique à travers la vie de leurs fondateurs.
La renommée de ses ouvrages dépassa très vite les frontières de l’Égypte. Dans de nombreuses Universités Islamiques du monde, ses livres sont la référence pour ce qui est du développement des écoles de jurisprudence. Sheikh Muhammad Al-Ghazâli, qui se considère comme l’un des étudiants de Sheikh Abû Zahrah, affirmait que celui qui a écrit ces ouvrages sur les Imâms de l’Islam était lui-même un Imâm et un admirable savant.
Les livres de Sheikh Abû-Zahrah développaient la biographie et la jurisprudence des Imâms suivants :
Sheikh Abû Zahrah était connu pour son caractère plein de bravoure et d’assurance. Détestant l’hypocrisie, il tenait à la liberté de pensée et refusait d’être sous le contrôle d’une autre personne. Pendant ses cours académiques, il avait l’habitude de relever et critiquer les erreurs et les torts des gouverneurs. Une fois, il arrêta son cours et exigea que la fille du président (une de ses élèves) assiste au cours comme tout le monde, sans garde de corps.
Son caractère fort lui causa de nombreux problèmes avec des personnalités politiques. Au milieu des années 60, on lui interdit d’enseigner. Mais Sheikh Abû Zahrah ne plia pas l’échine et resta l’homme qu’il était. Au début des années 70, le président Sadât rencontra une assemblée de savants musulmans. Sheikh Abû Zahrah, qui était présent, adressa la parole au président en l’appelant directement par son prénom. Il lui donna de nombreux conseils de façon posée et respectueuse et le président ne pouvait qu’acquiescer en écoutant ce Sheikh plein de franchise.
Sheikh Abû Zahrah était connu pour son esprit vif, son intelligence et son enthousiasme. Ses élèves appréciaient beaucoup son humour et le respectaient comme leur père. Très populaire pour son humour et son caractère très aimable, ses élèves le surnommèrent Abû Zahrah As-Sukkarah (Abû Zahra le délicieux).
Les fatâwas de Sheikh Abû Zahrah devinrent célèbres grâce à ses livres, ses cours magistraux et son apparition régulière dans le programme télévisé hebdomadaire Nûr ʿAlâ Nûr, ("Lumière sur lumière").
En plus de la biographie des Imâms de la jurisprudence et de l’évolution de leurs écoles, Sheikh Abû-Zahrah a écrit :
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