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L’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî

L’Imâm des Sunnites

vendredi 25 août 2006

Le Muʿtazilisme, doctrine aujourd’hui disparue, était une secte islamique qui enseignait que la révélation divine était entièrement appréhendable par la raison humaine, et qui s’évertuait de manière absurde, au sens de la logique formelle, à appliquer les mécanismes de la pensée rationnelle à l’Essence et aux Attributs divins, et plus généralement à ce qui relève de la métaphysique supra-terrestre. Récusée par la majorité des Musulmans, qui refusaient l’idée que Dieu puisse être rationnellement appréhendé, elle se diffusa de manière très restreinte. Cependant, elle fut soutenue par le Calife abbasside Al-Ma’mûn qui en fit la doctrine officielle de l’État islamique. Le Muʿtazilisme parvint ainsi au pouvoir. Persécutant ses adversaires, cette secte fut néanmoins sérieusement mise à mal par l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal qui la disqualifia en refusant sous la torture d’accréditer les thèses qu’elle prêchait. Marginalisée, elle perdit le pouvoir mais continua à se propager parmi les populations musulmanes. Le coup de grâce final lui fut porté quelques années plus tard par l’homme auquel nous consacrons cet exposé.

Naissance et généalogie

L’Imâm des Sunnites, Abû Al-Hasan ʿAlî, fils de Ismâʿîl, fils de Ishâq, fils de Sâlim, fils de ʿAbd Allâh, fils de Mûsâ, fils de Bilâl, fils de Abû Burdah, fils du noble Compagnon du Prophète Abû Mûsâ Al-Ashʿarî, plus connu sous le nom de Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî, naquit vers 874 E.C. à Bassora, en Irak. Son illustre aïeul, Abû Mûsâ Al-Ashʿarî, était issu d’une tribu arabe originaire du Yémen. Il avait embrassé l’Islam et était devenu un fervent Compagnon du Messager de Dieu.

Formation

Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî passa son enfance dans sa Bassora natale avant de partir poursuivre ses études à Bagdad, la capitale du Califat. Il y étudia notamment le droit auprès du savant shâfiʿite Abû Ishâq Al-Marwazî et le Hadîth auprès du Hâfidh Zakariyyâ Ibn Yahyâ As-Sâjî, de Abû Khalîfah Al-Jumahî, de Sahl Ibn Sarh, de Muhammad Ibn Yaʿqûb Al-Muqrî et de ʿAbd Ar-Rahmân Ibn Khalaf. Il se forma par ailleurs en théologie (kalâm) auprès de son beau-père (l’époux de sa mère) Abû ʿAlî Al-Jubbâ’î (mort en 915), qui était le Sheikh des Muʿtazilites et qui marqua de manière indélébile le parcours de son jeune beau-fils.

L’Imâm Al-Ashʿarî devint un brillant disciple de l’école théologique muʿtazilite, et se forgea une réputation de dialecticien et de controversiste hors pair. En sus de ses aptitudes en théologie scolastique, il était également un juriste et un traditionniste, ayant un grand penchant pour la vie modeste de l’ascétisme. Certaines sources précisent d’ailleurs qu’il était soufi.

Du Muʿtazilisme à l’Ashʿarisme

Au début de sa carrière d’intellectuel, l’Imâm Al-Ashʿarî était donc un fervent défenseur des thèses muʿtazilites et se fit le chantre de l’interprétation rationaliste des vérités métaphysiques. Jusqu’à l’âge de quarante ans, il soutint avec force cette pensée doctrinale. Mais au fur et à mesure que l’esprit de l’Imâm Al-Ashʿarî évoluait vers sa maturité intellectuelle, des doutes commencèrent à l’effleurer quant à la justesse des thèses qu’il professait. Ces doutes se creusèrent jusqu’à devenir un scepticisme de plus en plus prononcé. Et au final, l’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî acquit la certitude que la voie théologique qu’il avait empruntée jusque-là ne pouvait être la bonne. Prétendre, comme le faisaient les Muʿtazilites que l’Essence et les Attributs divins sont rationnellement saisissables, reviendrait en effet à dire que la raison humaine peut poser Dieu en tant qu’objet d’étude. Tout un chacun peut comprendre ce qu’il y a d’absurde dans une telle assertion. Car en admettant que Dieu existe et qu’Il est le Créateur de toute chose, donc en particulier de la raison humaine, les Muʿtazilites ne pouvaient raisonnablement qu’acquiescer, ce qu’ils refusaient de faire, que Dieu dépasse l’entendement humain. Dieu est Sujet et non un objet. La raison humaine est capable d’appréhender les créatures, non son Créateur. C’est entre autres à partir de ces considérations que l’Imâm Al-Ashʿarî fut amené à réviser ses positions et à effectuer une véritable révolution intellectuelle, en s’insurgeant contre les anciennes théories qu’il professait. Il appelait désormais à s’en tenir au Livre de Dieu et à la Sunnah de Son Messager, sans chercher à faire rentrer dans le moule de la raison les vérités qui la dépassent. Refusant de poursuivre dans une voie menant moins à une analyse rationelle des choses qu’à une masturbation intellectuelle caractéristique d’un certain degré d’oisiveté, il s’aligna sur la position des Compagnons, de leurs Successeurs et des Imâms de l’Islam.

L’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî abjura et désavoua lui-même en public les thèses muʿtazilites. Au moment de sa rétractation, et pour montrer qu’il s’était définitivement défait de son ancienne doctrine, il se défit simultanément d’un habit qu’il portait et jeta tous les livres de tendance muʿtazilite qu’il avait rédigés auparavant.

Plusieurs sources racontent comment l’Imâm Al-Ashʿarî abandonna le Muʿtazilisme pour revenir à la doctrine sunnite. L’une des plus fiables est très certainement celle qu’il donne lui-même : « Une nuit, je fus envahi par des doutes concernant une question doctrinale. Je me levai, accomplis une prière et demandai à Dieu de me guider vers le droit chemin. Puis je me rendormis. Je vis en songe le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — et je me plaignis à lui des doutes qui me travaillaient. Le Messager de Dieu — paix et bénédictions sur lui — me dit alors : « Tiens-t’en à ma Tradition ! » Je pris note de cette recommandation et pris le parti de renvoyer les questions théologiques à l’autorité du Coran et des hadiths. Je gardai ce qu’ils confirmaient et rejetai derrière moi ce avec quoi ils ne concordaient ».

L’Imâm Al-Ashʿarî fonda ainsi sa propre école théologique, l’Ashʿarisme, qui puisait sa source dans le credo simple et décomplexé des premières générations de Musulmans. Cette école s’inscrivait dans la droite lignée de la doctrine musulmane classique. Pour en venir jusque-là, la méthodologie de l’Imâm découla d’une logique articulée autour de six axes :

  1. Le premier axe est celui du recensement de toutes les thèses et doctrines islamiques qui se sont exprimées dans le cadre de la controverse théologique. C’est dans son ouvrage phare Maqâlât Al-Islâmiyyîn Wakhtilâfât Al-Musallîn (Les Doctrines islamiques et leurs Divergences), véritable encyclopédie des sectes islamiques, que l’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî consacra cette première étape descriptive. Il y expliqua notamment comment la question de la succession du Prophète déboucha sur l’apparition de plusieurs sectes musulmanes, à l’instar des Khârijites, qui affirment que le péché, n’importe quel péché, fait sortir de l’Islam, des Shîʿites qui défendent la doctrine de l’imâmat, des Murji’ites qui, à l’opposé des Khârijites, prétendent que le péché n’altère pas la foi, des Fatalistes (jabriyyah) qui soutiennent que l’homme n’a aucune marge de libre arbitre et qu’il est entièrement prédestiné, ou encore des Autodéterministes (qadariyyah) qui refusent l’idée de prédestination (qadar) et qui prétendent que l’homme est un être qui s’autodétermine, et qu’il est seul créateur de ses actes.
  2. Le deuxième axe est celui de la classification méthodique des doctrines recensées. Celles-ci sont replacées dans leur contexte historique et sont étudiées de telle sorte que l’on puisse en dégager de grandes familles doctrinales. L’Imâm Al-Ashʿarî divisa ainsi les sectes islamiques en dix grandes catégories : les Shîʿites, les Khârijites, les Murji’ites, les Muʿtazilites, les Jahmites, les Dirârites, les Husaynites, les Bakrites, les Sunnites et les Kilâbites.
  3. Le troisième axe est celui de l’étude des implications de chaque doctrine, à partir de ses postulats de départ, sur les différentes questions auxquelles elle s’est intéressée. L’Imâm Al-Ashʿarî cita ainsi les opinions de chaque secte, en mentionnant les divergences qui peuvent exister au sein d’un même courant. Il s’étendit notamment sur la secte muʿtazilite, à laquelle il consacra la plus grosse partie de son ouvrage précité.
  4. Le quatrième axe est celui de l’évaluation rationnelle de la justesse et de la consistance de ces différentes doctrines.
  5. Le cinquième axe est celui de la réponse à leurs égarements.
  6. Le sixième est dernier axe est celui de l’établissement par l’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî de sa propre doctrine, qui est une synthèse de la doctrine sunnite.

Éléments de pensée ashʿarite

L’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî posa les fondements de sa pensée comme étant la croyance en Dieu, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers et à ce qui a été révélé par Dieu par l’intermédiaire du Messager de Dieu. C’est le credo commun à tous les Musulmans. Néanmoins, même si tous les Musulmans s’accordent sur l’Existence et l’Unicité de l’Essence et des Attributs de Dieu, certaines sectes divergèrent, notamment au contact de philosophies étrangères à l’Islam, de l’interprétation théologique héritée du Prophète et des Compagnons.

Réhabilitant la doctrine authentique de l’Islam, l’Imâm Al-Ashʿarî proclama, en se dissociant de tout anthropmorphisme, que Dieu a une Face, des Mains et des Yeux, conformément à la parole divine qui attribue à Dieu une Face, des Mains et des Yeux. Néanmoins, l’Imâm Al-Ashʿarî ne chercha pas à connaître la quintessence de ces Attributs divins. Il lui suffisait de savoir que rien ne ressemble à Dieu et qu’il est idiot de croire que cette Face, ces Mains et ces Yeux ont quelque chose à voir avec ce que nous connaissons dans notre bas-monde. Le comment des Attributs divins demeurant définitivement inaccessible à la raison humaine, l’Imâm Al-Ashʿarî montra que les Musulmans étaient tenus d’y croire, parce que mentionnés dans le Coran, sans chercher à en comprendre la nature.

Il proclama par ailleurs qu’en tant que Créateur de toute chose, Dieu est le Créateur du bien et du mal et que nul n’échappe à sa Science, réfutant ainsi les allégations muʿtazilites, comme nous l’expliquerons par la suite. Il refusa la thèse muʿtazilite de la création du Coran et la thèse khârijite de l’excommunication des pécheurs. Il soutint que le péché (la fornication, le vol, la consommation d’alcool par exemple) n’excluait pas le Musulman du cercle de la foi, du moment qu’il ne le commettait pas tout en croyant à sa licéité. Contrairement aux Khârijites qui soutenaient que la foi était tout ou rien, l’Imâm Al-Ashʿarî défendit l’idée énoncée dans le Coran selon laquelle la foi connaît des degrés variables, ascendants ou descendants, en fonction du niveau de piété et de péché du croyant.

L’Imâm Al-Ashʿarî reconnut dans sa doctrine la légitimité des quatre Califes Bien-Guidés, Abû Bakr, ʿUmar, ʿUthmân et ʿAlî et réaffirma son attachement à la Tradition du Prophète tant dans ses aspects rituels que métaphysiques et eschatologiques.

L’Imâm Al-Ashʿarî travailla donc à réfuter toutes les interprétations déviantes afin de préserver la pureté originelle de l’Islam, et s’attacha à rester fidèle à la lettre et à l’esprit du Coran, loin de toute interprétation fallacieuse dévoyant le sens du verbe coranique.

Critiquant ainsi la position muʿtazilite sur la question des Attributs divins, selon laquelle les Attributs divins ne sont porteurs d’aucune signification, l’Imâm Al-Ashʿarî établit le contraire de cette allégation. Pour les Muʿtazilites, parler du Savoir, du Pouvoir, de la Volonté et de la Vie en tant qu’Attributs extrinsèques, éternels et incréés de Dieu reviendrait à associer ces Attributs à l’Essence divine. Or seule l’Essence divine étant éternelle et incréée, ceci impliquerait qu’on aurait affaire à des réalités extérieures à Dieu qui partageraient avec Lui l’Attribut de l’éternité, ce qui relèverait du polythéisme. Par conséquent, pour les Muʿtazilites, ces Attributs seraient intrinsèques à l’Essence divine et se confondraient avec elle dans une relation d’identité formelle. La doctrine classique, s’appuyant sur le Coran, affirme que Dieu est Savant en vertu d’un Savoir, qu’Il est Audient en vertu d’une Ouïe, qu’Il est Voyant en vertu d’une Vue, qu’Il est Puissant en vertu d’une Puissance. La position muʿtazilite vidait en revanche les Attributs de leur sens et disait que Dieu est Savant sans Savoir, Audient sans Ouïe, Voyant sans Vue, Puissant sans Puissance, mais qu’il était Savant par Essence, Audient par Essence, Voyant par Essence, Puissant par Essence. Au départ, ces assertions procédaient d’une crainte de sombrer dans l’anthropomorphisme (tashbîh en arabe), mais progressivement, les Muʿtazilites tancèrent vers l’autre extrême et en vinrent à ôter à Dieu la signification de tous Ses Attributs, ce que l’on appelle le taʿtîl en arabe. L’Imâm Al-Ashʿarî s’en tint quant à lui à la lettre et à l’esprit du Coran qui dit que Dieu possède un Savoir, une Ouïe, une Vue, une Puissance, mais exprima l’incapacité de la raison humaine à saisir en quoi consistent ce Savoir, cette Ouïe, cette Vue et cette Puissance. Rien ne ressemblant à Dieu, on ne peut appliquer les schèmes de notre pensée à l’Entité divine. Dieu possède donc ces Attributs parce qu’Il nous le dit, mais il ne nous est pas donné de connaître la quintessence de ces Attributs. Ainsi, il réfuta les thèses des Muʿtazilites qui soutenaient l’identité formelle entre les Attributs et l’Essence, tout comme il réfuta les thèses d’autres sectes qui soutenaient la relation d’altérité entre les Attributs et l’Essence. Pour bon nombre de ces doctrines, il existait une alternative unique : ou bien les Attributs sont l’Essence même ou bien ils sont autres que l’Essence. Cette alternative procédait de la logique humaine, donc limitée, du tiers exclu. Bien que s’appliquant parfaitement dans le monde des créatures, elle ne peut plus s’appliquer dès lors que l’on s’intéresse à Dieu. Car Dieu dépasse les relations formelles de l’identité et de l’altérité. C’est ce que démontra l’Imâm Al-Ashʿarî qui soutint que les Attributs et l’Essence de Dieu ne sont liés entre eux ni par une relation d’identité ni par une relation d’altérité. À la question de savoir quel genre de relation lie les deux, l’Ashʿarisme répond que l’on ne sait pas et que la raison humaine est incapable de le savoir.

Une autre question conflictuelle fut celle de la prédestination et du libre arbitre. Les Muʿtazilites soutenaient que l’homme dispose d’une totale liberté d’agir et qu’il est le propre créateur de ses actes, de sorte que Dieu ne prend connaissance des actes de l’homme qu’au moment de leur survenue. Leur argument était que dans le cas contraire, l’idée du Jugement dernier n’aurait plus aucun sens, puisque l’homme serait jugé pour des actes dont il ne serait pas responsable. Mais dans le même temps, la conclusion des Muʿtazilites induisait que Dieu ne détient pas un savoir absolu, puisqu’Il ne prendrait connaissance des actions des hommes qu’après-coup. La faille de ce raisonnement par l’absurde opéré par les Muʿtazilites était qu’ils partaient du postulat implicite selon lequel Dieu obéirait à la loi chronologique qui dit que le conséquent ne peut précéder l’antécédent. Ainsi, selon eux, Dieu ne connaîtrait les actions des hommes qu’après que celles-ci se sont effectivement réalisées. La conséquence de cette affirmation est en outre que ce sont les hommes qui créent leurs actions bonnes ou mauvaises, non Dieu. Ainsi, les Muʿtazilites soutenaient non seulement que Dieu n’était pas Savant de toute chose, mais également qu’Il n’était pas Créateur de toute chose. L’Imâm Al-Ashʿarî réfuta cette idée et réaffirma la doctrine coranique selon laquelle la Science de Dieu embrasse toute chose passée et future, que Dieu est le Créateur de tout, y compris des actions bonnes et mauvaises, et que l’homme dispose d’une liberté de choix qui fait qu’il agira de telle ou telle manière, qu’il choisira telle bonne action créée par Dieu ou telle mauvaise action tout aussi créée par Dieu. Dieu échappant aux notions du temps et de l’espace dans lesquelles l’enfermaient implicitement les Muʿtazilites, Sa Connaissance éternelle des actions des hommes ne contredit en rien la liberté de choix relative de ces derniers. Par ailleurs, dire que Dieu est le Créateur des actions ne contredit en rien le fait que c’est bien l’homme qui prend le parti de commettre telle ou telle action.

Influence de l’Imâm Al-Ashʿarî

L’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî répondit ainsi aux polémiques soulevées par les uns et les autres à l’encontre de la doctrine apportée par le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et transmise par ses Compagnons. Il réfuta les écoles théologiques divergentes avec leurs propres outils intellectuels et montra que leurs positions étaient rationnellement et logiquement intenables. Ce fut autour de lui et de l’un de ses confrères, l’Imâm Abû Mansûr Al-Mâturîdî, que se rassembla la majorité écrasante de la Communauté musulmane, qui le surnomma à juste titre l’Imâm des Sunnites. Il sut en effet allier la puissance de la raison à l’autorité de la révélation.

De nombreux savants musulmans rédigèrent des biographies de l’Imâm Al-Ashʿarî, le présentant comme le champion de la doctrine authentique qui défit par la force de la raison toutes les innovations hérétiques qui s’exprimaient en son temps. Parmi ces savants, on peut citer l’Imâm Ibn ʿAsâkir dans son Tabyîn Kadhib Al-Muftarî ʿAlâ Abî Al-Hasan Al-Ashʿarî (Déconstruction des mensonges portés contre Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî), l’historien Ibn Khallikân dans ses Wafiyyât Al-Aʿyân (Nécrologie des notables), l’Imâm Ibn Kathîr dans Al-Bidâyah Wan-Nihâyah (Commencement et Fin), le Sheikh Ibn Khaldûn dans sa célèbre Muqaddimah (Les Prolégomènes), l’Imâm Ibn Al-ʿImâd Al-Hanbalî dans ses Shadharât Adh-Dhahab fî Aʿyan Man Dhahab (Les pépites d’or in les Personnalités disparues), l’Imâm Tâj Ad-Dîn As-Subkî dans ses Tabaqât Ash-Shâfiʿiyyah Al-Kubrâ (Les Grandes Chroniques Shâfiʿites), l’Imâm Al-Khatîb Al-Baghdâdî qui écrit dans son Târîkh Baghdâd (Histoire de Bagdad) : « Les Muʿtazilites avaient levé la tête jusqu’au jour où Dieu fit apparaître Al-Ashʿarî qui les relégua dans les profondeurs des abysses ».

L’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî laissa à la postérité de nombreux ouvrages dans lesquels il combattit la pensée muʿtazilite et réaffirma sa propre doctrine, les plus célèbres étant :

  1. Al-ʿUmad
    Les piliers
  2. Maqâlât Al-Islâmiyyîn Wakhtilâfât Al-Musallîn
    Les doctrines islamiques et leurs divergences
  3. Ar-Radd ʿAlâ Al-Mujassimah
    Réponse aux Anthropomorphistes
  4. Istihsân Al-Khawd fî ʿIlm Al-Kalâm
    De l’utilité de la théologie
  5. Al-Ibânah ʿAn Usûl Ad-Diyânah
    Manifeste des fondements de la religion
  6. Maqâlât Al-Mulhidîn
    Les doctrines athées

Retour à Dieu

Après une vie dédiée à la science et à la défense de l’Islam contre tout ce qui nuirait à son éclat primitif, l’Imâm Abû Al-Hasan Al-Ashʿarî s’éteignit, selon les sources les plus fiables, à Bagdad en 936 E.C., à l’âge de 62 ans.

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