samedi 13 janvier 2007
Le Sheikh de l’Islâm Ibrâhîm Al-Bâjûrî fut l’un des savants du treizième siècle hégirien les plus célèbres, un juriste shaféite, un auteur prolifique et le Grand Imâm d’Al-Azhar Ash-Sharîf de 1263 à 1277 A.H. (1847 — 1860 E.C.).
Ibrâhîm Ibn Muhammad Ibn Ahmad Al-Bâjûrî, le Sheikh de l’Islâm, naquit en 1198 A.H. (1784 E.C.) dans le village d’Al-Bâjûr ou Al-Bayjûr, dans la Province de Munûfiyyah, en Égypte.
Il étudia le Noble Coran dans son enfance dans le giron de son père, Sheikh Muhammad Al-Bâjûrî, et perfectionna les règles de sa diction, puis rejoignit les rangs des étudiants d’Al-Azhar Ash-Sharîf en 1212 A.H. afin d’y assimiler l’éthique et les sciences religieuses. Mais en 1798 E.C. (1213 A.H.) la campagne d’Égypte, menée par le général Bonaparte, commença et le jeune étudiant interrompit ses études à Al-Azhar pendant cette expédition militaire et s’installa à Gizeh.
Lorsque la campagne d’Égypte toucha à sa fin en 1801 E.C., il retourna à Al-Azhar et s’y instruisit auprès de célèbres savants de son temps comme Sheikh Muhammad Al-Amîr Al-Kabîr, Sheikh ʿAbd Allâh Ash-Sharqâwî — le Grand Imâm d’Al-Azhar de 1793 à 1812 E.C. — et le maître Dâwûd Al-Qalʿâwî. Par ailleurs, il accompagna longuement son Sheikh Muhammad Al-Fadâlî et le célèbre Sheikh Hasan Al-Quweisnî — le Grand Imâm d’Al-Azhar de 1834 à 1838 E.C.—. Il fut ainsi sevré dans les sciences islamiques au sein d’Al-Azhar Ash-Sharîf et les signes de son brio se manifestèrent dans cette citadelle du savoir.
Lorsque le Sheikh de l’Islâm Al-Bâjûrî acheva ses études, tel un arbre aux fruits doux, son savoir offrit un asile pour une multitude d’étudiants affluant vers Al-Azhar. De plus, il se dépensa dans la composition de nombreux ouvrages dans les différentes branches des sciences islamiques, commenta des ouvrages classiques de la littérature islamique et devint une référence parmi les savants de son époque.
Parmi ses ouvrages, citons :
Cet ouvrage devint un élément classique du cursus des instituts azharites et d’autres établissements religieux dans le monde musulman et constitua l’une des références du credo sunnite les plus étudiées.
ʿAbd Ar-Razzâq Al-Bîtâr dit après avoir évoqué les ouvrages susmentionnés : « Il a par ailleurs des ouvrages inachevés, c’est pour cela que nous choisîmes de les passer sous silence. Il avait coutume, puisse Dieu lui faire miséricorde, d’étudier et de bénéficier [du savoir d’autrui], puis d’enseigner et de faire profiter les autres de son savoir. » [1]
Il dit plus loin : « Sa langue fut, en permanence, humide de la mention de Dieu et de la récitation du Coran, art où il excella et surpassa ses contemporains. Il éprouvait aussi un amour ardent pour la Famille du Noble Messager — paix et bénédictions sur lui —, et veillait ainsi à leur rendre visite et à se présenter à leur noble cour. En somme, il dépensa, puisse Dieu l’agréer, son temps dans l’obéissance à son Seigneur et la gratitude envers Lui pour Ses Bienfaits à son égard. Parmi ces bienfaits, il y a le succès recueilli par ses ouvrages auprès du public, de son vivant même. »
Parmi ses disciples, on cite brièvement le Grand Imâm d’Al-Azhar Sheikh Muhammad Al-Inbâbî, le savant du Hadîth Sheikh Muhammad Duweidâr Al-Kafrâwî, le savant du Hadîth le Sheikh centenaire Muhammad Ibn ʿAbd Allâh Al-ʿÂqûrî Al-Lîbî Al-Misrî, Sheikh Muhammad ʿAyyâd At-Tantâwî et le Muftî des Hanafites à Yâfâ (Jaffa) Sheikh Husayn Ibn Salîm Ad-Dajânî. Il enseigna également à Sheikh Rifâʿah At-Tahtâwî l’un des artisans de l’Égypte moderne.
Il fut choisi par ses pairs pour le poste du Grand Imâm d’Al-Azhar en 1263 A.H. (1847 E.C.). À cette occasion, Muhammad Kamâl Ad-Dîn composa un poème élogieux pour le féliciter, poème qu’Al-Bîtâr reproduisit intégralement dans sa Hilyah.
Alors qu’il dirigeait Al-Azhar, il dispensait un cours d’exégèse coranique où il commentait l’exégèse de l’Imâm Al-Fakhr Ar-Râzî, puis dut interrompre cette activité pour des raisons de santé.
La Mosquée Al-Azhar connut alors une période de troubles pendant laquelle un quartet de savants suppléa au Sheikh Al-Bayjûrî pendant sa maladie de mort. Il retourna à Dieu en 1277 A.H. (1860 E.C.) après une vie passée au service du savoir et d’Al-Azhar. Puisse Dieu lui faire miséricorde.
Le poste de Grand Imâm resta vacant pendant quatre ans jusqu’à la nomination du Sheikh Mustafâ Al-ʿArûsî en 1864 E.C.
Sources biographiques :
[1] Hilyat Al-Bashar fî Târîkh Al-Qarn Ath-Thâlith ʿAshar de ʿAbd Ar-Razzâq Al-Bîtâr.
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