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La différence entre la limitation des naissances et le planning familial

mardi 15 juin 2004

Question

Quelle différence y a-t-il entre le planning familial et la limitation des naissances ? Et quel est le point de vue de l’Islam sur ces deux notions ? Que Dieu vous récompense.

Réponse du Docteur Muhammad Al-ʿUmayr

 [1]

La limitation des naissances consiste à fixer un nombre maximum d’enfants qu’un couple peut procréer. Si une telle limitation est établie par un décret officiel, alors ce dernier est non avenu, dans la mesure où il s’opposerait aux recommandations de l’Islam qui font la promotion de la natalité.

Par ailleurs, ce genre de décrets s’appuie le plus souvent sur des considérations économiques qui font dire, par exemple, que la surnatalité influe sur le niveau économique du pays, ou que les ressources ne suffisent que pour un nombre limité de personnes. Or, ceci contredit la confiance qu’il faut placer en Dieu, et contredit la loi divine selon laquelle toute âme venue au monde est prise en charge par Dieu.

Si, en revanche, la décision de limiter les naissances est une décision privée prise par un couple donné, alors on examinera la raison de cette décision. Si la raison est d’ordre médical, comme des complications potentiellement dangereuses pour la femme en cas de grossesse, et que cette raison est établie par un médecin qualifié et honnête, ou par une commission médicale sûre, alors on pourra limiter les naissances dans ce cas-là. S’il n’y a pas de véritable raison ni de nécessité justifiant la limitation des naissances, mais que les époux veulent seulement se contenter d’un nombre d’enfants fixés à l’avance, et que cette décision provienne d’un accord commun entre les deux conjoints, alors il est quelque peu détestable dans ce cas-ci de recourir à la limitation des naissances, étant donné qu’une telle attitude va à l’encontre d’une des finalités les plus importantes du mariage, à savoir la procréation. Il n’est toutefois pas illicite de limiter les naissances dans ce cas. Car le célibat en soi n’est pas interdit par l’Islam, donc a fortiori, il n’est pas interdit, au cours du mariage, de ne pas procréer.

Quant au planning familial, il consiste à espacer les grossesses dans le temps, et à user des moyens de contraception qui empêchent les naissances rapprochées. Les époux peuvent y trouver quelque intérêt : ainsi la mère peut-elle se reposer un certain temps des souffrances occasionnées par la grossesse, avant de tomber de nouveau enceinte ; en espaçant les grossesses, les époux peuvent également avoir davantage de temps pour s’occuper de leur enfant avant qu’un frère ne lui vienne au monde. Il n’y a donc pas de souci à prendre en compte ces facteurs. L’interruption du coït était d’ailleurs connue à l’époque du Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui. Jâbir - que Dieu l’agrée - dit : « Nous interrompions le coït alors que la révélation du Coran se poursuivait. » Or, l’interruption du coït n’est qu’un des nombreux moyens de contraception.

Et Dieu est le plus Savant.

P.-S.

Traduit de l’arabe du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1Dr Muhammad Al-ʿUmayr est membre du Comité d’enseignement à l’Université islamique de l’Imâm Muhammad Ibn Saʿûd.

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