mardi 8 novembre 2005
Beaucoup de gens ont recours au mariage officieux c’est-à-dire le mariage qui n’est pas enregistré officiellement. Ce genre de mariage est-il licite ?
On qualifie de ʿurfî (officieux) le mariage qui n’est pas authentifié par un document officiel. Il en existe deux sortes : les mariages remplissant tous les critères et piliers requis par la législation islamique et ceux qui ne remplissent pas ces critères.
La première catégorie de contrats est valide islamiquement. Elle autorise la jouissance mutuelle des deux époux et établit les droits des deux parties, y compris en termes de filiation et d’héritage. Cette façon de procéder prévalait avant l’avènement des systèmes modernes qui exigent l’enregistrement officiel des contrats de mariage.
La seconde catégorie de contrats officieux revêt deux formes : une forme où les deux intéressés échangent leur consentement en l’absence de témoins, et une forme où ils conviennent à l’avance de la durée du mariage, comme un mois ou un an. Ces deux formes sont toutes deux invalides, selon l’appréciation unanime des musulmans sunnites.
Bien que nous ayons déclaré que les mariages officieux de la première catégorie sont valides islamiquement et autorisent la jouissance sexuelle, il n’en est pas moins qu’ils entraînent des préjudices et des conséquences illicites [1] dont les suivantes :
Compte tenu de ces éléments, et pour de nombreuses autres raisons, le mariage officieux non enregistré officiellement est islamiquement interdit, malgré la validité des contrats ainsi établis et la licéité d’en jouir. Il est en effet possible qu’une chose soit valide tout en étant illicite (harâm), à l’instar de celui qui prie dans un vêtement volé, sa prière est valide, mais elle est illicite parce qu’il a volé le vêtement qui couvre sa ʿawrah, chose indispensable à la validité de la prière. De même, celui qui effectue le pèlerinage à l’aide d’un argent volé, il n’est pas tenu de refaire le pèlerinage, mais par son pèlerinage il commet un grave péché à cause du vol commis.
Traduit de l’arabe du site islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Ce texte concerne directement les musulmans vivant en France, et ailleurs en Occident, dont certains se contentent de faire un mariage religieux sans enregistrer leur mariage en mairie comme il se doit. Ce faisant, non seulement ceux qui suivent cette démarche enfreignent la loi et s’exposent à des sanctions lourdes, mais ils s’exposent, et notamment les femmes, à de graves préjudices dont nous recevons de nombreux témoignages régulièrement (abandon de famille, impossibilité pour la femme d’obtenir le divorce pour refaire sa vie, litiges sur les successions, etc.). Les femmes converties à l’islam semblent être une proie facile au discours pseudo-religieux selon lequel il n’y aurait que le mariage religieux qui compte... NdT.
[2] Sourate 4, An-Nisâ’, Les femmes, verset 59.
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