vendredi 21 septembre 2001
A cette époque où la terre prend sa parure et s’embellit par les éléments matériels et où la civilisation européenne s’est bâtie sur une approche matérielle - c’est quasiment la seule approche qu’elle agrée - il y a encore dans les milieux musulmans, grâce à Dieu, des groupes qui ont une fitrah (nature première) saine, espérant pour l’humanité un avenir qui a une part abondante dans le monde du bien et la vérité, la religion et la spiritualité, la fraternité et l’altruisme.
Ce monde dont les sources naissent de la révélation divine, et où l’individu et le groupe œuvrent pour réaliser la voie divine et les principes divins, est représenté par des modèles, les plus lumineux des modèles : les Imâms du tasawwuf (soufisme) et les emblèmes des soufis. Ils le représentent par la méthodologie (manhadj) qu’ils ont suivie. Ils l’incarnent en tant que vérités réelles dans les principes et les règles. Leur vie et leur méthodologie retracent l’éducation divine et la guidance du Messager, paix et bénédiction d’Allah sur lui, dans les sujets d’une importance capitale tout comme dans les sujets de moindre importance.
Ils essaient, dans la mesure du possible, d’être les héritiers des Prophètes par la science, les héritiers des Prophètes
par le comportement et le cheminement spirituel, les héritiers des Prophètes par leurs états et stations.
Toutefois, il y a des gens qui ne perçoivent pas clairement le sens du tasawwuf, pas plus que le lien entre l’Islam et le tasawwuf. Ils s’interrogeraient devant un écrit sur Ash-Shâdhlî par exemple ou sur Abû Al-ʿAbbâs Al-Mursî en disant en toute franchise : « Ce cheminement spirituel (sulûk) qu’ils ont vécu et qui s’appelle « tasawwuf », fait-il partie de l’Islam ou pas ? ». Nombreux sont ceux qui se sont posés cette question à l’occasion de la publication de notre livre « Ash-Shâdhilî que Dieu l’agrée », dans la série des « Personnalités Arabes Éminentes ». Certains ont écrit dans les magazines des articles révélant une vision peu claire du tasawwuf et une confusion au sujet de son lien avec l’islam.
Cela se produit, chaque fois qu’un livre dédié à une figure soufie apparaît ou chaque fois qu’un livre traitant du tasawwuf est publié. Cela se produira aussi, car l’histoire se répète, pour le livre dédié à Abû Al-ʿAbbâs Al-Mursî. C’est pourquoi j’ai écrit une préface sur le lien entre l’Islam et le tasawwuf, afin de montrer, dans la mesure du possible, par les textes de la sharîʿah et les paroles des soufis - sans parti pris ni sectarisme - l’opinion correcte. Ainsi ceux qui trouveront la guidance la trouveront avec lucidité et ceux qui voudront marcher sur leurs pas le feront avec guidance et science. C’est une préface qui est devenue indispensable, et il est probable qu’elle aurait dû voir le jour plus tôt, après la publication d’un certain nombre de livres sur les grands soufis dans la série des « Personnalités Arabes Éminentes ».
Traduit de l’arabe de Al-ʿÂrif billâh, Abû Al-ʿAbbâs Al-Mursî (Le gnostique, Abû Al-ʿAbbâs Al-Mursî) de l’Imâm ʿAbd Al-Halîm Mahmoud, aux éditions Dâr Ash-Shaʿb, Le Caire, Égypte, 1972.
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