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L’Intention et la Sincérité
Section : Importance de l’intention dans la réalisation de la sincérité

La rétribution varie selon l’intention

samedi 6 septembre 2003

Parmi les effets de l’intention sur les œuvres, il y a la variation - pour une même œuvre - de son statut juridique, de sa valeur morale et de sa rétribution dans l’au-delà, en fonction de l’intention de celui qui l’accomplit.

Des exemples rapportés dans les hadiths à ce sujet, citons le fait de se procurer des chevaux : ce serait une récompense pour un homme, un péché pour un autre, une protection pour un troisième. Ou dans les termes d’un autre hadith, « un cheval pour le Tout-Miséricordieux, un cheval pour le Diable et un cheval pour l’Homme », l’intention et le dessein étant seuls à l’origine de cette distinction.

L’Imam Ahmad rapporte ce hadith prophétique d’un homme parmi les Ansâr : « Il est trois sortes de chevaux. Un cheval que l’on mobilise pour la Cause de Dieu : son prix vaut une rétribution ; son chevauchement vaut une rétribution ; et son prêt vaut une rétribution. Un autre sur lequel on mise (cheval de pari) : son prix rapporte un péché ; son chevauchement est un péché. Puis un cheval dont on se sert : qu’il soit un rempart contre la pauvreté, par la volonté de Dieu ! »

On rapporte d’après Ibn Masʿûd le hadith suivant : « Il est trois sortes de chevaux : un cheval pour le Tout-Miséricordieux, un cheval pour le Diable et un cheval pour l’Homme. Le cheval du Tout-Miséricordieux est celui que l’on mobilise pour la Cause de Dieu, Exalté soit-Il. Sa pâture, son urine, ses fientes, ... » Et il énuméra ainsi beaucoup de choses qui sont à l’actif du propriétaire du cheval, selon un autre hadith authentique. « Quant au cheval du Diable, c’est celui sur lequel on mise et on parie. Le cheval de l’Homme quant à lui est celui dont on tire profit : il est une protection contre la pauvreté. »

Cette tripartition figure dans les deux Sahîh parmi les hadîths de Abû Hurayrah.

Selon le Hâfidh As-Suyûtî, les savants pensent que : « L’intention affecte l’acte. Elle le rendrait parfois illicite, parfois licite, bien que ce soit en apparence le même acte. A titre d’exemple, la consommation de la chair d’un animal est permise si l’égorgement a été fait pour Dieu, mais interdite si l’égorgement a été fait pour autre que Dieu bien qu’il s’agisse du même geste dans les deux cas ».

Dans son ouvrage intitulé Ar-Rûh, l’érudit Ibn Al-Qayyim écrit : « Une même chose (acte ou pensée) avec la même apparence, peut tour à tour être considérée comme louable ou condamnable. Par exemple, le fait de s’en remettre à Dieu (après avoir fait tout son possible) et l’inaction en attendant que les choses se passent, l’espérance en Dieu et le "vœu pieux", l’amour en Dieu et l’amour avec Dieu, le conseil et l’admonition, le cadeau et le pot de vin, le fait de s’exprimer sur son état et celui de se plaindre,... De chacun de ces couples, le premier est louable tandis que son pair est condamnable. L’apparence est la même, et la différence ne réside que dans les desseins. »

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yûsuf Al-Qaradâwî, An-Niyyah Wal-Ikhlâs, disponible en ligne sur le site Qaradawi.net.

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