dimanche 1er septembre 2013
Un savant azharite, professeur universitaire spécialisé dans les sciences du Coran, notamment l’exégèse coranique, Doyen de la Faculté du Noble Coran à Tanta en Égypte, et un amoureux du soufisme et de ses maîtres. Sa plume fut entièrement acquise à la cause des sieurs connaisseurs de Dieu, les hommes de la purification et de l’ascension spirituelle. Son cœur fut immergé, en permanence, dans la lumière de leur savoir. En témoigne l’ensemble de ses ouvrages et en particulier son ouvrage intitulé Bihâr Al-Wilâyah Al-Mohammadiyyah fî Manâqib Aʿlâm As-Sûfiyyah (Les Océans de Lumière de la Sainteté Mohammadienne dans Les Vertus des Maîtres Soufis), un recueil biographique rendant hommage à certains parmi les plus célèbres Sheikhs du tasawwuf.
Tel fut le Sheikh Goudah Mohammad Abû Al-Yazîd Al-Mahdî, puisse Dieu lui faire miséricorde.
Il naquit le 7 avril 1944 de deux parents chérifiens dans le village Al-ʿAzîziyyah de la Province de Sharqiyyah, en Égypte. Dans sa jeunesse, sa famille quitta la Province de Sharqiyyah et habita la ville de Tanta de la Province de Gharbiyyah, célèbre de son Institut Azharite, Al-Maʿhad Al-Ahmadî et de sa mosquée où repose le célèbre maître soufi et le gnostique compté parmi les quatre célèbres pôles du soufisme, Sheikh Ahmad Al-Badawî, puisse Dieu l’agréer. Enfant unique, il reçut toute l’attention de ses parents qui le guidèrent à un jeune âge vers l’apprentissage du Noble Coran qui devint plus tard son domaine de spécialité.
L’intérêt que le Sheikh porta à la discipline du tasawwuf reflète une longue tradition spirituelle dans sa propre famille. Son père fut le Sheikh Mohammad Abû Al-Yazîd, un dévot connu pour sa piété, à qui rendait visite le Sheikh de l’Islam l’Imâm ʿAbd Al-Halîm Mahmoud, alors qu’il occupait le poste du Grand Imam d’Al-Azhar. Son grand-père maternel, quant à lui, fut le sieur connaisseur de Dieu Sheikh Goudah Ibrahîm, un célèbre Sheikh enterré à Minya Al-Qamh. Le Sheikh Goudah Abû Al-Yazîd fut ainsi nommé après son grand-père maternel, en espérant qu’il soit à son un image, un homme de savoir et de piété.
Le jeune Sheikh fut épris de son grand-père et lui consacra une biographie élogieuse qui rapporte ses vertus, son savoir, et certains de ses prodiges. En grandissant, le Sheikh tenait à rendre visite à la tombe de son grand-père et donnait le prêche du vendredi et un cours religieux dans sa mosquée à Minya Al-Qamh.
Il reçut les sciences religieuses au sein de l’Institut Ahmadî d’Al-Azhar à Tanta et compta parmi ses maîtres, le Sheikh Mohammad Khalîl Al-Khatîb et le Sheikh Sâbir Hijâb, le frère du célèbre gnostique azharite, Sheikh Ahmad Mohammad Hijâb, dont le corps repose désormais dans la mosquée du Sheikh Ahmad Al-Badawî, puisse Dieu les agréer.
A l’instar de ses professeurs, Le Sheikh Goudah fut d’obédience shaféite en matière de jurisprudence islamique et ashʿarite en matière de credo. Il fut également affilié à la voie Naqshabandie dans le domaine du tasawwuf.
Il s’installa au Caire en 1964 pour étudier à la Faculté des Fondements de la Religion d’Al-Azhar Ash-Sharif dont il obtint une licence en exégèse et en sciences du Hadith en 1968. Il obtint un Mastère en exégèse coranique en 1970 avec Mention Excellent et un doctorat en Exégèse et Sciences du Coran en 1977. En Février 1977, il devint enseignant des Sciences du Coran et de l’Exégèse au sein de la Faculté des Fondements de la Religion d’Al-Azhar au Caire.
En Septembre 1977, il fut transféré à Tanta, suite à sa demande, vers un poste au sein de la Faculté du Prêche Islamique. Il ne cessa de monter en grade jusqu’à ce qu’il devint Doyen de la Faculté des Fondements de la Religion et du Prêche Islamique à Tanta en 1991. Puis il dirigea la Faculté du Noble Coran en 1992 et en devint le Doyen en 2001.
Le Sheikh grandit au sein d’une famille attachée aux sciences religieuses et à la voie du tasawwuf. Il n’est donc pas surprenant qu’il fut si épris des maîtres soufis, de leurs vies, leur ascétisme, leur dévotion, et leurs méthodes de la purification spirituelle. A cet égard, les prénoms qu’il choisit pour ses enfants - Ahmad Al-Badawî, Abû Yazîd (Al-Bistamî), Mohammad, Husayn, Fâhimah, Zaynab, et Nafîsah - sont des références directes à deux maîtres soufis et à la noble famille du Prophète.
Le Sheikh fut tout particulièrement lié au maître Sheikh Ahmad Al-Badawî de Tanta et écrivit à son sujet un livre intitulé Haqiqat Al-Qutb An-Nabawî As-Sayyid Ahmad Al-Badawî (La Vérité Du Pôle Prophétique le maître Ahmad Al-Badawî) où il prend la défense du Sheikh contre des mensonges colportés à son égard et discute de son rang spirituel élevé.
Les disciples du Sheikh rapportent également que son amour pour le tasawwuf fut tel qu’il profitait de la moindre occasion pour évoquer les Sheikhs soufis et pour donner leur sagesse, leurs dires, leurs anecdotes, et leur conduite en exemple, même si le sujet ne semblait pas s’y prêter a priori. Pour le Sheikh, toute occasion fut convenable pour évoquer ses bien-aimés et chaque incident méritait qu’ils soient mentionnés !
C’est aussi par amour aux savants, les gnostiques, les sieurs connaisseurs de Dieu, et la famille du Prophète qu’il habita une demeure située derrière la mosquée du célèbre Sheikh Ahmad Al-Badawî à Tanta. Il quitta sa maison dans les dernières années de sa vie seulement pour habiter une maison quelques mètres plus proches de la mosquée Al-Badawî ! Le Sheikh Goudah avait par ailleurs au Caire deux petits appartements, l’un près de la mosquée du seigneur des martyrs l’Imam Al-Husayn, puisse Dieu l’agréer et l’autre proche de la mosquée de Dame Zaynab, la sœur de l’Imâm Al-Husayn, puisse Dieu les agréer.
Le Sheikh fut célèbre parmi les savants contemporains pour son amour pour le tasawwuf, dont il porta l’étendard à l’instar du Sheikh ʿAbd Al-Halîm Mahmoud, Sheikh Mohammad Zakî Ibrahîm, et Sheikh Mohammad Khalîl Al-Khatîb.
Malgré cet amour manifeste pour le tasawwuf, le Sheikh n’occupa guère une fonction officielle au sein de sa confrérie soufie. Il se contenta d’enseigner le savoir, de diffuser l’appel à Dieu, d’éduquer ses étudiants, d’inculquer les valeurs spirituelles à ses disciples, et de composer des ouvrages.
Sous le titre « Les Dix Commandements Soufis pour Atteindre le Bonheur Éternel » le Sheikh écrivit :
O Allâh, accorde-nous leur amour, emplis nos cœurs de leur amour, et ressuscite-nous avec eux, par leur honneur auprès de Toi, au Seigneur des Mondes. Amen.
Que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur notre maître Mohammad, sa famille et ses compagnons.
Il composa plusieurs ouvrages traitant des sciences du Coran et de l’exégèse dont :
On lui doit par ailleurs un ouvrage intitulé Dirasat fi Al-Hadîth An-Nabawî Ash-Sharîf, Etude des Nobles Hadiths Prophétiques.
Il composa également des ouvrages dans la discipline du tasawwuf dont :
A l’âge de soixante-sept ans, le Sheikh expira son dernier souffle à l’Hôpital Universitaire de Tanta, le 20 octobre 2011. La prière funéraire fut conduite à la mosquée du Sheikh Ahmad Al-Badawî et il fut enterré auprès de son père, Sheikh Mohammad Abû Al-Yazîd, puisse Dieu leur faire miséricorde.
© islamophile.org 1998 - 2024. Tous droits réservés.
Toute reproduction interdite (y compris sur internet), sauf avec notre accord explicite. Usage personnel autorisé.
Les opinions exprimées sur le site islamophile.org sont celles de leurs auteurs. Exprimées dans diverses langues étrangères, ces opinions sont mises à la portée des lecteurs francophones par nos soins, à des fins d'information, de connaissance et de respect mutuels entre les différentes cultures et religions du monde.