vendredi 14 février 2003
Pourquoi sont-ce les hommes qui doivent assumer les femmes ? Pourquoi est-ce la femme qui doit obéir à l’homme ? Et en quoi consiste cette obéissance ?
Dieu — Exalté soit-Il — dit : « Les hommes assument les femmes, en raison des faveurs que Dieu accorde à ceux-là sur celles-ci, et à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. » (Sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 34) Ce verset signifie que ce sont les hommes qui ont la responsabilité d’entretenir leurs femmes, de les protéger et de préserver leur sacralité. En raison de cela, ce sont les hommes qui assument les femmes.
En réalité, la famille nécessite un chef et un responsable. Or, il n’est pas naturel que la responsabilité de la famille revienne à la femme : cela serait une inversion des rôles. En conséquence, la Législation islamique (Sharîʿah) impose à l’épouse d’obéir à son époux au niveau des droits conjugaux. Cette obéissance n’est valable que pour les choses que Dieu a rendues licites, et non pour les choses qu’Il a interdites. En effet, nulle obéissance n’est due à une créature dans la désobéissance au Créateur. Si l’époux n’est pas capable de prendre ses responsabilités et d’entretenir sa famille, certains juristes sont alors d’avis que la femme a le droit d’annuler le contrat de mariage.
Il est clair que la vie matrimoniale ne saurait être stable si des dissensions existent entre les deux partenaires. Pourrait en effet apparaître entre eux un sentiment de rejet et de haine, ce qui ne peut mener qu’à une cohabitation insupportable et à des problèmes familiaux sans fin. Ainsi, l’épouse peut éprouver de l’animosité et de la haine pour son mari, puis se rebeller contre lui, tout comme cela peut être le cas de la part de l’époux. Si c’est l’épouse qui est la cause de cette animosité, alors les droits qu’elle a sur son mari peuvent lui être confisqués. Le mari peut ne plus entretenir son épouse et lui demander de lui obéir et de remplir ses devoirs envers lui, sachant qu’elle lui est liée par les liens du mariage. En revanche, si c’est l’époux qui est la cause de l’animosité et de la dégradation de la vie familiale, l’épouse ne lui doit plus aucune obéissance et l’époux est sommé d’entretenir sa famille.
D’après ce que nous venons d’indiquer, il devient manifeste que la notion de « maison d’obéissance » [1] avec l’image horrible et effrayante que s’en font les gens à notre époque, ne trouve nullement ses origines dans la législation islamique. Il est possible que cette expression soit apparue à la suite de cas où l’épouse serait devenue hostile à son mari et se serait rebellée contre lui. L’époux aurait alors déposé une plainte auprès du juge demandant que son épouse lui obéît, en l’obligeant à demeurer dans le domicile familial. Ce serait sans doute pour cette raison que de telles affaires ont été appelées « maison d’obéissance ». Il faut noter que l’Islam a identifié des remèdes concrets pour l’épouse rebelle, remèdes que l’époux peut employer par étapes. L’Islam a également mis en place un système d’arbitrage entre les époux dans le verset suivant : « Si vous craignez les dissensions qui s’installent entre eux, envoyez alors un arbitre de sa famille à lui, et un arbitre de sa famille à elle. Si les deux veulent la réconciliation, Dieu rétablira l’entente entre eux. Dieu est certes, Omniscient et Parfaitement Connaisseur. » (Sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 35)
Ainsi, si des dissensions éclatent entre les époux et que le mari ne parvient pas à remédier au litige par ses propres moyens, deux arbitres — l’un de la famille de l’époux, l’autre de la famille de l’épouse — se réunissent en vue d’analyser le problème de manière loyale et dévouée. Si l’origine du problème est imputée à l’époux, ces arbitres réclament pour l’épouse l’entretien qui lui revient de droit et ne lui demandent pas l’obéissance à son mari. En revanche, si l’origine du problème est imputée à l’épouse, ces arbitres réclament pour l’époux l’obéissance qui lui revient de droit et ne lui demandent pas d’entretenir son épouse tant qu’elle persiste dans son animosité. Si les arbitres pensent que le divorce est l’unique solution à ces dissensions, ils peuvent prononcer ce verdict.
Ce qu’on observe actuellement, c’est que ces affaires dites de « maison d’obéissance » concernent plus des cas d’entêtement des époux et de corruption de l’un d’eux que des cas de réclamation légitime des droits propres ou des devoirs du partenaire.
Et Dieu est le plus Savant.
Traduit de la Banque de Fatâwâ du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
On pourra également consulter l’article suivant : "Les droits de la femme sur son mari".
[1] La sentence dite de « maison d’obéissance » concerne la femme qui est accusée de s’être rebellée contre son époux et d’avoir quitté le domicile conjugal pour cette raison. L’époux peut alors déposer une plainte auprès de la justice. Si cette sentence de « maison d’obéissance » est prononcée par le juge, l’épouse doit obligatoirement rentrer au domicile conjugal. Si elle refuse d’obtempérer, elle est séparée de son époux et perd son droit à un remariage ultérieur. Cette pratique existe dans des pays comme l’Égypte.
© islamophile.org 1998 - 2024. Tous droits réservés.
Toute reproduction interdite (y compris sur internet), sauf avec notre accord explicite. Usage personnel autorisé.
Les opinions exprimées sur le site islamophile.org sont celles de leurs auteurs. Exprimées dans diverses langues étrangères, ces opinions sont mises à la portée des lecteurs francophones par nos soins, à des fins d'information, de connaissance et de respect mutuels entre les différentes cultures et religions du monde.