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Yaʿqûb Ibn Ishâq Al-Kindi (Alkindus)

lundi 22 juillet 2002

Abû Youssouf Yaʿqûb Ibn Ishâq Al-Kindi naquit à Al-Kûfah (Irak) vers 800 après J.-C. Son père était fonctionnaire sous le règne de Hârûn Ar-Rashîd. Al-Kindi fut un contemporain d’Al-Ma’mûn, d’Al-Muʿtasim et d’Al-Mutawakkil. Il acquit une grande renommée à Bagdad. Al-Mutawakkil le désigna comme son calligraphe officiel. Mais les opinions philosophiques d’Al-Kindi dérangèrent Al-Mutawakkil qui lui confisqua tous ses livres. Ces derniers lui furent néanmoins rendus plus tard. Al-Kindi mourut en 873, pendant le règne d’Al-Muʿtamid.

Al-Kindi était un philosophe, mathématicien, physicien, astronome, médecin, géographe et même un expert en musique. Il est étonnant qu’il ait contribué de manière originale à tous ces domaines. Grâce à son œuvre, il fut réputé comme le philosophe des Arabes.

En mathématiques, il rédigea quatre livres sur le système numérique et posa les assises d’une grande partie de l’arithmétique moderne. Il n’y a nul doute que le système de numération arabe fut essentiellement développé par Al-Khawarizmi, mais Al-Kindi y apporta également une riche contribution. En outre, il participa au développement de la géométrie sphérique dont il avait besoin dans ses études d’astronomie.

En chimie, il s’opposa à l’idée que des métaux de base
puissent être transformés en métaux précieux. Contrairement
aux idées alchimistes alors prédominantes, il mit l’accent sur
le fait que les réactions chimiques ne pouvaient provoquer la transformation
des éléments. En physique, il apporta une riche contribution
à l’optique géométrique et rédigea un livre à
ce sujet. Ce livre guida et inspira par la suite d’éminents scientifiques
tels que Roger Bacon.

En médecine, sa contribution capitale consiste au fait qu’il fut le
premier à déterminer systématiquement les doses de médicaments
à administrer au patient. Cela résolut les vives divergences
de dosage qui existaient entre médecins, divergences qui rendaient
difficiles la prescription des ordonnances.

Al-Kindi était très peu connu à son époque pour
son étude des aspects scientifiques de la musique. Il remarqua que
les différentes notes qui, accordées, produisent l’harmonie
ont chacune une hauteur spécifique. Ainsi, les notes qui ont une hauteur
trop basse ou trop élevée ne sont pas plaisantes à entendre.
Le degré d’harmonie dépend de la fréquence des notes,
etc. Il remarqua également que lorsqu’un son est produit, il y a génération
d’ondes sonorres se propageant dans l’air et faisant vibrer le tympan. Son
œuvre comprend une notation pour la détermination des hauteurs.

Al-Kindi fut un écrivain prolifique. Le total des livres
qu’il a publiés atteint 241 livres, dont les plus importants sont répartis
comme suit :

  1. Géométrie : 32 livres.
    2. Médecine : 22 livres.
    3. Philosophie : 22 livres.
    4. Astronomie : 16 livres.
    5. Physique : 12 livres.
    6. Arithmétique : 11 livres.
    7. Logique : 9 livres.
    8. Musique : 7 livres.
    9. Psychologie : 5 livres.

De plus, il rédigea plusieurs monographies concernant les marées, les instruments d’astronomie, les roches, les pierres précieuses et autres. Il fut également l’un des tout premiers traducteurs des œuvres grecques en arabe, mais ce travail fut largement recouvert par ses nombreux propres écrits. Malheureusement, la plupart de ses ouvrages ont disparu mais ceux qui restent en disent long sur son niveau d’érudition et sur ses apports. Il fut connu sous le nom d’Alkindus au Moyen-Age en Europe. Un grand nombre de ses livres furent traduits en latin par Gérard de Crémone, dont Risâlat Dâr At-Tanjîm (Lettre de l’Observatoire), Ikhtiyarât Al-Ayyam (Les Choix des Jours), Ilâhiyyât Aristou (Théodicée d’Aristote), Al-Mûsîqâ (La Musique), Madd wa Jazr (Marée haute et Marée basse), Adwiyah Murakkabah (Remèdes préparés).

L’influence d’Al-Kindi sur le développement de la science et de la philosophie fut significative : elle redonna l’élan aux sciences d’alors. Au Moyen-Age, Cardano le considéra comme l’un des douze plus grands esprits de l’humanité. Ses œuvres permirent, pendant des siècles, de pousser le développement de différents domaines d’étude, notamment en physique, en mathématiques, en médecine et et en musique.

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