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Vérité amère
Section : Tome 1

Contrevérités laïques

jeudi 6 mars 2014

L’un des participants au colloque « L’islam et la laïcité » m’interpela : « Pourquoi n’as-tu pas répondu à la question du docteur Fu’âd Zakariyyâ : Que ferait l’islam pour résoudre le problème de la dette égyptienne ?

— J’ai trouvé la question stupide, répondis-je. S’il avait demandé ce que ferait l’islam pour remédier aux erreurs de la laïcité économique, je me serais empressé de répondre !

— Et quelles sont ces erreurs ?, demanda mon interlocuteur.

— L’Égypte, enchaînai-je rapidement, était une nation créancière à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La livre égyptienne valait alors cinq dollars américains ! Comment une nation créancière a-t-elle pu devenir débitrice ? Comment la livre peut-elle désormais ne valoir qu’un demi-dollar ? Ce sont là les effets de la laïcité économique, et de son génie dans la destruction des valeurs matérielles et morales ! Le plus ridicule, c’est qu’elle cache cet échec sous un habit de grandeur et de culture.

Puis il est demandé aux musulmans ce qu’ils feraient pour résoudre le problème, le problème dont ils ont eux-mêmes semé les graines !

— Nombreux sont ceux qui posent la même question, insista mon ami. Oublions donc le passé et exposons nos solutions !

— Soit, admis-je. Pour notre part, nous militons au nom de l’islam en ayant devant nous les réalités suivantes :

Premièrement, si notre dette s’élève à 36 milliards de dollars, il faut savoir que des richesses égyptiennes équivalent au double de cette somme sont déposées dans des comptes bancaires à l’étranger, et qu’il nous faut rapatrier en totalité, ou a minima, en grande partie.

Deuxièmement, la production générale est dangereusement insuffisante. La durée de la journée moyenne de travail est tombée quasiment à une heure, tandis que dans tous les pays du monde, elle est de huit heures. Les directeurs et les employés travaillent sans motivation et sans conscience professionnelle. Or cela doit changer du tout au tout !

Troisièmement, il est temps de mettre fin aux habitudes de gaspillage et de luxe, de combattre les drogues et les spiritueux, de contraindre les gros ventres à se serrer la ceinture et à vivre comme les gens ordinaires.

Quatrièmement, en observant la situation des pays pauvres, on s’apercevra que ceux-ci ont remboursé leurs dettes, mais que ces remboursements n’ont servi qu’à éponger les intérêts ou à payer les salaires des fonctionnaires et des experts étrangers qui accompagnent les projets de développement. Autrement dit, les pays riches sont en train de voler, piller, escroquer et extorquer l’argent des pays pauvres. Ces comportements doivent être dénoncés.

— Explique-nous, me dit mon ami, la politique islamique à la lumière de ces constats.

— Je suis disposé à le faire, répondis-je, mais après que j’aurai entendu les laïques nous expliquer comment ils ont fait pour transformer une nation créancière en une nation débitrice, et comment ils ont fait pour qu’une devise forte soit devenue si faible.

Ces imbéciles croient que les islamistes vont tenir une réunion de prière pour résoudre le problème !

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Muhammad Al-Ghazâlî, Al-Haqq Al-Murr, tome 1, éditions Nahdat Misr, décembre 1996.

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