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Le Jeûne

Début et fin du Ramadân

samedi 10 novembre 2001

  1. Le jeûne du Ramadân devient obligatoire dès l’apparition du croissant de la nouvelle lune. Sa fin est fixée par l’apparition du croissant du mois suivant, Shawwâl. Dès que le croissant du Ramadân est visible, le Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, disait : "Jeûnez à la vue du croissant et rompez le jeûne dès que vous le revoyez."
  2. L’apparition de la nouvelle lune de Ramadân devient officielle lors du témoignage d’un musulman reconnu pour sa probité. Selon Ibn ʿAbbâs : "Un bédouin vint trouver le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, et lui dit : "J’ai vu le croissant." Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, répondit : "Crois-tu qu’il n’y a de Dieu que Dieu ?" "Oui", répondit le bédouin. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, lui demanda encore : "Crois-tu que Muhammad est le Messager de Dieu ?" "Oui", acquiesça le bédouin. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, ordonna alors à Bilâl, le muezzin chargé de l’appel à la prière : "Annonce aux gens qu’ils doivent jeûner demain."" Toutefois, la vue du croissant de Shawwâl, qui annonce la fin du Ramadân, n’est pas prise en compte si elle est rapportée par un seul musulman. Dans le commentaire du Sahîh de Muslim, An-Nawawî rapporte que les savants, sauf Abû Thawr, étaient unanimes pour déclarer que le témoignage d’un musulman ne suffit point.
  3. S’il s’avère impossible de voir le croissant du Ramadân à cause des conditions météorologiques, le mois de Shaʿbân (le mois qui précède celui de Ramadân) sera complété à trente jours. Le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, a dit : "Jeûnez dès que vous voyez le croissant et rompez le jeûne dès que vous le revoyez. Mais s’il se cache à vos regards, que Shaʿbân soit de trente jours." De même, si la vue du croissant de Shawwâl est empêchée par des nuages ou autres obstacles, le mois de Ramadân comptera trente jours, conformément aux instructions du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, dans cette parole précitée.
  4. Il est évident qu nos connaissances astronomiques se sont considérablement développées, notamment en ce qui concerne l’étude de la lune. On connaît actuellement tous les chiffres relatifs à son orbite, la vitesse de sa rotation autour de la terre et autour d’elle-même. Les astronomes sont à même de calculer l’heure, la minute et la seconde de son apparition et de sa disparition dans le ciel de chaque pays et cela pendant tous les mois de l’année lunaire : ils les enregistrent d’avance et les publient dans les calendriers bien avant le commencement de l’année lunaire. Il en résulte, donc, que celui qui possède ces informations peut, s’il ne peut voir la nouvelle lune, fixer le commencement et la fin du jeûne.

    Al-Qurtubî rapporte dans son exégèse du Coran : "Mutraf Ibn ʿAbd Allâh, une grande figure parmi les successeurs - génération qui suit celle des Compagnons - et Ibn Qutaybah (un linguiste) affirment qu’il faut se fonder sur les calculs astronomiques si le ciel est nuageux pour déterminer le commencement et la fin du jeûne et ces calculs peuvent êtres considérés comme officiels." Si ces affirmations étaient acceptées à une époque où l’astronomie n’avait pas encore atteint ce haut degré de perfection actuel, il est évident que de nos jours elles ne se prêtent plus à la discussion.

    On pourrait aussi relever que le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, en s’adressant à l’homme du peuple, dit que le mois doit comporter trente jours si la nouvelle lune n’est pas visible, alors que, s’adressant à ceux dont les connaissances astronomiques sont avancées, il précise que le mois doit être calculé. C’est là un exemple de la sagesse du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui : il s’adresse à chacun selon son degré d’instruction.

  5. Le moment de l’apparition de la nouvelle lune peut différer d’un pays à l’autre, même s’ils sont à la même latitude. Par exemple, si les habitants d’un pays donné voient la nouvelle lune, son apparition vaut pour les pays situés plus à l’ouest et non pour ceux qui sont à l’est. Qurayb rapporte cette anecdote : "Je vis la nouvelle lune, un vendredi à Damas. A la fin du mois, j’arrivai à Médine. Ibn ʿAbbâs me demanda de lui dire quand je l’avais vue. Je l’avais vue ainsi que les autres habitants de cette ville, un vendredi soir. Et Muʿâwiyah avait ordonné le jeûne à partir de ce jour. Ibn ʿAbbâs répondit que les gens à Médine l’avaient vu un samedi et qu’ils jeûnaient encore pour compléter les trente jours. Je demandai si le témoignage de Muʿâwiyah ne constituait pas une preuve suffisante. Il me répondit : "Non, car telles sont les instructions du Prophète à ce sujet."

    Comme Médine, où vivait Ibn ʿAbbâs est à l’est de Damas, il devait obéir aux instructions du Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, et attendre la nouvelle lune, le samedi, dans le ciel de Médine. Si les habitants d’un pays déterminé voient la lune, les habitants des pays qui ont la même longitude doivent observer le jeûne à la même date. Certains savants jugent que si les habitants d’un pays donné voient la lune, ils peuvent être considérés comme les délégués de tous les musulmans du monde. Ainsi, le jeûne annoncé dès l’apparition de la nouvelle lune dans le ciel de ce pays, peut, fort bien, commencer dans les autres pays bien que la nouvelle lune n’ait point paru dans leur ciel.

P.-S.

Ouvrage publié par le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques d’Égypte, 1993. Quelques adaptations sont faites par Islamophile.org.

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