samedi 22 juin 2002
"Muhâjir (Emigré mecquois) ou Ansarî (Médinois soutenant les Emigrés), tu es libre de choisir ton appartenance à l’une ou l’autre de ces communautés selon ta préférence."
C’est en ces termes que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — s’adressa à Hudhayfah Ibn Al-Yamân lors de leur première rencontre à La Mecque. En quelles circonstances Hudhayfah a-t-il pu disposer d’un tel choix ?
Son père, Al-Yamân, d’origine mecquoise, appartenait à la tribu des ʿAbs. Al-Yamân fut un jour contraint de quitter La Mecque pour Yathrib, suite à un meurtre qu’il avait commis. Il s’allia à la tribu des Banu Ashhal en épousant l’une de leurs femmes. De cette union naquit un fils, Hudhayfah. Dès lors que les sanctions qu’il encourait en cas de retour à La Mecque furent finalement levées, sa vie fut partagée entre La Mecque et Yathrib. Il préférait néanmoins Yathrib, et y séjournait plus fréquemment.
C’est ainsi que Hudhayfah était mecquois de par ses origines, mais également médinois car il fut élevé à Yathrib. Lorsque la lumière de l’islam commença à illuminer la Péninsule arabe, une délégation de la tribu de ʿAbs, dont faisait partie Al-Yamân, se rendit auprès du Prophète — paix et bénédictions sur lui — et proclama son allégeance à l’islam. Cette rencontre eut lieu avant l’émigration du Prophète — paix et bénédictions sur lui — à Yathrib.
Hudhayfah grandit dans un foyer musulman ; ses parents, parmi les premiers habitants de Yathrib à avoir embrassé la religion de Dieu, lui avaient tous deux enseigné l’islam.
Hudhayfah était impatient de rencontrer le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Dès son plus jeune âge, il suivait avidement les récits qui se rapportaient au Prophète — paix et bénédictions sur lui —. A mesure qu’il apprenait, son amour pour le Prophète — paix et bénédictions sur lui — grandissait, et il lui tardait de le rencontrer.
Il entreprit finalement le voyage jusqu’à La Mecque où il rencontra le Prophète — paix et bénédictions sur lui —. "Suis-je du nombre des Muhâjirîn ou suis-je Ansârî, ô Messager de Dieu ?", s’aventura-t-il à lui demander. Ce sur quoi, le Prophète lui répliqua : "Muhâjir ou Ansârî, tu es libre de choisir ton appartenance à l’une ou l’autre de ces communautés selon ta préférence."
— "Dans ce cas-là, je suis un Ansârî, ô Messager de Dieu."
A Médine, après l’Hégire, Hudhayfah s’attacha profondément au Prophète — paix et bénédictions sur lui —. Il participa à toutes les batailles à l’exception de celle de Badr. Il relata lui-même la raison pour laquelle il avait manqué cette bataille : "Mon père et moi-même étions à cette période en déplacement en dehors de Médine lorsque nous rencontrâmes en route les mécréants qurayshites. Ces derniers exigèrent que nous leur fassions part de notre destination. En apprenant que nous allions à Médine, ils nous demandèrent si nous avions l’intention de rencontrer Muhammad. Adoptant une attitude neutre, nous insistâmes sur le fait que nous souhaitions seulement nous rendre à Médine. Ils ne nous laissèrent partir qu’après nous avoir fait promettre de ne pas prêter main forte à Muhammad, ni de combattre contre eux.
A notre arrivée à Médine, nous sommes allés voir le Prophète — paix et bénédictions sur lui — afin qu’il nous guide sur l’attitude à adopter vis-à-vis de notre engagement. Celui-ci nous conseilla de ne pas en tenir compte et de chercher la protection d’Allah contre les mécréants qurayshites."
Hudhayfah et son père participèrent tous deux à la bataille de Uhud. La bataille fut difficile mais Hudhayfah en ressortit sain et sauf. Un autre sort attendait, cependant, son père.
Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — invita Al-Yamân, le père de Hudhayfah, et Thâbit Ibn Waqsh à rester en arrière, du fait de leur âge avancé. Alors que la bataille prenait une tournure difficile, Al-Yamân dit à son ami : "Tu n’as personne à charge et il nous reste tous deux que peu de temps à vivre. Qu’attendons-nous pour prendre nos épées et rejoindre le Messager de Dieu ? Peut-être Dieu nous accordera-t-Il le martyre auprès de son Prophète ?"
Après s’être parés pour le combat, ils furent rapidement pris dans la tourmente de la bataille. Thâbit Ibn Waqsh eut l’honneur de mourir sous les coups des polythéistes. En revanche, le père de Hudhayfah fut attaqué par erreur par des musulmans, qui ne l’avaient pas reconnu. Alors que ces hommes étaient sur le point de l’achever, Hudhayfah s’écria, alarmé : "Mon père ! Mon père ! C’est mon père !" Personne ne l’entendit. Le vieil homme tomba, tué de la main de ses propres frères en religion. Lorsque ces derniers s’aperçurent de leur erreur, ils furent affligés et pris de remords. Malgré toute la peine qu’il éprouvait, Hudhayfah se contenta de leur dire : "Que Dieu vous pardonne car Il est le plus Miséricordieux des miséricordieux." Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — exigea le versement du prix du sang à Hudhayfah à titre de dédommagement pour la mort de son père, mais Hudhayfah refusa : "Il ne cherchait qu’à obtenir le martyre et il l’a obtenu. Ô Seigneur, sois Témoin que je remets en son nom le montant du dédommagement aux musulmans."
Cette attitude fit croître l’estime du Prophète — paix et bénédictions sur lui — pour Hudhayfah, lequel avait, en sus, trois qualités qu’appréciait tout particulièrement le Prophète — paix et bénédictions sur lui — : une exceptionnelle intelligence dans les situations difficiles, sa spontanéité et sa présence d’esprit dans le feu de l’action et enfin, sa capacité à garder un secret même sous la pression.
Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — allait être amené à utiliser, à des fins stratégiques, les compétences propres à chacun de ses Compagnons. Pour chacune des missions qu’il confiait, il prenait grand soin de choisir la personne idéale.
La présence des hypocrites, notamment parmi les juifs et leurs alliés, constituait une grande menace pour la communauté musulmane de Médine. Bien qu’un bon nombre d’entre eux avaient proclamé leur allégeance à l’islam, leur adhésion n’était que superficielle, et leurs complots contre le Prophète — paix et bénédictions sur lui — et les musulmans s’intensifiaient.
Le Prophète — paix et bénédictions sur lui —, confiant en la capacité de Hudhayfah à garder un secret, lui révéla la liste des noms des hypocrites, information qu’il n’avait d’ailleurs divulgué à aucun de ses autres Compagnons. Hudhayfah se vit confier la tâche de surveiller leurs moindres mouvements et de suivre leurs activités, ceci afin de protéger les musulmans du sinistre danger qu’ils représentaient. Il s’agissait d’une lourde responsabilité. Agissant discrètement de l’intérieur, les hypocrites étaient informés du déroulement des plans et des actions des musulmans. Ils étaient, de ce fait, plus dangereux que les mécréants, dont les activités et les attaques s’exerçaient de l’extérieur.
Dès lors, Hudhayfah fut connu sous le nom de "Gardien du secret du Messager d’Allah". Il resta, toute sa vie, fidèle à son vœu de ne jamais divulguer les noms des hypocrites. Après la mort du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, le calife sollicita souvent ses conseils à leurs sujets mais, consciencieux, il gardait le silence.
Le Calife ʿUmar parvint néanmoins à découvrir, de manière indirecte, l’identité des hypocrites. En effet, lorsqu’un musulman mourait, il demandait si Hudhayfah avait assisté à la prière funéraire. Dans l’affirmative, il accomplissait lui-même cette prière, mais dans le cas contraire, il était méfiant, et s’en abstenait.
Un jour, ʿUmar demanda à Hudhayfah : "Y a-t-il un hypocrite parmi mes gouverneurs ?
— Un seul, répliqua Hudhayfah."
Lorsque ʿUmar lui ordonna de lui révéler l’identité de cette personne, il se heurta à un refus catégorique. Hudhayfah précisa néanmoins ultérieurement que ʿUmar avait renvoyé l’hypocrite en question comme si son nom lui avait été divulgué.
Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — mit à profit les compétences de Hudhayfah à de nombreuses reprises, notamment pendant la Bataille de la Tranchée. Il lui confia alors une mission éprouvante faisant appel tant à son intelligence qu’à sa présence d’esprit. Lors de cette bataille, les musulmans étaient exténués par les souffrances quotidiennes et le siège interminable. Ils étaient pratiquement à bout de force. La tension était telle que certains d’entre eux commencèrent à désespérer.
Quant aux Qurayshites et leurs alliés, leurs conditions n’étaient pas meilleures. Leur force et leur détermination s’affaiblissaient. Un vent violent avait retourné leurs tentes, éteignant au passage leurs feux et les couvrant de sable et de poussière.
Dans des moments aussi critiques, le perdant est celui qui, le premier, se livre au désespoir et le vainqueur est celui qui oppose une plus forte résistance. Le rôle des services secrets s’avère alors souvent décisif dans l’issue de la bataille.
Aussi le Prophète — paix et bénédictions sur lui — voulut-il s’informer sur les positions de l’ennemi, tant au niveau militaire que psychologique, avant d’entreprendre une quelconque action. Il mit à contribution l’expérience et les qualités de Hudhayfah Ibn Al-Yamân en l’envoyant dans le camp ennemi en pleine nuit.
Laissons maintenant Hudhayfah nous présenter sa mission à haut risque. "Nous étions, cette nuit-là, tous disposés en rangs. Abû Sufyân et ses hommes - les mécréants de la Mecque - se trouvaient face à nous ; la tribu juive des Banû Quraydhah, à laquelle étaient exposées nos familles, se situait à l’arrière. Il faisait nuit noire. Jamais auparavant la nuit ne fut si obscure et le vent si violent. On pouvait à peine distinguer ses propres membres, et le souffle du vent était tel un coup de tonnerre.
Les hypocrites commencèrent, tour à tour, à demander la permission de partir, prétextant que leurs foyers étaient exposés à l’ennemi. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — autorisa à partir tous ceux qui en formulaient la demande. Au bout du compte, il ne restait plus que trois cents hommes.
Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — se leva pour inspecter les rangs, passant devant chacun d’entre nous lorsqu’il s’arrêta devant moi. Je n’avais rien pour me couvrir du froid excepté une couverture appartenant à ma femme qui me parvenait à peine aux genoux. Il s’approcha de moi alors que j’étais allongé au sol, paralysé par la faim et le froid intense, et lorsqu’il se fut assuré de mon identité, il me donna les instructions suivantes : " Il se passe quelque chose chez les hommes de Abû Sufyân. Infiltre-toi dans leur camp et reviens avec les nouvelles. "
Je me mis alors en route, terrifié et engourdi par le froid. Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — pria pour moi : " ÔSeigneur, protège-le de l’avant et de l’arrière, de sa droite et de sa gauche, par le haut et par le bas."
Dés la fin de l’invocation du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, mon estomac fut, par la Grâce de Dieu, dénoué de tout sentiment de peur et mon corps ne ressentait plus le froid intense. Alors que je m’apprêtais à partir, le Prophète — paix et bénédictions sur lui — me rappela pour me mettre en garde : "Hudhayfah, sous aucun prétexte, tu ne dois entreprendre quoi que ce soit contre eux jusqu’à ton retour auprès de moi."
Je repartis sous couvert de la nuit obscure. A mon arrivée au camp ennemi, je me mêlai à l’assemblée des hommes que Abû Sufyân présidait : "Ô gens de Quraysh, j’ai une déclaration à vous faire mais je crains que cela ne parvienne aux oreilles de Muhammad. J’invite donc chacun d’entre vous à contrôler l’identité de son voisin ?"
Je pris aussitôt la main de l’homme assis à côté de moi, et lui demandai : " Qui es-tu ? ". En le mettant ainsi sur la défensive, j’éloignai tout soupçon sur ma personne. Peu après, Abû Sufyân poursuivit son discours : "Ô gens de Quraysh, par Dieu, nous ne sommes plus en sécurité. Nos chevaux et nos chameaux ont péri. La tribu des Banu Quraydhah nous a abandonnés et nous avons eu de mauvaises nouvelles à leur sujet. A cause de ce vent froid et violent, nos feux ne s’allument pas et nos tentes sont renversées, ne nous offrant plus aucune protection. Levons le camp. En ce qui me concerne, je pars."
Abû Sufyân monta sur son chameau, et prit le chemin du retour. Si le Messager de Dieu ne m’avait pas enjoint de n’entreprendre aucune action contre eux, je l’aurais tué d’une flèche sur-le-champ.
A mon retour au camp, j’allai voir le Prophète — paix et bénédictions sur lui — que je trouvai debout, enveloppé dans une couverture, en pleine prière. Lorsqu’il me vit, il me fit signe d’approcher, et me couvrit avec une partie de sa couverture. Quelle ne fut sa joie quand je lui annonçai la retraite de l’ennemi. Il rendit aussitôt grâce à Dieu pour Sa Miséricorde."
Hudhayfah vivait dans la peur constante du mal et de ses corruptions. Il était d’avis que les personnes de bonnes intentions reconnaissaient et distinguaient aisément le bien, et que le mal était, en revanche, souvent plus difficile à cerner et à combattre de par sa nature trompeuse.
Il méditait souvent sur les questions morales et était devenu un grand sage dans ce domaine. Il préconisait ardemment de combattre le mal de toutes ses forces, aussi bien avec son cœur qu’avec ses mains et sa langue. La sincérité de la foi était, selon lui, répartie en trois catégories : ceux qui résistaient au mal seulement avec le cœur et le langue, en omettant les mains, délaissaient une part de la vérité ; ceux qui dénigraient le mal uniquement avec leur cœur sans s’y opposer avec leur langue et leurs mains renonçaient aux deux tiers de la vérité ; et ceux qui ne détestaient ni ne luttaient contre le mal sous aucune forme étaient, bien que physiquement vivants, éteints spirituellement.
Abordant le thème de l’âme et de ses penchants - la droiture ou l’erreur - il avait dit un jour : "Il y a quatre types d’âmes : celle confinée et atrophiée, telle l’âme de l’incroyant perfide ; celle composée de plusieurs couches, telle l’âme de l’hypocrite ; celle ouverte et sans artifice, baignée d’une lumière radieuse, telle l’âme du croyant ; et enfin, celle imprégnée à la fois d’hypocrisie et de foi. La foi s’épanouit tel un arbre bien soigné et l’hypocrisie est comparable à l’abcès plein de sang et de pus. Celui qui, de l’arbre ou de l’abcès, l’emporte contrôle l’âme de l’homme."
Ayant personnellement expérimenté et combattu l’hypocrisie, il y avait, dans ses paroles et sa façon de s’exprimer, une pointe de sévérité et d’intransigeance. Il le reconnaissait lui-même, et alla même jusqu’à en faire la confession au Prophète — paix et bénédictions sur lui —.
— "Ô Messager de Dieu, je tiens des propos sévères et blessants envers ma famille, et je crains que cela ne me conduise au feu de l’Enfer.
— Demandes-tu le pardon de Dieu pour cela ? lui demanda le Prophète — paix et bénédictions sur lui —.
— Je demande pardon à Allah une centaine de fois par jour, lui répondit Hudhayfah."
On pourrait s’étonner qu’un sage tel que Hudhayfah, plus enclin aux activités spirituelles, puisse faire preuve d’héroïsme sur les champs de bataille. Pourtant, Hudhayfah s’avéra être un commandant militaire d’une grande valeur lors de la campagne en Irak, en l’occurrence pendant les batailles de Hamadhân, d’Ar-Rayy, d’Ad-Daynawâr et celle de Nahâwand.
Lors de la bataille de Nahâwand contre les Perses, le Calife ʿUmar désigna Hudhayfah second commandant à la tête d’une armée d’environ trente mille hommes. L’armée perse, cinq fois plus nombreuse, comptait cent cinquante mille hommes. Le premier commandant de l’armée musulmane, An-Nuʿmân Ibn Muqarrin, fut tué au début de la bataille. Hudhayfah prit aussitôt le commandement, donnant pour instruction de ne pas révéler la mort du commandant. Contre toute attente, les musulmans remportèrent une victoire décisive.
Hudhayfah fut nommé gouverneur de villes importantes telles qu’Al-Kûfah et Ctésiphon. A la nouvelle de sa nomination à Ctésiphon, les habitants de la cité se réunirent pour souhaiter la bienvenue au célèbre Compagnon du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, réputé pour sa piété et sa droiture. Son rôle mémorable dans la conquête de la Perse était déjà une légende.
Alors que le comité d’accueil s’était réuni dans l’attente de sa venue, un homme mince, d’apparence plutôt maigre, apparut à dos d’âne, les pieds pendants à califourchon. Il tenait, dans sa main, un morceau de pain et du sel qu’il mangeait tout au long du chemin. Lorsqu’il fut parmi eux, les habitants réalisèrent qu’il s’agissait de Hudhayfah en personne, le gouverneur qu’ils attendaient. Ils ne purent contenir leur surprise, se demandant quel genre d’homme il pouvait être. Leur réaction, tout à fait naturelle, était liée au fait qu’ils étaient accoutumés au faste et au cérémonial des anciens dirigeants perses.
Hudhayfah poursuivait simplement son chemin mais la foule continuait à l’entourer. Il comprit qu’on attendait un discours de sa part. Après les avoir regardés attentivement, il leur dit : "Prenez garde aux lieux d’intrigue, propices à la sédition.
— Et qu’est-ce que ces lieux d’intrigue ?, demandèrent alors les habitants.
— Les demeures des dirigeants où certaines personnes tentent de faire croire des mensonges au dirigeant et le complimentent pour des qualités qu’il ne possède pas", répondit-il.
Ces mots laissaient clairement entendre aux habitants que leur nouveau gouverneur abhorrait l’hypocrisie par-dessus tout.
Traduit de l’anglais du site Youngmuslims.ca.
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