mercredi 4 juin 2003
Le mausolée de notre maître Al-Husayn fut bâti en 549 A.H. (1154/1155 E.C.) pour accueillir la tête d’Al-Husayn Ibn ʿAlî Ibn Abî Tâlib. Aujourd’hui seul le portail d’entrée, connu sous le nom d’Al-Bâb Al-Akhdar [1], date de l’époque. Il se situe dans la partie orientale de la façade sud de la mosquée. Le minaret qui surplombe l’entrée fut bâti en 634 A.H. (1237 E.C.), à la fin de la période ayyoubide, d’après l’inscription qui figure sur sa base. De même, il ne reste de ce minaret que sa base carrée qui est recouverte de magnifiques ornements en stuc. L’Émir ʿAbd Ar-Rahmân Katkhuda restaura la partie supérieure du minaret ainsi que le mausolée et le dôme du mausolée en 1175 A.H. (1761/1762 E.C.). L’intérieur du dôme était décoré et doré, tandis que le mihrâb était couvert de lambris en marbre coloré. Quand le Khedive Ismâʿîl arriva au pouvoir en 1279 A.H. (1863 E.C.), il ordonna la restauration et l’agrandissement de l’édifice. La réalisation de ce projet commença en 1280 A.H. (1864 E.C.) et fut achevée en 1290 A.H. (1873 E.C.). Cependant, le nouveau minaret n’a été achevé qu’en 1295 A.H. (1878 E.C.).
La mosquée se compose de cinq arcades portées par des colonnes de marbre. Le mihrâb, construit en 1303 A.H. (1886 E.C.), n’est pas en marbre massif mais en mosaïque de marbre polychrome. A coté du mihrâb se trouve un minbar en bois et deux portes menant au mausolée ; une troisième porte mène à une chambre, construite en 1311 A.H. (1893 E.C.), où sont conservées des reliques du Prophète Muhammad.
La mosquée est construite en pierre, dans le style gothique. Situé au sud, le minaret est de style ottoman - c’est-à-dire qu’il est de forme cylindrique. Il comporte deux étages et se termine par un cône. La mosquée comporte trois entrées sur la façade ouest, une sur la façade sud et une autre sur la façade nord. Toutes mènent à une cour avec une aire aménagée pour les ablutions.
Le cénotaphe a été placé dans une pièce qui se situe sous le mausolée. On y accède en empruntant l’une de deux ouvertures faites dans le sol. C’est le défunt As-Sayyid Mahmûd Al-Biblâwî, imam suppléant de la mosquée qui les a le premier mentionnées dans son livre At-Ta’rikh Al-Husaynî (L’Histoire husaynienne), en 1321 A.H. (1903 E.C.). Il semble qu’aucun archéologue n’ait vu ni examiné ce cénotaphe avant 1939 lorsque Sa Majesté le Roi Fârûq ordonna de restaurer le sol du mausolée et de le faire paver de marbre.
Cela permit au Département de préservation des Monuments arabes de vérifier la présence du cénotaphe. L’examen révéla qu’il s’agissait d’une magnifique oeuvre d’art digne d’être restaurée et préservée. Le Département le déplaça donc, le restaura et le plaça au Musée de l’art arabe où il trouva sa place parmi les objets d’art qui y étaient exposés. Le cénotaphe a trois faces. Il est fait de teck en provenance d’Inde. La face principale et les deux parois latérales sont divisées en rectangles séparés les uns des autres par des bordures et des inscriptions écrites en style koufique et naskhie y sont gravées. Ces rectangles sont décorés de délicats ornements floraux d’une grande variété. Certains de ces panneaux sont ornés d’inscriptions telles que : « Puisse Dieu accorder la victoire prompte et un succès rapide », « Puisse Dieu diriger », etc. Toutes les inscriptions qui figurent sur le cénotaphe sont des versets du Coran.
On n’y trouve aucune indication de la date de construction, pas plus que n’est mentionné le nom du personnage qui a ordonné sa réalisation. Les caractéristiques des ornements, leur style, la technique employée pour les inscriptions, la combinaison des graphies koufique et naskhie, ainsi que les similitudes qui l’apparentent au cénotaphe de l’Imâm Ash- Shâfiʿî, construit en 574 A.H. (1178 E.C.), tous ces éléments indiquent qu’il fut construit pendant l’ère ayyoubide. C’est probablement le Sultan Salâh Ad-Dîn Al-Ayyûbî (Saladin) qui en fut le commanditaire.
Cet article est traduit à partir du site d’Al-Azhar.
[1] Al-Bâb Al-Akhdar signifie littéralement "le portail vert".
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