lundi 24 mars 2008
Au Nom de Dieu, le Clément le Miséricordieux. Nous vous remercions pour vos efforts et vos contributions dans la sensibilisation des Musulmans vis-à-vis de leur religion. Le don du sang est-il considéré comme un acte de charité, en particulier envers les malades ? Que Dieu vous rétribue.
Louanges à Dieu, et paix et bénédiction sur le Messager de Dieu.
Le plus beau des services que peuvent rendre la famille ou les amis d’un malade est de lui donner de leur sang si celui-ci en a besoin lors d’un acte chirurgical ou d’une transfusion consécutive à une hémorragie. Il s’agit là d’un don inestimable et d’un acte hautement charitable, car donner de son sang dans ces circonstances revient à sauver une vie humaine. Or le Coran a décrété dans le cadre de son discours sur la valeur de la vie humaine que "quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué tous les hommes ; et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à tous les hommes" [1].
Si le don d’argent en guise d’aumône a une noble valeur dans la religion, et appelle une récompense divine, au point que Dieu accueille ce don de Sa Main droite, et en multiplie la valeur jusqu’à sept cent fois voire plus si telle est Sa Volonté, alors le don du sang est encore plus méritoire et est plus largement rétribué. Car il est source de vie et fait partie intégrante du corps humain, le corps humain ayant bien plus de valeur que l’argent. Ainsi, c’est bien une partie de lui-même que le donneur offre à son prochain par amour et solidarité.
La valeur et le mérite de cet acte sont accrûs lorsqu’il s’agit de secourir une personne affligée, ou de venir en aide à une personne désespérée. La récompense de cette charité est alors démultipliée. Le Prophète nous a informé que : "Dieu aime le secours de l’affligé." [2]
Un hadith authentique stipule par ailleurs que : "Quiconque délivre un musulman d’une affliction, Dieu le délivrera d’une des afflictions du Jour de la Résurrection." [3]
Il est d’ailleurs également rapporté de manière authentique, d’après le Messager de Dieu - paix et bénédiction sur lui - que le secours porté à un animal affamé ou assoiffé est un acte hautement récompensé auprès de Dieu. Cela est attesté par le hadith de l’homme qui a abreuvé un chien mourant de soif, qu’il a trouvé haletant, en train de creuser la terre à la recherche de l’eau. Il descendit alors dans un puits pour y emplir sa bottine d’eau, la remonta en la serrant entre ses dents, et abreuva le chien jusqu’à plus soif. Le Prophète - paix et bénédiction sur lui - ajoute : "Dieu lui en sut gré et lui pardonna ses péchés." Les Compagnons, étonnés, demandèrent : "Les bêtes sont-elles pour nous une source de récompense divine, ô Messager de Dieu ?" "Oui, répondit-il, comme tout ce qui a un coeur qui bat. [4]
Les Compagnons semblaient penser que la bienfaisance envers ces créatures n’était pas rétribuée par Dieu, ou que la religion n’y prêtait pas d’importance. Le Noble Messager leur a donc indiqué que la bienfaisance envers tout être vivant est source de récompense, même s’il s’agit d’un animal ou d’un chien, sans même parler de l’homme, et à fortiori de l’homme croyant.
Le don du sang mérite donc une grande récompense de manière générale, et cette récompense est doublée lorsqu’il s’agit d’un don de proche à proche, car à l’acte de charité s’ajoutent le renforcement des liens familiaux et la réaffirmation de la solidarité filiale.
Le Messager - paix et bénédiction sur lui - dit à cet effet : "La charité faite à un pauvre compte pour une charité simple. Faite à un proche, elle compte double : une charité et un renouement des liens." [5]
La récompense de cet acte de charité peut encore être multipliée si la relation entre les deux proches - le donneur et le receveur - n’était pas au beau fixe, le diable les ayant séparés et allumé entre eux le feu de la discorde et de l’animosité. Si l’un deux parvient à surmonter son ego et à vaincre son diable, s’il parvient à franchir ce fossé détestable auprès de Dieu et auprès des hommes, en donnant à son proche besogneux de son argent ou de son sang, alors il aura commis un acte considéré par le Messager - paix et bénédiction sur lui - comme la meilleure des charités. Il dit en effet : "La meilleure des charités est celle faite à un proche antipathique" [6], le proche antipathique étant celui qui nourrit de l’animosité et de la rancœur envers un membre de sa famille.
Dieu est le plus Savant.
Traduit de l’anglais de la banque de fatwas du site islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Sourate 5, Al-Mâ’idah, La Table servie, verset 32.
[2] Hadith rapporté par Abû Yaʿlâ, Ad-Daylamî et Ibn ʿAsâkir d’après Ibn Anas ; conférer Fayd Al-Qadîr, 2/287.
[3] Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Muslim d’après Ibn ʿUmar ; conférer Al-Lu’lu’ Wal-Murjân, n°1667.
[4] Hadith consensuel rapporté d’après Abû Hurayrah ; conférer Al-Lu’lu’ Wal-Murjân, n°1447.
[5] Hadith rapporté dans Al-Jâmiʿ As-Saghîr, d’après Ahmad, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah et Al-Hâkim d’après Salmân Ibn ʿÂmir ; le hadith a été jugé solide par At-Tirmidhî et authentique par Al-Hâkim et Adh-Dhahabî ; conférer Fayd Al-Qadîr d’Al-Manâwî, 4/237.
[6] Hadith rapporté dans Al-Jâmiʿ As-Saghîr, 1° d’après Ahmad et At-Tabarânî d’après Abû Ayyûb et Hakîm Ibn Hizâm, 2° d’après Abû Dâwûd, At-Tirmidhî et Al-Bukhârî dans Al-Adab Al-Mufrad d’après Abû Saʿîd, 3° d’après At-Tabarânî et Al-Hâkim d’après Umm Kulthûm Bint ʿUqbah ; le hadith a été jugé authentique par Al-Hâkim et Adh-Dhahabî, selon les critères d’authentification de Muslim ; conférer Fayd Al-Qadîr, 2/38.
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