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Le recours aux ablutions sèches pour éviter un préjudice

lundi 27 février 2006

Question

Un individu souffre d’une maladie cutanée chronique aux mains et aux pieds qui survient en été et dure six mois par an. Lorsque l’eau touche ses membres, leur peau durcit et devient rugueuse et craquelée. En l’absence de contact avec l’eau, la peau conserve sa souplesse originelle. Est-il permis pour cette personne de recourir aux ablutions sèches, ou bien doit-elle absolument utiliser l’eau ?

Réponse de Sheikh Muhammad Bakhît Al-Mutîʿî

On peut lire dans Al-Fatâwâ Al-Hindiyyah (Verdicts juridiques indiens) : "En présence d’eau, si l’individu est malade et craint que l’utilisation de l’eau ne complique sa maladie ou retarde sa guérison, il peut recourir aux ablutions sèches. À cet égard, on ne distingue pas les cas où les complications sont dues aux mouvements physiques comme pour les coliques ou la filariose de Médine, des cas où elles sont dues au contact de l’eau à proprement parler comme la variole, etc. La crainte en question est déterminée soit par forte présomption — en présence d’indices ou par expérience —, soit sur la foi d’un médecin compétent à condition qu’il soit musulman et non ouvertement dévoyé [1].

Si le malade souffre de variole ou porte des plaies, on tient compte de la majorité des membres à laver, que l’impureté soit mineure ou majeure. Ainsi considère-t-on la majorité du corps en cas d’impureté majeure, tandis qu’on considère la majorité des membres impliqués dans les petites ablutions en cas d’impureté mineure. Si la majorité est saine, et la minorité blessée, on lave les parties saines et on essuie les parties blessées, si cela est possible. Si l’essuyage s’avère impossible, on essuie par-dessus les emplâtres et les bandages. Cependant, il n’est pas possible de recourir simultanément au lavage et aux ablutions sèches. Si le corps est sain pour moitié et blessé pour moitié, les savants ont divergé sur la marche à suivre. L’opinion la plus juste est celle qui préconise les ablutions sèches et non pas le recours à l’eau".

On peut lire dans Al-Fatâwâ Al-Mahdiyyah (Verdicts juridiques mahdites) : "On assimile aux plaies toute maladie sujette à un préjudice à cause du lavage à l’eau, le motif retenu étant le préjudice occasionné."

Par conséquent, en ce qui concerne la question posée, si son auteur craint de subir un préjudice à cause du lavage de ses mains et de ses pieds, comme cela est mentionné dans la question, il peut recourir aux ablutions sèches.

P.-S.

Traduit de l’arabe avec l’aimable autorisation de Dâr Al-Iftâ’ en Égypte. La version originale est consultable sur archive.org.

Notes

[1On cherche avant tout l’avis d’un professionnel compétent et fiable, dont le jugement n’est pas influencé par des préférences ou passions personnelles. Si dans certains contextes il est difficile de trouver un médecin musulman vérifiant ces conditions, on peut tout à fait avoir recours à un médecin non-musulman compétent et fiable. NdT

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