dimanche 23 avril 2006
Son éminence Sheikh ʿAtiyyah Mohammad ʿAtiyyah Saqr, plus communément appelé Sheikh ʿAtiyyah Saqr, fut une autorité juridique saillante en Égypte et dans le monde musulman.
Né le 22 novembre 1914 E.C. à Bahnâ Bây, près de Zaqâzîq, dans le gouvernorat de Sharqiyyah en Égypte, il acheva de mémoriser le Coran à l’âge de neuf ans et maîtrisa les règles de la psalmodie l’année suivante. Il effectua son éducation primaire dans son village natal, puis son éducation secondaire dans l’institut religieux de la ville de Zaqâzîq dont il fut diplômé en 1928 E.C. En 1941, il obtint le diplôme de la Faculté des Fondements de la Religion (Usûl Ad-Dîn) à l’Université Al-Azhar, arrivant en tête de promotion. Il se spécialisa ensuite dans la prédication et décrocha le prestigieux diplôme d’Al-Âlamiyyah avec une habilitation (ijâzah) à la prédication en 1943, arrivant en tête de promotion également.
Le 16 Août 1943, il fut nommé imam, prédicateur et enseignant de la Mosquée de ʿAbd Al-Karîm Al-Ahmadî, dans le quartier de Bâb Ash-Shiʿriyyah, au Caire. Puis, quelques mois plus tard, il fut chargé de la prédication à la Mosquée de ʿAmmâr Ibn Yâsir en février 1944 [1]. Il ne demeura que peu de temps dans cette mosquée, et fut nommé en 1945 au poste de prédicateur à Al-Azhar. Investi de la mission de prédication et d’exhortation, il se déplaça dans diverses régions d’Égypte, commençant par Tahtâ Jirjâwiyyah en Haute-Égypte (gouvernorat de Sohâj), puis Suez, Râs Ghârib (gouvernorat de la Mer Rouge), et enfin le Caire. Il poursuivit sa progression dans la hiérarchie des postes religieux pour devenir Inspecteur, puis Inspecteur Général de la Prédication et ce jusqu’à sa retraite en 1979 E.C.
Parallèlement à ses responsabilités dans le domaine de la prédication, il assuma en 1955 le poste de traducteur en langue française au sein de l’Observatoire de la Recherche et de la Culture d’Al-Azhar. En 1969, il fut nommé au poste de Doyen de l’Administration des Missions à l’Étranger (Idârat Al-Buʿûth). Il devint également professeur au Département des Études Supérieures en Sciences Islamiques et en Langue Arabe à Al-Azhar. Enfin, il fut le directeur de cabinet de Sheikh Al-Azhar en 1970 et le secrétaire général de l’Académie de Recherches Islamiques.
Après sa retraite, il ne cessa d’investir son temps au service de l’islam et occupa les postes suivants :
Ses activités dépassèrent le cadre égyptien pour s’étendre au plan international. Il fut ainsi détaché pendant sept ans au Koweit en 1972. Il se rendit à plusieurs reprises en Iran. Il alla en Indonésie en 1971, en Libye en 1972, au Bahrein en 1976, en Algérie en 1977. Après sa retraite, il fut envoyé en mission officielle au Sénégal, au Nigéria, au Bénin, aux États-Unis, au Pakistan, au Bangladesh et en Irak. Il se rendit en visite également à Paris, à Londres, en Malaisie, à Brunei, à Singapour et en URSS.
Au plan scientifique, il participe à nombre d’émissions religieuses à la radio et à la télévision. Il publie fréquemment dans divers journaux et magazines. Il donne des prêches et des exhortations publiques et participe à de nombreuses tables rondes organisées par divers organismes et institutions éducatives, et ce, en sus de son implication dans la Commission de Fatwa, dans l’Académie des Recherches Islamiques, au Conseil Supérieur des Affaires Islamiques et dans l’effort de réponse aux interrogations religieuses oralement et par écrit.
Il fut décoré de la Médaille des Sciences et des Arts de première catégorie en 1983 et de la Médaille de l’Excellence de première catégorie en 1989.
Auteur prolifique, Sheikh ʿAtiyyah Saqr a à son actif une trentaine d’ouvrages :
Connu pour son intégrité, Sheikh ʿAtiyyah Saqr jouit du respect et de l’amour de la société égyptienne, ainsi que ceux qui, à travers le monde, bénéficient de ses ouvrages, ses verdicts religieux et ses programmes télévisés. Jurisconsulte de haut calibre, il représente par excellence la méthodologie et la voie médiane des savants d’Al-Azhar. À l’écrit comme à l’oral, il s’exprime sur un ton mesuré, donnant à chaque chose sa juste valeur et appelant au discernement et à la tolérance pour les questions qui admettent plusieurs opinions. Ainsi, en répondant aux questions qui lui parviennent, sa rigueur exige le passage en revue des thèmes linguistiques et historiques relatifs à la question, puis la présentation des opinions les plus célèbres dans la littérature juridique — en insistant notamment sur les opinions des quatre écoles juridiques sunnites — et, enfin, la formulation d’une synthèse adéquate au contexte de la question soulevée.
Le Sheikh se dépensa généreusement au service de l’Islam et, âgé de plus de quatre-vingt-dix ans, il retourna à Dieu en 2006. Puisse Dieu lui accorder Sa Miséricorde.
Source :
[1] La Mosquée de ʿAmmâr Ibn Yâsir anciennement appelée la Mosquée d’Al-Arbaʿîn Al-Bahariyyah.
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