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En Compagnie de l’Élu

Le parrainage de son oncle

mercredi 4 mai 2005

La mort de ʿAbd Al-Muttalib fut un coup dur aussi bien pour les Banû Hâshim, pour Quraysh que pour les Mecquois en général. C’était un homme avisé, sage, déterminé, vertueux et doté de bonnes manières, sans compter qu’il pourvoyait aux besoins des pélerins en nourriture et en eau, qu’il faisait preuve de bienfaisance envers les Mecquois en résolvant leurs problèmes, qu’il prenait la défense des opprimés et qu’il soutenait les pauvres et les faibles. Bref, il jouissait auprès des Mecquois d’un prestige que nul parmi ses enfants n’égalera... soit parce que les pauvres d’entre eux étaient incapables de poursuivre son œuvre, comme c’était le cas de son fils aîné Al-Hârith, soit parce que les riches parmi eux étaient soucieux de conserver leur fortune, à l’instar d’Al-ʿAbbâs, qui prit en charge la pourvoyance en eau des pélerins mais pas leur pourvoyance en nourriture. Le plus noble, le plus généreux et le plus populaire dans Quraysh parmi ses enfants était Abû Tâlib. C’est pourquoi ʿAbd Al-Muttalib lui confia son neveu sur son lit de mort.

Abû Tâlib s’acquitta de ce devoir de la meilleure des manières. Il réserva à son neveu un amour immense si bien qu’il lui donnait la priorité sur ses propres enfants, notamment lorsqu’il constata sa noblesse de caractère, sa bonté et sa douceur. Les liens entre l’oncle et son neveu ne cessèrent de se renforcer de jour en jour. Lorsque Abû Tâlib décida de se rendre en Syrie pour un voyage d’affaires, son neveu insista pour l’accompagner. Abû Tâlib voulut lui épargner les difficultés du voyage et la chaleur du désert, étant donné qu’il n’était âgé que de douze ans. Mais, devant son insistance, il consentit à l’emmener avec lui. La caravane se mit en route et arriva à la ville de Bosra, au sud de la Syrie. Ils y croisèrent un moine, nommé Bahîrâ, qui, voyant l’enfant en compagnie de son oncle, s’enquit à son sujet. Lorsqu’il sut qu’il était orphelin de ses deux parents, et ayant décelé en lui d’autres caractéristiques consignées dans la littérature religieuse, il conseilla à l’oncle de rebrousser chemin et de faire en sorte que les Juifs ne voient pas l’enfant. Il ne dit pas un mot de plus.

Abû Tâlib s’en retourna donc à La Mecque sans récolter beaucoup d’argent de ce voyage, et ne renouvela plus cette entreprise. Il demeura à La Mecque, assumant, avec ses modestes moyens, ses enfants et son neveu. Ce dernier commença sa carrière de berger pour le compte de ses proches et des habitants de la Mecque, afin d’épargner à son oncle la charge de l’entretenir.

À l’heure où les jeunes gens de son âge mordaient dans les plaisirs de la vie à pleines dents sans aucune restriction — d’autant plus que le vin, les jeux de hasard et la fornication se pratiquaient couramment à le Mecque et qu’il suffisait, selon les Mecquois, de tourner autour de la Kaʿbah et de faire quelque offrande à leurs idoles afin qu’elles intercèdent en leur faveur auprès de leur Seigneur —, Muhammad était attaché à la chasteté et à la vertu et ne s’associait à eux ni dans leurs amusements, ni dans leur adoration des idoles. Sa véridicité et sa loyauté étaient telles que les Mecquois le surnommèrent « As-Sâdiq Al-Amîn » c’est-à-dire « le Véridique et le Loyal ».

Ainsi fut-il destiné à garder les troupeaux comme le firent naguère les Prophètes qui l’avaient précédé... Il ne fait point de doute que ce métier développe le sens de la prudence, de l’observation et de la tendresse, car les moutons sont des animaux très dociles, incapables de se protéger eux-mêmes, qui n’agressent aucune autre bête. De plus, les sorties dans des endroits isolés et spacieux incitent à la réflexion et à la méditation sur cet univers immense et sur les signes qu’il recèle, reflétant la sagesse et la parfaite gérance d’un Être Omniscient et Parfait Connaisseur.

P.-S.

Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yâsîn Rushdî, Fî Rihâb Al-Mustafâ (En Compagnie de l’Élu), disponible en format PDF sur le site Mouassa.org.

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