jeudi 22 décembre 2005
Étant donné que les récits controuvés et mensongers se sont frayé un chemin dans le domaine du Hadîth, il n’est pas surprenant qu’ils se soient propagés à l’exégèse traditionnaliste. Car, comme nous l’avons dit précédemment, l’exégèse faisait partie du Hadîth et le plus ancien recueil qui nous soit parvenu, à savoir le Muwatta’ de l’Imâm Mâlik, comprenait un chapitre dédié à l’exégèse (intitulé Kitâb At-Tafsîr). D’autres auteurs dans la discipline du Hadîth continuèrent à procéder de la sorte jusqu’à ce que l’exégèse, dans son acception technique précise, devienne une science indépendante, comme nous l’avons vu.
L’existence d’une part de récits controuvés et mensongers dans l’exégèse traditionnaliste est due à divers facteurs, dont notamment :
Les ʿAbbassides n’en firent pas moins : ils attribuèrent à Ibn ʿAbbâs de nombreuses narrations mensongères, notamment en rapport avec l’exégèse du Coran. Ils le dépeignirent comme un savant à qui rien n’échappait et mirent dans sa bouche de nombreux propos. De même, ils inventèrent des narrations dénigrant les Omeyyades. Bien entendu, les zélateurs de ces derniers leur répondirent par la pareille. Ce faisant, ils piégeaient les faibles d’esprit et les gens de petite religiosité, pour les faire douter du fait que l’islam est issu de la Révélation émanant du Sage et Omniscient.
Ibn Qutaybah dit : « Le Hadîth est sujet à la corruption par trois voies : celle des hérétiques, qui se drappaient faussement de l’islam, afin de le frelater par des narrations horribles et invraisemblables, comme les hadîths mentionnés précédemment concernant la transpiration des chevaux, la visite des anges, la cage dorée transportée sur un chameau blanc, les poils de la poitrine et la lumière des bras, et d’autres récits qui n’échappent pas à la vigilance des spécialistes du Hadîth [...] » [1]
Hammâd Ibn Zayd dit : « Les hérétiques inventèrent quatorze mille hadiths. Lorsqu’on fit venir ʿAbd Al-Karîm Ibn Abî Al-ʿAwjâ’, l’oncle maternel de Maʿn Ibn Zâ’idah, et qui fut mis à mort par Muhammad Ibn Sulaymân Ibn ʿAlî Al-ʿAbbâsî, le gouverneur de Basorah, du temps d’Al-Mahdî après l’an 160 A.H., il reconnut avoir inventé quatre mille hadiths, dans lesquels il interdisait le licite et rendait l’interdit licite. » Ce ʿAbd Al-Karîm était accusé de manichéisme ; il inventait des narrations qui ne faisaient mouche qu’auprès des gens ignorants dans le domaine de la critique des narrateurs (Al-Jarh wat-Taʿdîl). De telles narrations recelaient nombre d’égarements en termes d’anthropomorphisme et de gel (des attributs divins) — taʿtîl — ; certaines d’entre elles étaient sans rapport avec les règlements juridiques. [2] De plus, en apparence, il faisait partie des rawâfid et inventa pour leur compte nombre de narrations dont ils furent dupes. [3] En effet, les hérétiques firent circuler nombre de mythes et de légendes, inscrits dans leur littérature, qu’ils immiscèrent dans la tradition islamique. Ils en usèrent dans l’interprétation de certains versets coraniques, et les attribuèrent faussement au Prophète, aux Compagnons ou aux Successeurs, tour à tour. Par conséquent, des gens ne connaissant pas la vérité se servirent de tels récits controuvés pour récuser l’islam, à l’instar du récit de « ʿAwj Ibn ʿAwq ». Les savants luttèrent contre le courant hérétique en mettant en garde contre ses égarements et contre l’invention de récits controuvés. Par ailleurs, les califes et les princes le combattirent en mettant à mort et en crucifiant ses porteurs.
Les Khawârij [4], les Qadariyyah [5], les Murji’ah [6], les Karâmiyyah [7], les Bâtiniyyah [8] et leurs semblables inventèrent également diverses narrations soutenant leurs sectes. Sheikh Al-Islâm Ibn Taymiyah dit : « Par ailleurs, à cause de l’extrémisme et de l’égarement de ces gens, entrèrent sur scène les Rawâfid imamites, puis les philosophes, puis les Qarâmitah [9] et d’autres qui allèrent encore plus loin. »
La situation empira avec les philosophes, les Qarâmitah et les rawâfid qui interpétèrent le Coran selon des lignes qui n’auront de cesse d’étonner les savants. Par exemple, les rawâfid interprètent les deux mains d’Abû Lahab dans le verset « Que périssent les deux mains d’Abû Lahab et qu’il périsse lui-même » [10] comme étant Abû Bakr et ʿUmar. De même, le verset « Si tu associes ton œuvre sera vaine » [11] signifierait « Si tu associes Abû Bakr et ʿUmar à ʿAlî concernant le califat ». Le verset « Dieu vous ordonne de sacrifier une vache » [12] désignerait ʿÂ’ishah, tandis que « Combattez les chefs de la mécréance » [13] désignerait Talhah et Az-Zubayr. « Il fit se rencontrer les deux mers » désignerait ʿAlî et Fâtimah, tandis que « En sortent les perles et les coraux » [14] ferait allusion à Al-Hasan et Al-Husayn. « Vous n’avez d’autres alliés qu’Allâh, Son messager, et les croyants qui accomplissent la prière, s’acquittent de l’aumône, et s’inclinent » [15] ferait allusion à ʿAlî, invoquant le hadîth controuvé, selon l’appréciation unanime des savants, selon lequel il aurait donné sa bague en aumône pendant qu’il accomplissait la prière. Ils disent que le verset « Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que de la miséricorde » [16] désigne ʿAlî au moment où il perdit son oncle Hamzah. Cela est similaire, par certains aspects, à ce que nombre d’exégètes disent au sujet du verset : « ce sont les endurants, les véridiques, les obéissants, ceux qui dépensent et ceux qui implorent pardon juste avant l’aube. » [17], à savoir que « les endurants » désigne le Messager de Dieu, « les véridiques » désigne Abû Bakr, « les obéissants » désigne ʿUmar, « ceux qui dépensent » désigne ʿUthmân et que « ceux qui implorent le pardon » désigne ʿAlî. Cela ressemble aussi à ce que les exégètes disent à propos du verset « Muhammad est le Messager d’Allâh. Ceux qui sont avec lui » c’est-à-dire Abû Bakr, « sont durs envers les mécréants » fait allusion à ʿUmar, « miséricordieux entre eux » fait allusion à ʿUthmân, « Tu les vois inclinés, prosternés » [18] fait allusion à ʿAlî.
Plus étrange encore est l’interprétation de certains d’entre eux des versets « Par les figues » c’est-à-dire Abû Bakr, « par les olives » c’est-à-dire ʿUmar, « par le Mont Sînîn » c’est-à-dire ʿUthmân et « par cette contrée loyale » [19] c’est-à-dire ʿAlî. On trouve dans cette veine de nombreux exemples délirants où ils donnent à une phrase un sens qui n’a rien à voir avec son énoncé. J’en ai longuement traité dans mon livre Al-Wadʿ fil-Hadîth wa Âthâruhu As-Sayyi’ah fî Kutub Al-ʿUlûm (L’invention des hadiths et ses effets néfastes sur la littérature religieuse) [20].
À cet égard, j’apprécie la sentence d’Ibn Qutaybah au sujet des conteurs : « Ils séduisent les foules et s’approprient leur argent par le biais de récits infondés et de narrations mensongères. Il est par ailleurs dans la nature des foules d’être attirées par les conteurs pour peu que leurs récits soient surprenants et sortent du commun, ou qu’ils soient empreints d’une tristesse qui touche les cœurs. S’ils évoquent le Paradis, ils disent : “Il y a de belles femmes aux grands yeux, parfumées de musc ou de safran et aux lignes galbées. De plus, Dieu installe son allié dans un palais de perles, doté de soixante-dix mille pièces, chacune munie de soixante-dix mille domes. Il demeurera ainsi dans ces soixante-dix milliers sans s’en détourner.” »
Parmi ces conteurs, certains visaient la renommée, d’autres cherchaient à gagner leur vie, d’autres enfin étaient mal intentionnés et cherchaient à corrompre la religion et à voiler la beauté du Coran par le biais de ces interprétations mensongères et fantasmagoriques.
Ce phénomène nouveau fit son apparition dès l’époque de ʿUmar — que Dieu l’agrée — qui fut véritablement bien inspiré en interdisant aux conteurs d’exercer dans les mosquées. Mais, plus tard, ceci devint un métier où se bousculaient des gens dépourvus de tout bagage scientifique. Leur propension à inventer des récits fut favorisée par leur incompétence en matière de Hadîth et de mémorisation et du fait que la majorité de leur audience était composée d’ignares, si bien qu’ils prenaient leurs aises dans ce domaine et produisaient des choses qui n’auront de cesse d’étonner.
Leur impudence était telle qu’on rapporte que : « Un jour, après que Ahmad Ibn Hanbal et Yahyâ Ibn Maʿîn accomplirent la prière à la mosquée d’Ar-Rasâfah, un conteur prit la parole et dit : Ahmad Ibn Hanbal et Yahyâ Ibn Maʿîn nous rapportèrent d’après ʿAbd Ar-Razzâq, d’après Maʿmar, d’après Qatâdah, selon Anas, que le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — dit : « Chaque fois que quelqu’un dit “lâ ilâha illâ Allâh”, Dieu crée pour chaque mot un oiseau au bec doré et aux plumes de corail. » Puis, il se lança dans une histoire longue d’une vingtaine de pages ! Ahmad Ibn Hanbal et Yahyâ Ibn Maʿîn se regardèrent mutuellement : « Est-ce toi qui lui as raconté ça ? », s’enquit le dernier. « Non, par Allâh, je n’ai point entendu ce récit avant ce jour... », répondit son compagnon. Lorsque le conteur eut terminé son récit, Yahyâ lui fit signe. Espérant quelque récompense, l’homme approcha. Yahyâ lui demanda de qui il tenait ce récit. Il répondit : « Ahmad Ibn Hanbal et Yahyâ Ibn Maʿîn. » Yahyâ lui dit : « Je suis Yahyâ et voici Ahmad. Nous n’avons point entendu un tel récit provenant du Messager d’Allâh. Si vraiment, tu dois l’attribuer à quelqu’un, que ce soit à quelqu’un d’autre que nous. » L’homme répondit : « J’ai toujours entendu dire que Yahyâ Ibn Maʿîn et Ahmad Ibn Hanbal étaient des idiots et je viens d’en avoir la preuve à l’instant. » « Comment cela ? », s’enquit Yahyâ. Il répondit : « Comme s’il n’y avait sur terre qu’un seul Ahmad Ibn Hanbal et un seul Yahyâ Ibn Maʿîn. J’ai écrit des récits d’après dix-sept Ahmad Ibn Hanbal et Yahyâ Ibn Maʿîn différents ! » » Vu la tournure que prenait la discussion, les deux Imâms se contentèrent de s’en tirer sains et saufs.
Il n’est pas exclu en effet qu’ils aient connu le même sort qu’Ash-Shaʿbî s’ils avaient trop prolongé cette discussion. Entrant un jour dans une mosquée, celui-ci y vit un homme portant une barbe immense s’adressant aux gens réunis autour de lui disant : « Dieu a créé deux trompes, chacune sonnera deux coups. » Ash-Shaʿbî raconte : « Je m’empressai de finir ma prière puis, je lui dis : “Crains Dieu, vieil homme ! Dieu n’a créé qu’une seule trompe.” L’homme s’indigna : “Espèce de pervers ! Je tiens ce récit d’untel et untel, et tu oses mettre en doute mon propos !” Puis, il saisit ses sandales et me porta un coup et l’audience en fit autant. Par Allâh, ils ne cessèrent de me frapper jusqu’à ce que j’admette que Dieu avait créé dix-sept trompes, chacune d’entre elles devant sonner deux coups ! »
Les conteurs étaient ainsi un fléau pour l’islam et pour les musulmans.
Certains imâms anciens s’alertèrent de cet état de fait, à l’instar d’Ibn Taymiyah — décédé en 728 A.H. — qui dit lorsqu’il traita des exégèses des Compagnons : « Telle est la plupart de ce que rapportait Ismâʿîl Ibn ʿAbd Ar-Rahmân As-Suddî Al-Kabîr [22] en matière d’exégèse, d’après ces deux hommes — Ibn Masʿûd et Ibn ʿAbbâs —, mais parfois il rapportait les récits qu’ils tenaient des Gens du Livre, chose que le Messager d’Allâh — paix et bénédictions sur lui — autorisait, en vertu de sa parole : « Transmettez de ma part ne serait-ce qu’un verset, et rapportez de la part des Enfants d’Israël sans aucune gêne ; quiconque mentira sur mon compte aura mérité sa place en Enfer. » [23] C’est pourquoi ʿAbd Allâh Ibn ʿAmr Ibn Al-ʿÂs, qui avait récolté deux chargements de chameau de littérature des Gens du Livre lors de la bataille d’Al-Yarmûk, retransmettait de tels récits à la lumière du hadith susmentionné. Cependant, de telles narrations ne servent qu’à titre d’illustration et non pour fonder une croyance. » [24] Il dit également en répliquant à Al-Bakrî, lui reprochant l’usage du hadith rapportant le fait que Âdam a demandé l’intercession du Prophète — paix et bénédictions sur lui — : « Ce hadîth et ses semblables n’ont pas valeur d’argument pour établir un règlement juridique. Aucun Imâm avant lui ne fit cela. Personne ne transmit ce hadith de la part du Prophète — paix et bénédictions sur lui —, ni par le biais d’une chaîne de garants bonne, ni authentique, ni même faible mais coroborrant d’autres récits. Ce hadith et ses semblables furent transmis à la manière des israélismes provenant des Gens du Livre et transmis de la part de gens comme Kaʿb, Wahb, Ibn Ishâq etc., des gens qui tiennent cela des convertis parmi les Gens du Livre ou des non convertis. On rapporte aussi que ʿAbd Allâh Ibn ʿAmr tomba le jour d’Al-Yarmûk sur des feuillets contenant des israélismes et qu’il en transmettait certaines choses. » [25]
L’un des disciples d’Ibn Taymiyah, à savoir l’Imâm le Hâfidh l’exégète Ibn Kathîr approuva cette appréciation et en dit autant dans l’introduction de son exégèse. [26] Après Ibn Taymiyah, il y eut l’Imâm historien, le fondateur des sciences sociales, ʿAbd Ar-Rahmân Ibn Khaldûn, décédé en 808 A.H. Il expliqua cette question d’une façon encore plus complète dans sa célèbre Muqaddimah en traitant des sciences du Coran dont l’exégèse et les lectionnaires. Il dit : « L’exégèse se subdivisa en deux catégories. Premièrement, l’exégèse traditionnaliste, fondée sur les narrations provenant du salaf et qui concernent la détermination de l’abrogé et de l’abrogeant, les circonstances de la révélation et les finalités des versets. Tout ceci ne peut être connu que par le biais de la transmission de la part des Compagnons et des Successeurs. Nos prédécesseurs firent le tour de ce domaine de fond en comble, mais leurs ouvrages réunirent à la fois des choses sans valeur, et d’autres précieuses, des choses acceptables et d’autres inacceptables.
Ceci s’explique par le fait que les Arabes n’étaient pas des gens lettrés, ni instruits. Ils étaient en majorité des bédouins analphabètes. Lorsqu’ils manifestaient quelque intérêt vis-à-vis de la genèse du monde, des mystères de l’existence, ils interrogeaient leurs prédécesseurs parmi les Gens du Livre et profitaient de leur savoir, et plus spécialement les porteurs de la Torah parmi les Juifs, et les adeptes du Christianisme. Or, les Gens du Livre qui vivaient parmi les Arabes de cette époque étaient eux aussi des nomades ne connaissant que quelques rudiments de religion. La plupart d’entre eux étaient des Juifs de Himyar [27] ; lorsqu’ils embrassèrent l’islam, ils conservèrent une part de leur héritage — sans rapport avec les règlements juridiques vis-à-vis desquels ils étaient vigilants — comme les récits de la genèse, les grands événements de l’histoire, les guerres, et ainsi de suite, à l’instar de Kaʿb Al-Ahbâr, Wahb Ibn Munabbih, ʿAbd Allâh Ibn Salâm et d’autres. Au bout du compte, les exégèses s’emplirent de ce genre de narrations. Dans les thématiques susmentionnées, on retrouve nombre de narrations qui leur furent attribuées à titre personnel (mawqûfah) et ne concernent pas les règlements juridiques vis-à-vis desquels une plus grande vigilance était exercée pour déterminer ce qui était authentique et impliquerait des obligations. D’où la souplesse manifestée par les exégètes vis-à-vis de ces narrations tant et si bien qu’ils encombrèrent les exégèses de ces récits provenant des Gens de la Torah habitant le désert, comme nous l’avons vu, et qui n’avaient pas la capacité d’authentifier les récits qu’ils véhiculaient. Ces derniers jouissaient néanmoins d’une certaine aura eu égard à leur rang dans la religion, si bien qu’on accepta leurs récits. »
Concrètement, les ouvrages d’exégèse contiennent toutes sortes d’israélismes calamiteux. Souvent, leurs narrateurs ne prenaient pas la peine de signaler la source de leurs récits et il s’avéra impossible par la suite de remonter à leurs auteurs, prêtant ainsi le flanc à diverses suspicions, accusations, et mensonges adressés contre l’islam et son Prophète — paix et bénédictions sur lui —.
Traduit de l’arabe de l’ouvrage de Sheikh Mohammad Abû Shahbah intitulé Al-Isrâ’îliyyât wal-mawdûʿât fî Kutub At-Tafsîr ("Les Israélismes et les récits controuvés dans les ouvrages d’exégèse"), aux éditions Maktabat As-Sunnah, 4ème édition, pp. 85-93, Le Caire, Égypte, 1988.
[1] La transpiration des chevaux fait référence au récit controuvé selon lequel : « Lorsque Dieu a voulu Se créer Lui-Même, Il a d’abord créé des chevaux qu’Il a fait courir, et lorsque ces derniers ont transpiré, Il S’est créé Lui-Même à partir de leur transpiration. » Ibn ʿAsâkir commenta ce récit disant : « Il s’agit d’un récit controuvé inventé par les hérétiques pour railler les Gens du Hadîth qui, selon eux, narrent des récits invraisemblables. Un tel hadith est indubitablement faux selon les critères de la raison et de la Loi. » Quant à la visite des anges, cela renvoie au récit controuvé stipulant que : « Dieu eut mal aux yeux, et les anges lui rendirent visite. » Le récit de la cage dorée fait peut-être allusion à la narration controuvée selon laquelle : « Notre Seigneur descend la nuit de ʿarafah sur un chameau blanc et serre la main aux voyageurs montés et donne l’accolade aux piétons. » Ibn Taymiyah dit à ce sujet : « C’est le plus grand mensonge qui soit. » Quant au hadith des poils de la poitrine, cela renvoie à la narration mensongère selon laquelle : « Dieu — Exalté et Glorifié soit-Il — créa les anges à partir des poils de Ses bras et de Sa poitrine ou de leur lumière. »
[2] Conférer Al-Farq Bayna Al-Firaq, d’Al-Baghdâdî, page 256.
[3] Conférer At-Tabsîr fid-Dîn, page 81.
[4] Les Khawârij se soulevèrent contre ʿAlî et Muʿâwiyah et leurs partisans après que ceux-ci aient accepté de recourir à un arbitrage, disant que « la gouvernance n’appartient qu’à Dieu ».
[5] Le Qadariyyah professent que le serviteur crée ses propres actes qui dépendent de son libre-arbitre ; ils retirent cette prérogative à Dieu et se l’approprient.
[6] Les Murji’ah professent le décalage entre les œuvres et la foi et affirment que le péché ne nuit pas si l’on a la foi tout comme les œuvres pies sont inutiles si l’on mécroie.
[7] Les Karâmiyyah sont les disciples de Muhammad Ibn Karâm As-Sijistânî.
[8] Les Bâtiniyyah constituent une secte affirmant que le Coran a une face apparente (dhâhir) et une face cachée (bâtin) et que seule cette dernière compte. La face apparente serait à la face cachée ce que la pulpe est aux pelures.
[9] Les Qarâmitah constituent une frange parmi les Bâtiniyyah. Leur appellation provient du nom du fondateur de leur secte, Hamdân Qarmat, par référence à une cité de la province de Wâsit.
[10] Sourate 111, Al-Masad, Les fibres, verset 1.
[11] Sourate 39, Az-Zumar, Les groupes, verset 65.
[12] Sourate 2, Al-Baqarah, La vache, verset 67.
[13] Sourate 9, At-Tawbah, Le repentir, verset 12.
[14] Sourate 55, Ar-Rahmân, Le Miséricordieux, versets 19 et 22.
[15] Sourate 5, Al-Mâ’idah, La table servie, verset 55.
[16] Sourate 2, Al-Baqarah, La vache, verset 157.
[17] Sourate 3, Âl ʿImrân, La famille d’Amram, verset 17.
[18] Sourate 48, Al-Fath, La conquête, verset 29.
[19] Sourate 95, At-Tîn, Les figues, versets 1 et 2.
[20] En réalité, il s’agit de mon mémoire de doctorat et qui n’est pas encore publié. En sont issus deux livres, Difâʿ ʿan As-Sunnah wa Radd Shubah Al-Mustashriqîn wal-Kuttâb Al-Muʿâsirîn (Défense de la sunnah et réponse aux doutes suscités par les orientalistes et les écrivains contemporains) et le livre susmentionné.
[21] C’est-à-dire pour propager sa religion et sa voie, et non point pour lui porter atteinte.
[22] Il existe une divergence concernant As-Suddî Al-Kabîr ; certains le déclarent fiable, d’autres le jugent faible, à ne pas confondre avec As-Suddî As-Saghîr qui est accusé de mensonge.
[23] Hadith rapporté par Al-Bukhârî d’après ʿAbd Allâh Ibn ʿAmr Ibn Al-ʿÂs.
[24] Muqaddimah fî Usûl At-Tafsîr, page 45.
[25] Ar-Radd ʿAlâ Al-Bakrî, page 6.
[26] Tafsîr Ibn Kathîr wal-Baghawî, volume 1, page 8.
[27] Himyar est une province du Yemen. NdT.
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