dimanche 28 août 2005
Il m’arrive d’être retenu pour une période dépassant le temps imparti pour la prière sans pouvoir me libérer, comme lors d’un cours à la fac ou lorsque je suis dans les transports. Est-ce que le regroupement des prières est autorisé dans ces circonstances ?
Les juristes hambalites sont d’avis qu’il est permis au musulman et à la musulmane de regrouper occasionnellement les prières du dhohr et du ʿasr, et celles de maghrib et de ʿishâ’ respectivement, en cas de besoin, ce qui apporte une très grande aisance. « On rapporte, en effet, qu’il arrivait parfois que le Prophète — paix et bénédictions sur lui — regroupe les prières sans être en voyage ni par temps de pluie. On interrogea Ibn ʿAbbâs à ce sujet lui disant : “Quel était son dessein en faisant cela ?” Il répondit : “Il a voulu affranchir sa communauté de toute gêne.” » Ce hadîth figure dans le Sahîh de Muslim.
Par conséquent, si jamais il y a un empêchement rendant impossible l’accomplissement de chaque prière en son temps, il est permis de regrouper les prières, à condition de ne pas en faire une habitude, tous les deux ou trois jours, ou chaque fois que l’on a envie de participer à des sorties qui se répètent fréquemment. Cette dérogation n’est valable que de manière exceptionnelle, pour lever les difficultés auxquelles on peut parfois être confronté.
Par exemple, cela s’applique à l’agent de circulation dont le service commence au coucher du soleil et dure jusqu’après la prière de ʿishâ’. Il lui est permis de regrouper la prière de maghrib avec celle de ʿishâ’ par anticipation ou par report, selon ses disponibilités. De même, un chirurgien ne peut abandonner son patient pendant une intervention chirurgicale. Il peut donc regrouper les prières par anticipation ou par report. L’islam a prévu ces dérogations pour faciliter la vie de ses adeptes et ne pas leur causer de gêne.
Quant au fait de se rendre à une fête, je ne vois là aucune nécessité ni excuse valable, dès lors que l’individu peut s’arranger pour prier sur place. Il ne doit pas éprouver de gêne à accomplir la prière à temps, fût-il un homme ou une femme, car ce sentiment de gêne est non avenu s’agissant de l’accomplissement de la prière où que l’on se trouve. Au contraire, l’individu devrait donner le bon exemple aux autres car la prière fait partie des choses que l’on devrait divulguer, elle fait partie des cultes qui doivent apparaître, et que les musulmans doivent proclamer et exalter : « Voilà (ce qui est prescrit). Et quiconque exalte les injonctions sacrées d’Allâh, cela procède en effet de la piété des cœurs. » [1]
Parmi les choses que l’on déplore dans nombre de cérémonies officielles organisées dans de nombreux pays musulmans, il y a le fait qu’elles se déroulent à cheval sur les heures de prières, notamment la prière de maghrib, sans aucun égard pour les droits de Dieu — Exalté soit-Il —, ni pour le sentiment des croyants attachés à l’accomplissement des prières à temps. Si les gens attachés à l’accomplissement des prières se levaient comme un seul homme pour accomplir la prière à l’heure, les organisateurs de telles cérémonies en tiendraient compte davantage.
Quoiqu’il en soit, tout individu éprouvant des difficultés à accomplir chaque prière en son temps peut regrouper les prières comme nous l’avons dit précédemment.
Et Dieu est le Garant de tout succès.
Traduit de l’arabe du site islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Sourate 22, Al-Hajj, Le pèlerinage, verset 32.
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