samedi 13 avril 2002
Je suis une femme au foyer et mon mari n’a pas les moyens de payer une domestique pour être à mon service. En effet, son salaire subvient à peine aux besoins mensuels du foyer. Ai-je une rétribution auprès de Dieu si je me charge personnellement du travail au foyer, du moment que j’en suis capable ?
Je vous transmets, Madame, l’exemple des femmes de nos pieux prédecesseurs, qui se chargeaient de servir leur foyer, en effectuant tout le travail qu’elles pouvaient faire pour leur mari et leurs enfants. Ceci fait partie de l’éthique de la vie conjugale : la vie familiale est ainsi plus agréable et peut perdurer.
Asmâ’ Bint ’Abî Bakr As-Siddîq — que Dieu l’agrée ainsi que son père — raconte : "Az-Zubayr m’avait épousée alors qu’il ne possédait sur terre ni biens, ni argent, ni esclave, ni autre chose à l’exception de son cheval et de son chameau. Je donnais à son cheval le fourrage, je lui assurais sa provende et prenais soin de lui ; je moulais les grains pour nourrir son chameau ; je puisais l’eau et je raccommodais les outres. Je pétrissais aussi la farine, mais comme je n’étais pas habile à préparer le pain, des voisines médinoises, de bonnes amies, me faisaient le pain. Je transportais sur ma tête les récoltes qui provenaient d’une terre que l’Envoyé d’Allah — paix et bénédiction de Dieu sur lui — avait concédée à Az-Zubayr. Cette terre était éloignée de la maison de deux tiers de parasange (soit plus de 3 km). Un jour que je portais le fardeau des récoltes sur la tête, je rencontrais l’Envoyé d’Allah — paix et bénédictions sur lui — accompagné d’un certain nombre de ses Compagnons. Le Prophète m’appela, puis fit agenouiller sa monture pour me prendre en croupe. J’éprouvais quelque honte à voyager avec des hommes et je songeais à ta jalousie (d’Az-Zubayr)." Mais, Az-Zubayr lui répondit : "Par Dieu, il m’eût été moins pénible de te voir en croupe derrière lui, que de porter cette charge sur ta tête." "Je continuai à mener cette existence, ajouta Asmâ’, jusqu’au jour où ’Abû Bakr (son père) m’envoya un domestique qui me débarrassa des soins à prodiguer au cheval et il me sembla alors que je venais d’être affranchie." [1]
Voyez-vous comment Asmâ’ Bint Abî Bakr As-Siddîq, que Dieu l’agrée, s’est comportée ? Elle a fait le bien et fut récompensée par le bien. Faites donc le bien en œuvrant pour votre foyer autant que vous pouvez, et vous trouverez pour cela auprès de Dieu une grande rétribution.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Ibrâhîm Julûm, Fatâwâ Islâmiyyah (Avis juridiques islamiques), pages 62-63, volume 1.
[1] Récit rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
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