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Limites à observer pendant les fiançailles

samedi 8 juin 2002

Question

J’ai une fille unique dont le père est décédé. Elle a atteint un niveau élevé en termes d’études. Elle a été fiancée à un jeune homme de son âge, ayant un niveau d’étude comparable au sien. J’ai remarqué qu’il essaie de la convaincre que le fait qu’ils soient fiancés signifie qu’ils sont mariés, conformément à une fatwa qu’il a entendu, car il y a dans les fiançailles un accord réciproque et une déclaration publique. Quelles sont les limites tolérées et les frontières à ne pas franchir ? Les jeunes gens ont des propos mielleux qui risquent de faire dévier les jeunes filles vers un chemin dont les conséquences seraient regrettables.

Réponse de Sheikh Ibrâhîm Julhûm

Tout d’abord, j’affirme que les fiançailles entre un jeune homme et une jeune femme, ou entre un homme et une femme, ne confèrent au fiancé, en aucun cas, le moindre droit conjugal que le mari a vis-à-vis de son épouse. Prétendre le contraire n’est guère conforme à la législation islamique, ni à la logique saine, et aucun juriste ne l’a affirmé. Par conséquent, le fiancé est étranger juridiquement parlant par rapport à sa fiancée. Il n’a pas le droit de se retrouver en tête à tête avec elle, ni de toucher son corps.

Si la Sage Législation autorise le fiancé à regarder le visage (pour prendre connaissance de la beauté) et les mains (pour prendre connaissance de la fertilité du corps) de sa fiancée, cela doit se faire de façon minimale, à la hauteur du besoin uniquement. Ainsi, il ne doit pas peser le regard longuement sur elle à tort et à travers. C’est ce que le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, entendait lorsqu’il dit à Al-Mughîrah Ibn Shuʿbah quand il a conclu ses fiançailles avec une femme : "L’as-tu regardé ? ". " Non " répondit-il. Il lui dit : " Va regarde-la, ceci est plus propice pour faire perdurer l’entente entre vous ", rapporté par At-Tirmidhî qui le qualifia de bon (hasan).

Les fiançailles ne sont qu’un accord pour conclure l’acte de mariage dans le futur. Comment alors prétendre qu’elles sont équivalentes à un mariage ? Les paroles non avenues dans ce sujet résultent de la négligence des gens et le non-alignement sur le comportement droit. Combien pertinentes sont les paroles de l’auteur de Fiqh As-Sunnah à cet égard : "De nombreuses personnes ont coutume de prendre à la légère et de façon négligente cette question. Ils ont ainsi autorisé leur fille ou leur proche de se retrouver en tête à tête avec son fiancé, sans contrôle. Aussi elle va avec lui où il veut, sans supervision. Il en a résulté que la femme s’est exposée à la perte de son honneur, de sa pureté et de sa dignité. De plus, il se peut que le mariage n’aboutisse pas ; c’est alors un méfait supplémentaire qu’elle aura récolté".

P.-S.

Extrait du livre Fatâwâ Islamiques, p. 47, volume 1, par le savant, le dévot, Sheikh Ibrâhîm Julhûm, le Sheikh de la mosquée As-Sayyidah Zaynab au Caire. Livre agrée par l’académie des recherches islamiques d’Al-Azhar en 1995.

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