samedi 30 mars 2002
Nuʿaym Ibn Masʿûd était originaire du Najd, région montagneuse du Nord de l’Arabie. Il appartenait à la puissante tribu des Ghatafân. Jeune homme, il était intelligent et vif. Il était hardi et voyagea beaucoup. Il était ingénieux et toujours prêt à relever tous les défis et nullement enclin à se laisser dépasser par quelque problème que ce soit.
Ce fils du désert avaient un esprit extraordinairement fin et subtil. Mais il aimait aussi s’amuser et se consacrait volontiers à l’assouvissement de ses passions. Il aimait la musique et prenait plaisir à la compagnie des chanteuses. Souvent, lorsque l’envie le prenait d’écouter les sons d’un instrument de musique ou de jouir de la présence d’un chanteur, il quittait son peuple du Najd et se rendait à Yathrib, tout particulièrement au sein d’une communauté juive connue pour sa musique et ses chants.
Nuʿaym était connu à Yathrib, car il dépensait sans compter, n’attendant en retour que d’être bien diverti. Ainsi Nuʿaym en arriva-t-il à établir des liens solides avec les Juifs de la cité et en particulier ceux de la tribu des Banû Quraydhah.
A l’époque où Dieu accorda Ses Faveurs aux hommes en leur envoyant Son Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, avec la religion de la guidance et de la vérité et que la vallée de La Mecque brillait de la lumière de l’Islam, Nuʿaym Ibn Masʿûd, lui, consacrait le plus fier de son temps à satisfaire ses plaisirs sensuels. Il s’opposa fermement à la religion de crainte de n’être obligé de changer et d’abandonner ses plaisirs. Et bientôt il se retrouva dans les rangs des farouches opposants à l’Islam combattant le Prophète et ses compagnons.
Le grand siège de Médine en l’an 5 de l’Hégire fut pour Nuʿaym le moment de vérité. Et voici comment cela se passa :
Deux ans avant le siège, le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, se vit contraint de bannir un groupe de Juifs appartenant à la tribu An-Nadîr de Médine, car ils avaient collaboré avec les ennemis qurayshites. Les Banû An-Nadîr émigrèrent vers le Nord et s’installèrent à Khaybar prenant possession de quelques autres oasis tout le long de la route vers la Syrie. De là, ils incitèrent les tribus, voisines ou non de Médine, à prendre les armes contre les musulmans. Les caravanes en route pour Médine étaient harcelées jusqu’à ce qu’elles acceptent d’exercer une sorte de pression économique sur la cité.
Mais cela ne leur suffisait pas. Les chefs des Banû An-Nadîr se réunirent et décidèrent de former une alliance, une coalition de tribus, la plus nombreuse possible, en vue de faire la guerre au Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, et de mettre une fois pour toute un terme à sa mission. Les Nadirites se rendirent à La Mecque pour y rencontrer les Qurayshites et les exhorter à continuer leur lutte contre les musulmans. Ils conclurent un pacte avec les Qurayshites pour attaquer Médine ensemble.
Après La Mecque, les chefs nadirites entamèrent un voyage de plus de mille kilomètres vers le Nord pour rencontrer les Ghatafân. Ils promirent aux Ghatafân toute la récolte annuelle de dattes de Khaybar pour faire la guerre à l’Islam et son Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui. Ils informèrent les Ghatafân du pacte conclu avec les Qurayshites et les persuadèrent de conclure un accord similaire. D’autres tribus, convaincues, se joignirent à la vaste coalition. Du Sud vinrent les Ahabish, alliés des Quraysh, les Banû Sulaym et d’autres encore.
Au jour dit, les Qurayshites sortirent nombreux de La Mecque, à cheval, à pied, sous le commandement de Abû Sufyân Ibn Harb. Les Ghatafân sortirent nombreux du Najd sous le commandement de Ubaynah Ibn Hisn. Nuʿaym Ibn Masʿûd faisait partie de l’avant-garde des Ghatafân.
La nouvelle d’une attaque imminente sur Médine atteignit le Prophète, paix et bénédiction sur lui, alors qu’il était à mi-chemin d’une expédition vers Dumat-el-Jandal à la frontière syrienne à 15 jours de marche de Médine. Les tribus de Dumat-el-Jandal attaquaient des caravanes liées à Médine et leur action était sans doute le fruit des pressions exercées par les Banû An-Nadîr pour attirer le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, hors de Médine. Le Prophète parti, ils pensaient sans doute qu’il serait plus facile aux forces alliées du Nord et du Sud d’attaquer Médine et de porter un coup fatal à la communauté musulmane avec l’aide également de traîtres à l’intérieur de la cité.
Le Prophète Muhammad, paix et bénédiction sur lui, se dépêcha de rentrer à Médine et réunit les musulmans. Les forces de l’Ahzab, la coalition des tribus ennemis s’élevaient à environ 10 000 hommes alors que les combattants musulmans dépassaient à peine 3 000 hommes. Il fut décidé à l’unanimité de défendre la cité et de se préparer à affronter un long siège plutÔt que de combattre à découvert. Les musulmans se trouvaient dans une situation critique.
"Quand ils vous vinrent d’en haut et d’en bas et que les regards étaient troublés et que les cœurs remontaient aux gorges et vous faisiez sur Allâh toute sorte de suppositions ! Les croyants furent alors éprouvés et secoués d’une dure secousse." (Le Coran, Sourate Les Coalisés, 33:1O).
Pour protéger la cité, les musulmans décidèrent de creuser un fossé (khandaq). On raconte que ce fossé avait environ 3,743 km de long, 9,2 mètres de large et 4,6 mètres de profondeur. Les 3000 musulmans étaient partagés en groupes de 10 et chaque groupe avait un nombre précis de mètres cubes à creuser. Ce ne fut qu’au bout de plusieurs semaines qu’ils terminèrent le fossé.
A peine ce dernier fut-il terminé que les puissantes forces ennemies du Nord et du Sud convergèrent vers Médine. Lorsqu’ils furent à quelque distance de la cité, les conspirateurs Nadirites se rendirent auprès de leurs amis juifs de la tribu Banû Quraydhah qui vivaient à Médine et entreprirent de les convaincre de se joindre à eux pour combattre le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, en aidant les deux armées qui venaient de La Mecque et du Nord. La réponse des Juifs de Quraydhah aux chefs nadirites fut la suivante : "Certes vous nous appelez à participer à quelque chose que nous voudrions avoir accompli nous-mêmes. Mais vous savez que nous avons conclu un pacte avec Muhammad de préserver la paix aussi longtemps que nous pourrons vivre en sécurité et tranquille à Médine. Vous réalisez que ce pacte est encore valable. Nous avons donc peur que si Muhammad sort victorieux de ce combat, il nous punisse sévèrement et il nous chasse de Médine pour l’avoir trahi."
Les chefs nadirites continuèrent à faire pression sur les Banû Quraydhah jusqu’à ce qu’ils rompent le pacte. Trahir Muhammad, disaient-il, était une action louable et nécessaire. Ils assurèrent que cette fois il ne faisait aucun que les musulmans seraient mis en déroute et que c’en serait fait de Muhammad une bonne fois pour toute.
L’approche des deux puissantes armées renforça la résolution des Banû Quraydhah de renier le traité conclu avec Muhammad. Ils rompirent le pacte et proclamèrent leur soutien aux coalisés. La nouvelle résonna aux oreilles des troupes musulmanes comme un coup de tonnerre.
Les armées de la coalition étaient maintenant aux portes de Médine. Ils isolèrent la cité et empêchèrent toute nourriture d’entrer dans la ville et coupèrent les habitants de toute possibilité d’aide extérieur. Après les terribles fatigues des semaines passées, le Prophète, paix et bénédiction sur lui, avait l’impression qu’ils étaient tombés entre les griffes des ennemis. Les Qurayshites et les Ghatafân assiégeaient la ville de l’extérieur, les Banû Quraydhah attendaient à l’intérieur, prêts à fondre sur eux. S’ajoutaient à cela les hypocrites de Médine, qui avaient publiquement adopté l’Islam mais qui en secret s’opposaient encore et toujours au Prophète, paix et bénédiction sur lui, et à sa mission et qui reprenaient petit à petit de l’assurance et s’en prenaient au Prophète, paix et bénédiction sur lui, pour le ridiculiser.
Il disait : "Muhammad nous a promis les trésors de Chosroes et de César et nous voilà aujourd’hui sans qu’aucun d’entre nous ne soit même en mesure de se rendre aux toilettes pour se soulager en toute sécurité !"
A la suite de cela, petit groupe par petit groupe, les habitants de Médine se distancièrent du Prophète, paix et bénédiction sur lui, craignant pour leurs femmes et leurs enfants, leur foyer aussi, si les Banû Quraydhah lançaient leur propre attaque une fois la bataille engagée.
Les ennemis, quant à eux, malgré leur supériorité en nombre étaient confondus par l’énorme fossé. Ils n’avaient jamais vu, ni même entendu parler d’un tel stratagème militaire. Ils n’en renforcèrent pas moins leur siège. Ils tentèrent de franchir le fossé aux endroits où il était le plus étroit, mais ils furent à chaque fois repoussées par les musulmans sur leur garde. Les musulmans subissaient une telle pression qu’une fois même ils furent dans l’impossibilité d’accomplir leurs prières ; les prières de Dhohr, ʿAsr, Maghrib et Icha durent être regroupées durant la nuit.
Comme le siège perdurait et que la situation des musulmans devenait de plus en plus critique, le Prophète, paix et bénédiction sur lui, invoqua Dieu, lui demandant secours et assistance.
"O Allâh, pria-t-il, je T’implore pour que Tu nous accordes Ta Promesse de victoire ; je T’implore pour que Tu nous accordes Ta Promesse de victoire."
Cette nuit-là, alors que le prophète priait, Nuʿaym s’agitait dans sa tente. Il ne pouvait dormir. Il fixait les étoiles et le firmament au-dessus de lui. Il réfléchissait et soudain il se surprit en train de s’écrier : "Honte sur toi, Nuʿaym ! Qu’est-ce donc qui t’a fait venir de si loin, de ton Najd natal, pour combattre cet homme et ceux qui l’entourent ? Tu ne le combats certes pas pour faire triompher la justice ou pour protéger quelque honneur violé. Tu n’es venu ici que pour combattre, sans réelle raison. Est-il raisonnable pour quelqu’un de ton intelligence de combattre et de tuer sans aucune raison valable ? Honte sur toi, Nuʿaym. Qu’est-ce qui t’a poussé à tirer ton glaive et à le lever contre le plus droit des hommes qui ne cesse d’exhorter ses compagnons à être juste, à commettre de bonnes actions et à aider leurs proches ? Et qu’est ce qui te pousse à enfoncer ton épée dans le corps de ses compagnons qui suivent le message de la guidance et de la vérité qu’il apporte ? "
Nuʿaym luttait avec sa conscience et se battait contre lui-même. Soudain, il prit une décision. Il se leva, déterminé, ses doutes avaient disparu. Sous le couvert de la nuit, il s’échappa du camp de sa tribu et se rendit auprès du Prophète de Dieu, paix et bénédiction sur lui.
Lorsque le Prophète le vit, debout devant lui, il s’écria : "Nuʿaym Ibn Masʿûd ?"
"Oui, ô Messager de Dieu !" dit Nuʿaym.
"Qu’est-ce qui t’a amené ici à cette heure ?"
"Je suis venu, dit Nuʿaym, pour attester qu’il n’y a de Dieu que Dieu et que tu es le serviteur de Dieu et Son messager et que le message que tu as amené est la vérité. "
Il continua : "J’ai proclamé ma soumission à Dieu, ô Messager de Dieu, mais mon peuple ne sait rien de cette allégeance. Demande-moi ce que tu veux."
"Tu n’es que l’un d’entre nous," observa le Prophète, paix et bénédiction sur lui. "Alors retourne auprès de ton peuple et agis comme si tu n’avais rien à voir avec nous, car de fait la guerre est une ruse."
"Oui, ô Messager de Dieu,répliqua Nuʿaym, et si Dieu le veut, tu seras le témoin de ce que tu veux." Sans perdre un instant, Nuʿaym se rendit auprès des Banû Quraydhah. Il était, comme nous l’avons vu, un ami très proche de cette tribu. "Vous les Banû Quraydhah," dit-il. "Vous connaissez l’amitié que je vous porte et la sincérité que j’ai toujours mis à vous conseiller." "Oui, acquiescèrent-ils, mais que crains-tu en ce qui nous concerne ?"
Nuʿaym continua : "Les Qurayshites et les Ghatafân ont des intérêts qui leur sont propres et qui sont différents des vôtres." "Comment cela ?" demandèrent-ils. "Ceci est votre cité," expliqua Nuʿaym. "Vous y avez vos richesses, vos enfants, vos femmes et il ne vous est pas possible de fuir et de vous réfugier dans une autre ville. Les Qurayshites et les Ghatafân, eux, ont leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes bien à l’abri loin de cette ville. Ils sont venus pour combattre Muhammad, paix et bénédiction sur lui. Ils vous ont obligé à rompre le pacte qui vous liait à lui et à les aider dans leur lutte contre lui. Vous vous êtes rendus à leur demande. Si jamais ils sont victorieux, ils partageront certainement le butin. Mais s’ils échouent dans leur tentative de le soumettre, ils retourneront chez eux, sains et saufs, et ils vous laisseront derrière eux et lui ne manquera pas de se venger de vous de la pire des façons. Et vous savez pertinemment que vous ne serez pas de taille à lutter."
"Tu as raison," dirent-ils. "Mais que nous proposes-tu ?" "A mon avis," suggéra Nuʿaym, "vous devriez unir vos forces aux leurs jusqu’à ce que vous puissiez prendre un groupe de nobles Qurayshites et de Ghatafân en otage. De ce fait, vous pourrez combattre Muhammad jusqu’à la victoire ou jusqu’à ce que le dernier de vos hommes ou des leurs périsse."
"Quel bon conseil que voilà," répondirent-ils et ils acceptèrent sa suggestion.
Nuʿaym les quitta alors et se rendit auprès d’Abû Sufyân, le chef des Qurayshites et lui parla ainsi qu’aux autres chefs. " Quraysh," dit Nuʿaym, "vous savez l’affection que j’ai pour vous et l’inimitié que je porte à Muhammad. J’ai entendu des choses et je pense qu’il est de mon devoir de vous les révéler, mais je vous demanderais d’être discret et de ne pas dire que vous tenez ces informations de moi."
"Informe-nous, tel est ton devoir," insistèrent les Qurayshites.
Nuʿaym continua : "Les Banû Quraydhah regrettent à present d’avoir accepter de participer aux combat contre Muhammad. Ils ont peur que vous ne retourniez chez vous en les abandonnant. Aussi ont-ils envoyé un message à Muhammad : "Nous sommes désolés de ce que nous avons fait et nous sommes déterminés à en revenir au traité et à l’état de paix que nous avions conclu avec toi. Te plairait-il que nous prenions des nobles parmi les Qurayshites et les Ghatafân en otages et que nous te les livrions ? Nous nous joindrions alors à toi pour les combattre - les Qurayshites et les Ghatafânites - jusqu’au dernier. " Le Prophète répondit par la positive. C’est pourquoi si les juifs vous envoient une délégation pour vous demander des hommes en otages, ne leur donnez personne. Et ne dites pas un mot sur ce que je vous ai dit."
"Quel allié nous avons en toi ! Sois en récompensé," dit Abû Sufyân plein de reconnaissance.
Nuʿaym se rendit ensuite auprès de son peuple, les Ghatafânites, et leur parla de la même manière. Il les mit également en garde contre la traîtrise des Banû Quraydhah.
Abû Sufyân voulut tester les Banû Quraydhah, aussi leur envoya-t-il son fils. "Mon père vous envoie ses salutations de paix," dit-il. "Il dit que le siège contre Muhammad et ses compagnons est une affaire de longue haleine et que l’inquiétude nous gagne. Nous sommes déterminés à combattre Muahmmad et à en finir avec lui. Mon père m’a donc envoyé afin de vous demander de vous joindre à la bataille qui aura lieu demain." "Mais demain, c’est samedi," dirent les juifs des Banû Quraydhah, "et nous ne travaillons pas le samedi. De plus, nous ne combattrons pas tant que vous ne nous aurez pas livrer soixante-dix de vos nobles ainsi que des nobles des Ghatafân comme otages. Nous craignons que si le combat devient trop intense, vous ne partiez et ne nous abandonniez aux mains de Muhammad. Vous savez que nous ne pourrons lui résister."
Lorsque le fils d’Abû Sufyân retourna auprès de son peuple, il leur parla de ce qu’il avait entendu de la part des Banû Quraydhah, et tous de s’écrier !
"Que soient damnés ces fils de singes et de porcs ! Par Dieu, s’ils nous demandaient ne fusse qu’un mouton en otage, nous ne le leur donnerions pas".
Et ainsi l’initiative de Nuʿaym fut couronnée de succès et il sema la zizanie au sein des troupes des coalisés. Alors que la puissante coalition était en plein désarroi, Dieu envoya sur les Qurayshites et leurs alliés un vent violent et froid qui souleva leurs tentes et dispersa leurs bâtiments, éteignant leurs feux, souffletant leurs faces et envoyant du sable plein leurs yeux. En pleine confusion, les alliés s’enfuirent dans la nuit.
Cette même nuit, le prophète avait envoyé l’un de ses compagnons, Hudhayfah Ibn Al-Yamân, récolter des informations sur le moral et les intentions de ses ennemis. Il revint avec ces nouvelles : sur les conseils d’Abû Sufyân, les ennemis avaient tourné les talons et avaient fui. La nouvelle se répandit dans les rangs musulmans comme une traînée de poudre et ils crièrent de joie et de soulagement !
La ilaha illa Allâhu wahdah, Il n’y a de Dieu que Dieu.
Sadaqa waʿdah, Ses promesses, Il a tenu
Wa nasara abdah, Ses serviteurs, Il a aidé
Wa aʿazza jundah, Ses soldats, Il a honoré
Wa hazama-l ahzaba wahdah, Et, Seul, Il a détruit les coalisés.
Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, pria et remercia le Seigneur de les avoir délivrés de la menace que faisait peser sur eux la puissante alliance. Nuʿaym, en récompense du rôle subtil qu’il avait joué dans la lutte contre la coalition, gagna en retour la confiance du Prophète, paix et bénédiction sur lui, qui le chargea par la suite de nombreuses missions. Il devint le porte-parole du Prophète, paix et bénédiction sur lui, en de nombreuses occasions.
Trois ans après cette bataille du Fossé, le jour où les musulmans entrèrent victorieux à La Mecque, Abû Sufyân Ibn Harb, surveillant les armées musulmanes, vit un homme portant le drapeau des Ghatafân et demanda : "Qui est-ce ?"
"Nuʿaym Ibn Masʿûd," fut la réponse.
"Il nous a fait une chose terrible avec al-Khandaq," confessa Abû Sufyân. "Par Dieu, il était certes le plus féroce ennemi de Muhammad et maintenant il porte le drapeau de sa tribu au milieu des rangs de Muhammad et nous fait la guerre sous son commandement."
Mais par la grâce de Dieu et la magnanimité du noble Prophète, paix et bénédiction sur lui, Abû Sufyân, lui-même, rejoindrait bientôt ces mêmes rangs.
Traduit de "Companions of The Prophet", volume 1, de Abdul Wâhid Hâmid.
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