jeudi 28 avril 2005
Quelle est la sentence de l’islam vis-à-vis de l’homme qui assassine son épouse ou sa sœur pour avoir commis la turpitude ?
En islam, le droit à la vie est l’un des droits les plus sacrés, voire le droit le plus sacré. Le fait d’y attenter par le meurtre est l’un des crimes les plus horribles et les plus dangereux qui soient. Car cela a pour conséquence de rendre les enfants orphelins, les femmes veuves, et de répandre l’anarchie et les troubles. Il s’agit en réalité d’une provocation aux sentiments du groupe et une infraction aux règles de vie en société. Or, lorsqu’elle est dépourvue du respect des droits de la société, la vie s’apparente davantage à la vie des animaux, qui sont gouvernés par leurs instincts et qui agissent comme le leur dictent leurs passions.
Les raisons saines ainsi que les religions se sont accordées sur la condamnation de tout attentat contre la vie d’autrui, sauf à bon droit. Le Très-Haut dit à la suite du récit de l’agression du fils d’Adam, Caïn, contre son frère Abel : « C’est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d’Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d’un meurtre ou d’une corruption sur la terre, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité. Et quiconque lui fait don de la vie, c’est comme s’il faisait don de la vie à toute l’humanité. » [1]
L’islam a donc interdit de tuer sauf pour une raison légale, à l’instar des autres religions. Le Très-Haut dit : « Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution sera alors l’Enfer, pour y demeurer éternellement. Allâh l’a frappé de Sa Colère, l’a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » [2] Néanmoins, en sa qualité de religion de la médiété, l’islam joint au principe de la justice dans l’application des peines, celui de la miséricorde. Ainsi n’agrée-t-il point l’effusion de sang en violation du droit, et n’accepte-t-il point que les familles vivent constamment sous tension, que leurs intérêts soient menacés, et que la discorde règne entre elles. L’islam n’accepte point cette coutume obscurantiste et méprisable qui paralyse les forces vives, détourne du travail sérieux et ne conduit qu’à la corruption.
Ce phénomène trouve son origine dans l’ignorance qui ne peut être dissipée que par le savoir, dans l’oisiveté qui n’a de solution que par le travail, dans le mépris des valeurs et des lois qui ne peut être redressé que par une sanction dissuasive, et dans la couverture des criminels qui ne peut être jugulée que par la surveillance et la réunion des efforts.
L’exécution des peines n’est pas une affaire anarchique dévolue à tout un chacun, applicable selon son bon vouloir. Au contraire, elle est régie par l’État islamique et ses instances. Le crime de la fornication en particulier fait l’objet de lois et son établissement requiert des modalités tellement strictes que l’on ne les exige même pas pour établir d’autres crimes, eu égard au profond impact qu’il peut avoir dans les esprits et dans la société.
Que l’on s’en tienne donc aux limites tracées par Dieu, afin d’épargner les vies et de garantir la sécurité, qui est le plus grand bienfait que Dieu accorde à Ses Serviteurs. C’est en effet grâce à la sécurité que l’être humain peut jouir de la vie, se concentrer sur son épanouissement personnel et renforcer la société dans laquelle il vit. Il laisse ainsi après lui des générations honorables, capables de reprendre loyalement le flambeau dont elles sont dépositaires, ainsi qu’une mémoire digne d’être conservée à travers les âges. Le Très-Haut dit : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allâh, car Allâh est certes dur en punition ! » [3] Et Il dit également : « Et craignez une calamité qui n’affligera pas exclusivement les injustes d’entre vous. Et sachez qu’Allâh est dur en punition. » [4]
Traduit de l’arabe du site Islamonline.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Sourate 5, Al-Mâ’idah, La Table servie, verset 32.
[2] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 93.
[3] Sourate 5, Al-Mâ’idah, La Table servie, verset 2.
[4] Sourate 8, Al-Anfâl, Le Butin, verset 25.
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