mardi 2 juillet 2002
Comment le Saint Coran dépeint-il l’image de la femme, image qui reflète sa place dans la société ?
La femme constitue la moitié de la société. Ceci est une vérité que la raison connaît et que la réalité confirme. Lorsque nous revenons au Saint Coran, nous constatons qu’il dote la femme d’une personnalité distinguée, fondée sur le respect de soi, sur la dignité et sur la noblesse du caractère. Si le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, dit : "Les femmes sont les sœurs germaines des hommes" c’est qu’il déduit cela de la guidance du Saint Coran. De nombreux versets nous font sentir en effet l’égalité au titre de l’humanité dans les droits naturels entre l’homme et la femme. Ainsi, le Coran parle-t-il d’elle dans des termes signifiant son partenariat avec l’homme et la responsabilité qui leur incombe conjointement.
Par exemple, le Coran dit dans l’histoire d’Adam, le père de l’humanité : "Et Nous dîmes : ‹Ô Adam, habite le Paradis toi et ton épouse, et nourrissez-vous-en de partout à votre guise ; mais n’approchez pas de l’arbre que voici : sinon vous seriez du nombre des injustes›." [1] Le Coran dit également au sujet des femmes et des hommes : "Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations, conformément à la bienséance. Mais les hommes ont un degré sur elles." [2] Le degré en question ici est celui de la responsabilité de la famille et des soins qui lui sont dus.
Le Coran dit encore : "Aux hommes revient une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches ; et aux femmes une part de ce qu’ont laissé les père et mère ainsi que les proches" [3]. Il dit aussi : "Leur Seigneur les a alors exaucés : ‹En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres." [4] Ou encore : "Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumônes, jeûneurs et jeûneuses, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs de Dieu et invocatrices : Dieu a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense." [5]
On constate également que le Saint Coran - pour nous faire sentir la personnalité de la femme et son identité qui doit être protégée et préservée - appelle une des plus longues sourates du Coran : "Les Femmes". Il y parle d’un grand nombre d’affaires relatives aux femmes, affaires qui montrent que la personnalité de la femme dans la société islamique est fondée sur des bases de considération et de respect au regard de l’Islam. Le Coran appelle une autre sourate "La Plaideuse" qu’il commence en parlant de l’écoute accordée par Dieu, par-dessus sept cieux, à une femme qui discutait avec le Prophète et conversait avec lui. Il dit au début de cette sourate : "Dieu a bien entendu la parole de celle qui discutait avec toi à propos de son époux et se plaignait à Dieu. Et Dieu entendait votre conversation, car Dieu est Audient et Clairvoyant." [6]
Le Sage Coran nous parle également de la femme en indiquant que sa personnalité s’élève vers le ciel lorsqu’elle se pare d’un certain nombre de vertus religieuses et sociales. Il s’adresse ainsi à certaines épouses du Prophète dans la sourate 66, l’Interdiction, leur disant : "S’il (Muhammad) divorce d’avec vous, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous, musulmanes, croyantes, obéissantes, repentantes, dévotes et jeûneuses" [7], autrement dit, obéissant à Dieu, accomplissant Ses droits, préservant ce qui doit être préservé au niveau de l’âme, des biens et de l’honneur. De telles femmes se caractérisent par l’honnêteté et la pureté, et sont des émigrées (de la Mecque vers Médine) et des jeûneuses. Ces vertus sont en vérité les mères de toutes les vertus.
Le Saint Coran nous présente par ailleurs de fabuleux exemples des meilleures femmes de l’histoire de l’humanité. Il nous parle ainsi de femmes exemplaires par la foi, l’endurance, la pureté, l’attachement au lien robuste de Dieu. Elles ont ainsi bénéficié au cours des siècles d’une histoire éternisée et d’une mémoire glorieuse. Écoutons donc ce que dit Dieu le Très-Haut : "Et Dieu a donné l’exemple, pour ceux qui croient, de la femme de Pharaon, quand elle dit : ‹Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, et sauve-moi de Pharaon et de ses actes ; et sauve-moi des gens injustes›. De même, Marie, la fille d’Amram, qui avait préservé sa virginité ; Nous y insufflâmes alors de Notre Esprit. Elle avait déclaré véridiques les paroles de son Seigneur ainsi que Ses Livres : elle fut parmi les dévoués." [8]
Le Coran reprend à plusieurs reprises le discours au sujet de la Pure et Vierge Marie, de l’honneur dont elle a été pourvue, de sa pureté, de sa préservation d’elle-même. Il dit par exemple à son sujet : "Son Seigneur l’agréa alors d’un bon agrément, la fit croître de belle manière. Et Il en confia la garde à Zacharie. Chaque fois que celui-ci entrait auprès d’elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d’elle de la nourriture. Il dit : ‹Ô Marie, d’où te vient cette nourriture ?› - Elle dit : ‹Cela me vient de Dieu. Il pourvoit certes de biens à qui Il veut sans compter›." [9] Le Coran dit également : "Et quand les Anges dirent : ‹Ô Marie, certes Dieu t’a élue, t’a purifiée et t’a élue au-dessus des femmes des mondes. Ô Marie, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s’inclinent›." [10]
Le Coran nous parle aussi de la mère de Moïse symbolisant l’instinct maternel dans ses significations les plus profondes, pleine de crainte pour son nouveau-né, pleine de sollicitude pour son fils unique chéri. Néanmoins, elle ne se rebelle pas contre la décision de son Seigneur : "Et quand tu craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n’aie pas peur et ne t’attriste pas : Nous te le rendrons et ferons de lui un Messager›." [11] Après avoir jeté son fils dans le flot du Nil, son unique préoccupation devient de penser à lui, de par la nature de sa maternité et de sa tendresse. Cependant, elle s’en remet à l’aide de Dieu qui renforce son cœur et le raffermit. Ainsi, le Coran dit : "Et le cœur de la mère de Moïse devint vide. Peu s’en fallut qu’elle ne divulguât tout, si Nous n’avions pas renforcé son cœur pour qu’elle restât du nombre des croyants." [12] On comprend alors que parmi les caractéristiques de la personnalité éminente chez la femme vertueuse : la foi en Dieu, la confiance en Lui et l’endurance dans l’adversité.
Dans le Saint Coran, Dieu indique également que la femme a pu, à certaines époques antérieures, atteindre de hauts rangs prestigieux. Ainsi nous parle-t-il de la Reine de Saba, remarquable par son intelligence, sa vision profonde des choses, son ouverture d’esprit qui l’amène à demander conseil. Le Coran dit de cette femme, dans son épisode avec Salomon : "Elle dit : ‹Ô notables ! Conseillez-moi sur cette affaire : je ne déciderai rien sans que vous ne soyez présents pour me conseiller›. Ils dirent : ‹Nous sommes détenteurs d’une force et d’une puissance redoutables. Le commandement cependant t’appartient. Vois donc ce que tu veux ordonner›." [13] Après que le Coran nous a raconté son attitude face à Salomon, il nous apprend que la Reine de Saba a fini par croire en Dieu, déclarant : "Je me soumets avec Salomon à Dieu, Seigneur de l’univers" [14].
La femme peut prouver, grâce à sa personnalité noble, ses belles vertus et ses œuvres grandioses, qu’elle est la moitié de la société que l’on ne peut en aucun cas mésestimer.
Dieu, Exalté soit-Il, est Le plus Savant.
Traduit de l’arabe du site Islam-Online.net. La version originale est consultable sur archive.org.
[1] Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 35.
[2] Sourate 2 intitulée la Vache, Al-Baqarah, verset 228.
[3] Sourate 4 intitulée les Femmes, An-Nisâ’, verset 7.
[4] Sourate 3 intitulée la Famille d’Amram, Âl ʿImrân, verset 195
[5] Sourate 33 intitulée les Coalisés, Al-Ahzâb, verset 35.
[6] Sourate 58 intitulée la Plaideuse, Al-Mujâdilah, verset 1.
[7] Sourate 66 intitulée l’Interdiction, At-Tahrîm, verset 5.
[8] Sourate 66 intitulée l’Interdiction, At-Tahrîm, versets 11 et 12.
[9] Sourate 3, la Famille d’Amram, Âl ʿImrân, verset 37.
[10] Sourate 3 intitulée la Famille d’Amram, Âl ʿImrân, versets 42 et 43.
[11] Sourate 28 intitulée le Récit, Al-Qasas, verset 7.
[12] Sourate 28 intitulée le Récit, Al-Qasas, verset 10.
[13] Sourate 27 intitulée les Fourmis, An-Naml, versets 32 et 33.
[14] Sourate 27 intitulée les Fourmis, An-Naml, verset 44.
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