jeudi 3 novembre 2005
Est-il préférable d’accomplir la prière de l’aïd à la mosquée ou dans un espace ouvert ?
L’avis prévalant dans l’école hanafite considère que la sunnah consiste à se rendre dans le désert pour l’accomplissement de la prière de l’aïd, quand bien même la mosquée congrégationnelle [1] serait suffisamment grande pour accueillir cette prière. À ce sujet, Ibn ʿÂbidîn rapporta d’après Al-Khâniyyah et Al-Khulâsah que la sunnah consiste à ce que l’Imâm se rende dans le désert, et qu’il nomme un représentant pour guider la prière en ville pour les indigents, dans la mesure où il est permis à l’unanimité d’accomplir la prière de l’aïd simultanément à deux endroits différents ; il est également libre de ne pas nommer de représentant.
Les malékites quant à eux estiment qu’il est souhaitable (mandûb) et non pas sunnah d’accomplir la prière de l’aïd dans le désert ; ils jugent indésirable (makrûh) son accomplissement à la mosquée sans excuse, sauf à la Mecque où il est préférable de l’accomplir dans la Mosquée Sacrée en raison de la noblesse du lieu et de la vue de la Maison Sacrée.
Les hanbalites considèrent qu’il est sunnah d’accomplir la prière de l’aïd dans le désert à condition que le lieu soit à proximité de la ville. Lorsque l’endroit est éloigné de la ville, l’endroit est jugé impropre à l’accomplissement de la prière de l’aïd. Ils jugent indésirable son accomplissement à la mosquée sans excuse, sauf à la Mecque où la prière s’accomplit à la Mosquée Sacrée.
L’école shâféite préfère l’accomplissement de la prière de l’aïd à la mosquée, en raison de la noblesse du lieu sauf excuse, par exemple, si la mosquée est trop petite, auquel cas la prière de l’aïd y est indésirable en raison de l’encombrement. Dans ce cas, il est sunnah de se rendre dans le désert pour accomplir la prière.
En résumé, il est préférable aux yeux des shaféites d’accomplir la prière de l’aïd à la mosquée, tandis que les trois autres écoles préfèrent son accomplissement dans le désert, à quelques nuances près exposées précédemment.
Et Allâh est le plus Savant.
Traduit de l’arabe du site internet de la Maison Égyptienne de la Fatwa.
[1] Les juristes distinguent deux types de mosquées : al-masjid al-jâmiʿ ou « mosquée congrégationnelle » désigne les grandes mosquées susceptibles d’accueillir les prières du vendredi et vérifiant certains critères de taille et d’emplacement que l’on est pas tenu de réunir pour les autres prières dans les autres mosquées. NdT.
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