vendredi 22 août 2003
Cette mosquée est située à l’opposé de l’Université du Sultan Hasan, à gauche en montant vers la Citadelle du Mont Muqattam, sur un site dont une partie fut autrefois occupée par la zaouia Ar-Rifa’iyyah. En 1286 A.H. (1869 E.C.), la Princesse Khushyâr, mère du Khédive Ismâ’îl, fit détruire la zaouia ainsi que les bâtiments avoisinants qu’elle avait acquis, afin de construire à leur place une grande mosquée. Elle avait l’intention d’y annexer un mausolée pour elle ainsi que pour ses descendants. Deux autres mausolées devaient également être bâtis, l’un pour le Sheikh ’Alî Abû Shibbâk Ar-Rifâ’î et l’autre pour le Sheikh ’Abd Allâh Al-Ansârî, tous deux enterrés dans l’ancienne zaouia.
L’architecte Husayn Pasha Fahmî, qui était alors sous-secrétaire d’Etat aux fonciers religieux, dessina les plans de la mosquée dont la construction fut supervisée par Khalîl Âghâ. Le bâtiment avait atteint une hauteur de deux mètres au-dessus du niveau du sol lorsque les travaux furent interrompus du fait des modifications apportées aux plans initiaux.
En 1885, la Princesse Khushyâr mourut et fut enterrée dans son mausolée, dans la partie Nord de la mosquée. Lorsque le Khédive Ismâ’îl mourut à son tour, il fut enterré aux côtés de sa mère. En 1905, le Khédive ’Abbâs II chargea Hirz Pasha, chef des architectes au sein du Département pour la Préservation des Monuments Arabes, d’achever la construction de la mosquée. Hirz Pasha s’efforça de suivre les plans de Husayn Pasha en respectant l’objectif initial : construire une immense mosquée afin d’établir un équilibre avec l’Université du Sultan Hasan. Les décorations furent conçues par Hirz Pasha et les travaux durèrent jusqu’à fin 1911.
Les façades de la mosquée sont immensément hautes. Elles sont ornées de renfoncements voûtés dont les arches sont supportées par des colonnes et couronnées d’un marquage folié. La partie inférieure des renfoncements compte deux niveaux de fenêtres. Les grilles des fenêtres du niveau inférieur sont en cuivre tandis que celles du niveau supérieur sont en stuc percé. Une parfaite symétrie fut respectée lors de la conception des façades, ce qui ne fut pas le cas pour les mosquées de l’époque mamelouke.
La mosquée dispose de trois entrées dont l’entrée royale située au milieu de la façade Ouest. Elle est haute, flanquée par des colonnes et couverte par une voussure de stalactites. Ses côtés ainsi que son linteau sont décorés de marbre aux couleurs variées. Les deux autres entrées sont situées au niveau de la façade Sud qui est flanquée par deux tours semi-circulaires au-dessus desquelles s’élèvent deux minarets de style mamelouk.
La mosquée fut construite sur une base rectangulaire dont la partie centrale fut réservée aux prières, le reste étant occupé par les entrées, les mausolées et leurs annexes. La partie réservée aux prières consiste en un carré couvert par un dôme disposant de stalactites, supporté par quatre arches qui reposent sur des piédroits. Aux coins de chaque piédroit se trouvent quatre colonnes de marbre dont les chapiteaux sont sculptés et dorés. Le dôme est entouré de toits en bois et les plafonds sont décorés par des ornements dorés. Les soffites des arches sont également ornés de motifs variés. Les murs ainsi que les piédroits sont garnis de marbre coloré, albâtre et orné d’arabesques. Le mihrab est large et garni d’un fin marbre coloré. À côté du mihrab se trouve un minbar en bois finement travaillé et dont les panneaux sont incrustés d’ébène et d’ivoire. Le toit du minbar et les stalactites au-dessus de sa porte son ornés et dorés.
La mosquée est éclairée à l’aide de lanternes en cuivre et de lampes en verre émaillé. Il s’agit d’une des mosquées les plus richement décorées. Cela est notamment dû aux efforts déployés par les architectes qui l’ont conçue. La Princesse Khushyâr, fondatrice de la mosquée, le Khédive Ismâ’îl, ses femmes et ses descendants, le Sultan Husayn Kâmil et le Roi Fu’âd Ier y furent tous enterrés. Au-dessus de leurs tombes se trouve un cénotaphe en marbre finement travaillé.
Cette présentation s’appuie sur un article du site d’Al-Azhar.
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