dimanche 11 novembre 2001
Nul ne goûtera à la saveur de la foi, ni à sa douceur, si cette foi n’est pas accompagnée d’une pleine acceptation.
L’Imâm Muslim rapporte dans son Sahîh que le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui, dit : "A goûté à la saveur de la foi celui qui accepte Dieu comme Seigneur, l’Islam comme religion et Muhammad - paix et bénédiction sur lui - comme Messager".
Bien que concis dans sa formulation, ce hadith est porteur, comme nous a habitués le Messager de Dieu, paix et bénédiction sur lui, de paroles grandes de sens. Les hommes qui étaient sous l’emprise de l’ignorance anté-islamique (jâhiliyyah) croyaient que Dieu existait et, en leur for intérieur, reconnaissaient la véridicité et la loyauté du Messager. Pourtant, l’acceptation ne trouva pas de place dans leurs cœurs emplis de dénégation et de vanité. C’est pour cela que Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "Et bien que convaincus dans leur for intérieur de la véracité de Nos signes, ils les nièrent par injustice et par vanité. " [1]
Accepter Dieu comme Seigneur, c’est avoir la foi absolue en la Seigneurie de Dieu, la certitude en l’Unicité Transcendante de Son Pouvoir, de Sa Domination, de Son Jugement et de Sa Force.
Accepter l’Islam comme religion, c’est avoir la foi absolue en l’Islam comme source des rites de l’adoration : "Dis : « En vérité, mes prières et mes actes de dévotion, ma vie et mon trépas sont entièrement voués à Dieu, Seigneur des mondes, Lui qui n’a point d’associé ! Tel est l’ordre que j’ai reçu et auquel je suis le premier à me soumettre." [2]
C’est également avoir la foi en l’Islam comme source de la Loi : "N’est-il pas étonnant de voir ces gens qui prétendent croire à ce qui t’a été révélé et à ce qui a été révélé avant toi, mais qui veulent recourir au jugement des fausses idoles, qu’ils avaient pourtant reçu ordre de renier ? Ainsi, Satan veut les enfoncer encore davantage dans la voie de l’égarement. Et lorsqu’on les invite à se rallier aux révélations de Dieu et à Son Prophète, on voit ces hypocrites faire la sourde oreille et littéralement s’enfuir. Qu’adviendra-t-il lorsqu’un malheur, sanctionnant leurs propres agissements, s’abattra sur eux, et qu’ils viendront vers toi, jurant par Dieu qu’ils ne désiraient que bienfaisance et concorde ? Ces gens-là, Dieu sait ce que recèlent leurs cœurs. Cependant, ne leur tiens pas rigueur. Exhorte-les et adresse-leur des propos susceptibles de les convaincre." [3]
Puis Dieu - Exalté Soit-Il - dit : "Non ! Par ton Seigneur ! Ces gens ne seront de vrais croyants que lorsqu’ils t’auront pris pour juge de leurs différends et auront accepté tes sentences sans ressentiment, en s’y soumettant entièrement." [4]
Nous tirons de ces éléments qu’il est indispensable pour le musulman de croire d’une foi ferme et entière et qu’il sache que la foi exige d’honorer les droits de l’attestation qu’il n’y a de dieu que Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu. Ces droits consistent en une certitude siégeant dans le cœur, des rites cristallisés dans l’adoration, et un droit traduit par la loi. Ainsi, l’établissement de ce principe invariant avec tout ce qu’il renferme et dans toute sa globalité est indispensable : l’Islam est une foi, un rite et une loi. L’Islam authentique doit nécessairement régir les fondements du dogme, les rites de l’adoration, l’établissement des lois et les principes du système qu’il propose dans son intégralité.
Accepter Muhammad - paix et bénédiction sur lui - comme Prophète et Messager, c’est avoir la conviction que nous avons reçu les lois divines par son intermédiaire et qu’il est indispensable de s’y soumettre. "Prenez ce que le Prophète vous donne, et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit. Et craignez Dieu, car Il est Terrible quand Il sévit !" [5] "Celui qui obéit au Messager obéit de fait à Dieu. Quant à ceux qui se détournent de toi, Nous ne t’avons pas envoyé pour assurer leur sauvegarde." [6]
En somme, la voie complète et parfaite du musulman est régie par l’Islam, en termes de foi, de rite et de loi.
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh ʿAbd Al-Hamîd Kishk, Hadîth min Al-Qalb.
[1] Sourate 27, An-Naml, Les Fourmis, verset 14. NdT
[2] Sourate 6, Al-Anʿâm, Les Bestiaux, versets 162 et 163. NdT
[3] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, versets 60 à 63. NdT
[4] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 65. NdT
[5] Sourate 59, Al-Hashr, L’Exode, verset 7. NdT
[6] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 80. NdT
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