vendredi 19 janvier 2007
Originaire de Bagdad, en Iraq, la famille de Sheikh Anwar Shâh s’établit au nord de l’Inde, entre le Pakistan et la Chine, dans la région du Cachemire. Il effectua lui-même les recherches concernant sa généalogie et la fit remonter jusqu’à la famille du Grand Imâm Abû Hanîfah — qu’Allâh l’agrée —. Son père, un savant connu pour son détachement vis-à-vis de ce bas monde ainsi que son goût prononcé pour les actes d’adoration surérogatoires, fut un Sheikh réputé et respecté dans la discipline du tasawwuf au Cachemire.
Il naquit le 27 Shawwâl 1292 A.H. (26 novembre 1875 E.C.) au matin dans la région de Lawlâb au Cachemire.
Le jeune Anwar Shâh commença à étudier le Coran vers l’âge de quatre ans dans le giron de son père. À l’age de six ans, il avait déjà complété sa mémorisation ainsi que l’étude de quelques livres de langue persane. Ensuite, auprès du Sheikh Ghulâm Muhammad Sâhab, il eut l’occasion d’approfondir ses connaissances en langue persane et commença à étudier la langue arabe.
Alors qu’il était à peine âgé de treize ou quatorze ans, poussé par sa soif de savoir, Anwar Shâh Al-Kashmîrî quitta sa ville natale pour étudier. Il se rendit à Sarhad puis à Hazârah où, en compagnie de maîtres savants et pieux, il étudia pendant trois années les différentes sciences liées à la langue arabe. La soif de savoir du jeune étudiant n’en fut pas étanchée pour autant. Séduit par le prestige de Dâr Al-ʿUlûm Déoband dont il entendit parler, Anwar Shâh quitta Hazârah en 1307 A.H. (ou 1308) à l’âge de quinze ou seize ans et s’y rendit afin d’y étudier. Il s’instruisit au sein de cet établissement pendant quatre ans [1] et y profita pleinement du savoir de savants de renom. L’enseignement dont il bénéficia ne se limitait pas à une simple transmission théorique des sciences islamiques, il englobait également leur mise en pratique dans la vie quotidienne accompagnée par la discipline de la purification du cœur. Anwar Shâh compléta ses études à Déoband en 1312 A.H. vers l’âge de vingt ans.
Parmi les grands savants dont il put profiter, on peut citer Sheikh Al-Hind Mahmoud Al-Hasan Déobandî, Sheikh Khalîl Ahmad Saharanpûrî, Sheikh Muhammad Ishâq Amristarî Muhâjir Madanî et Sheikh Ghulâm Rasûl Hazârwî.
Après avoir terminé son cursus universitaire à Déoband, Anwar Shâh partit étudier à Gangoh sous l’égide de Sheikh Rashîd Ahmad Al-Gangohî. En plus d’être habilité par ce dernier à transmettre les hadîths d’après son sanad (chaîne de transmission), il bénéficia aussi, par le biais de sa compagnie, de nombreux bienfaits spirituels.
Après cette formation, Anwar Shâh se rendit à Delhi où il enseigna dans la Madrassa Amîniyah pendant environ quatre ans. Ensuite, en raison de certaines contraintes, il se vit obligé de retourner au Cachemire. De là, répondant à l’appel du Prophète Ibrâhîm — paix sur lui —, Anwar Shâh se mit en route pour accomplir le pèlerinage aux lieux saints de la Mecque, en 1323 A.H. Au cours de ce voyage, il fit la connaissance de plusieurs grands savants en provenance d’Égypte, du Shâm (Palestine, Liban, Syrie et Jordanie). Anwar Shâh fit forte impression sur ces érudits qui, au fur et à mesure de leurs entrevues avec lui, ne tardèrent pas à reconnaître les aptitudes de cet esprit éclairé. Ils l’autorisèrent à utiliser leurs chaînes de transmission du Hadîth et l’apprécièrent au point d’y faire figurer son nom « Sheikh Muhammad Anwar Shâh Al-Kashmîrî » précédé du titre honorifique de Al-Fâdil (i.e. « l’excellent »). Ainsi le Sheikh put se lier à la prestigieuse chaîne de transmission du savant du Shâm Sheikh Husayn Ibn Muhammad Al-Jisr At-Tarâbulsî. Après son retour du pèlerinage aux lieux saints, il resta environ trois ans au Cachemire où il fonda, suite à la demande pressante de Khâja ʿAbd As-Samad Kakrouw et du Président de région, la Madrassa « Faysé-‘am » (i.e. dont le profit est général). Il y enseigna pendant trois ans.
Les responsables de Dâr Al-ʿUlûm Déoband profitèrent de la présence de Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî lors de la Djalsa de fin d’année [2] pour lui proposer un poste d’enseignant. Ainsi, dix ans à peine après avoir été attiré par le prestige de cet établissement, Anwar Shâh Al-Kashmîrî s’y retrouvait enseignant. Il y enseigna les Sunan d’Abû Dâwûd et le Sahîh de Muslim. Malgré cela, il refusa de prendre un salaire en contrepartie de son travail. Quelques années plus tard, suite au décès de sa mère, Anwar Shâh se vit dans l’obligation de retourner au Cachemire. Néanmoins, après que les responsables de Dâr Al-ʿUlûm aient insisté pour qu’il réintègre son poste, il accepta de reprendre son enseignement à Déoband.
Bien que son retour ait fortement été sollicité par les responsables de l’établissement et que ses compétences dans ce domaine ne faisaient aucun doute, le Sheikh Anwâr Shâh Al-Kashmîrî n’accepta toujours pas de toucher un salaire en contrepartie de l’enseignement qu’il prodiguait. En dernier recours, gêné par cette situation, Sheikh Hâfidh Muhammad Ahmad Qâsimî [3] — le directeur de Dâr Al-ʿUlûm Déoband à cette époque — réussit à le convaincre d’accepter de prendre au moins les repas avec lui. À eux se joignirent d’illustres savants tels que Sheikh Habîb Ar-Rahmân ʿUthmânî, l’érudit Shabir Ahmad ʿUthmânî, Sheikh ʿUbaydullâh Sind-hî. L’heure du repas devint ainsi très rapidement, pour ces grands hommes de science, un lieu d’échange privilégié. Ils prenaient plaisir à y partager le résultat de leurs recherches et à s’enrichir, les uns, de la présence des autres. Cette heureuse situation se prolongea pendant dix ans.
Malgré l’insistance répétée de la part des responsables du Dâr Al-ʿUlûm pour le convaincre du contraire tout au long de cette époque, le Sheikh Anwar Shâh n’accepta de prendre un salaire qu’une fois marié et après avoir eu des enfants.
À la même période, Sheikh Al-Hind — le chargé d’enseignement de Sahîh d’Al-Bukhârî à Déoband — partit vivre dans le Hijâz. De ce fait, Anwar Shâh fut désigné pour le remplacer en tant que Sadaré Mudariss [4] à l’enseignement du Sahîh d’Al-Bukhârî et de Al-Jâmiʿ As-Sahîh d’At-Tirmidhî [5]. Il y enseigna jusqu’en 1345 A.H.
Sa personnalité était complète. Il ne se contentait pas de connaître, il mettait en pratique. Ses proches dirent de lui qu’il était très facile, par le simple fait de le côtoyer, d’apprendre à vivre selon la Sunnah du Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui. — En effet, bien que constamment plongé dans les recherches, Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî n’en était pas moins attentif au fait de suivre scrupuleusement, et dans les moindres détails, les enseignements du Coran et de la Sunnah tels qu’ils furent compris, pratiqués et transmis par le pieux Salaf. [6]
Son visage rayonnait de piété à tel point qu’un non musulman dit une fois à son sujet : « Ce visage est déjà une preuve de la véracité de l’Islam ! »
Lorsque arrivait l’heure de la prière du vendredi, on le voyait partir avec empressement comme si la scène décrite dans le Coran [7] se déroulait devant nos yeux.
Parmi les paroles qui revenaient constamment sur sa langue : « Hasbounallâh » (i.e. Dieu nous suffit) et « Allâhu Ajall » (i.e. Dieu est Le plus Noble, Le plus Exalté).
Pendant ses cours, pris par la crainte d’Allâh, on pouvait voir les larmes emplir ses yeux tandis qu’il s’efforçait de les retenir. De même, pendant ses discours, lorsqu’il lui arrivait de lire quelque verset au sujet de la crainte d’Allâh, ses yeux accompagnaient ses paroles et ses larmes se communiquaient à l’auditoire qui, lui aussi, se mettait à pleurer.
Il était attentif envers autrui et s’efforçait d’être disponible. Ainsi, à l’image de notre Saint Prophète — paix et bénédictions sur lui — quand il se tournait vers une personne, il se tournait entièrement.
Malgré l’étendue de son savoir, il était très respectueux envers les autres savants. Un respect mêlé de pudeur qui l’empêchait, lorsqu’il parlait avec les anciens d’entre eux, de les fixer dans les yeux et le poussait même à faire en sorte de ne pas croiser leurs regards.
Il était tellement plongé dans les recherches et l’enseignement qu’on disait de lui qu’il était « la science personnifiée ». Or, on pouvait facilement voir chez cet homme, parmi les conséquences de cette science, celle que Dieu décrivit dans le Saint Coran lorsqu’Il affirma que : « Ceux qui craignent véritablement Allâh, parmi Ses serviteurs, ce sont les savants » [8].
L’étendue de son savoir occultait ses autres vertus qui n’en étaient pas moindres.
Le Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî était un homme doté de nombreuses qualités intérieures. Ce côté de sa personnalité, concernant le Sulûk (i.e. le cheminement spirituel) et le tasawwuf (i.e. la purification du cœur), avait été relégué au second plan par la notoriété de sa science alors qu’Allâh — Exalté soit-Il — lui avait aussi donné une grande part de connaissance dans ces domaines. Bien qu’il fût considéré parmi les gens de « Al-Ihsân » [9] et que ses maîtres spirituels — Sheikh Ahmad Gangohî, Sheikh ul-Hind Mahmûd Al-Hasan Déobandî ainsi que son propre père Sheikh Muʿadhdham Shâh Al-Kashmîrî — lui eussent donné l’autorisation de prendre à son tour des élèves aspirants à cet état, Sheikh Muhammad Anwar Shâh Al-Kashmîrî restait humble et discret. Il n’avait pas l’habitude de parler de ces choses là.
ʿAbd Al-Qâdir Raypûrî dit à son sujet : « Une fois, alors que je m’étais rendu à la Madrasah Amîniyyah, j’ai trouvé le Sheikh en train de faire du dhikr. Ensuite, il se leva afin de se rendre au marché. À chaque fois qu’il sortait, il faisait tomber son châle jusqu’au niveau de ses yeux afin de ne pas laisser son regard se poser, même par inadvertance [10], sur une femme étrangère. »
Parmi ses disciples, on compte brièvement les savants suivants : Shâh ʿAbd Al-Qâdir Raypûrî, Muftî Muhammad Shafîʿ Déobandî, Sayyid Munâzir Ahsan Guîlânî, Muhammad Idrîs Kandahlawî, Sayyid Badré ʿAlâm Miratî, Hifz Ar-Rahmân Siûhârwî, Muhammad Yûsuf Binûrî, Muftî ʿAtîq Ar-Rahmân ʿUthmânî, Habîb Ar-Rahmân Lidihiânwî, Muhammad Manzûr Nuʿmânî, Muhammad Hasan Amristarî et Qârî Muhammad Tayyib Qâsimî.
En plus de ses nombreux écrits, les cours de Sheikh Muhammad Anwar Shâh Al-Kashmîrî furent réunis par deux de ses grands élèves. Il y a notamment son commentaire du Sahîh Al-Bukhârî (en 4 tomes) intitulé Fayd Al-Bârî, qui fut compilé par Sayyid Badré ʿAlâm Miratî et son commentaire du Sahîh Muslim compilé par Sayyid Manâzir Ahsan Guîlânî.
Son commentaire des Sunan de Abû Dâwûd fut compilé par Muhammad Idrîss Kandahlawî. Et il existe aussi, en langue urdue, un autre de ses commentaires du Sahîh Al-Bukhârî, intitulé Anwâr Al-Bârî composé en 32 volumes de 6 500 pages.
À côté de son dévouement pour les recherches, l’écriture et l’enseignement, le Sheikh Muhammad Anwar Shâh Al-Kashmîrî s’est beaucoup impliqué dans le mouvement Khatmou-n-Noubouwwa [11].
Le Hâfidh Muhammad Akbar Shâh Bukhârî [12] dit : « L’une des particularités qui différenciaient Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî de ses contemporains est son excellence dans toutes les branches des sciences islamiques. On peut avancer, sans exagérer pour autant, que même parmi les savants anciens, il est rare de trouver un tel niveau d’érudition. »
Le Sheikh Ashraf ʿAlî At-Thanwî dit à son sujet : « À mon avis, l’une des preuves de la véracité de l’Islam, c’est la présence de Anwar Shâh Al-Kashmîrî dans la communauté musulmane. Si cette religion comportait la moindre faille, il n’aurait pu en faire partie ». [13]
Le Sheikh Shabîr Ahmad ʿUthmanî dit de lui : « À la mort de Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî, lors d’une assemblée à la madrassa de Dabhel, si quelqu’un d’Égypte ou du Shâm m’avait demandait si j’avais déjà vu le Hâfidh Ibn Hajar Al-ʿAsqalânî ou Taqiyy Ad-Dîn Ibn Daqîq Al-ʿÎd ou Sheikh ʿIzz Ad-Dîn Ibn ʿAbd As-Salâm alors j’aurais pu lui répondre : « Oui ! », car j’ai vu Anwar Shâh Al-Kashmîrî. En réalité, il n’y a que l’époque qui le différencie de ces hommes. Et s’il avait vécu aux VIème et VIIème siècles de l’hégire, alors les pages de l’histoire auraient étés remplies de récits à son sujet comme on peut trouver aujourd’hui des récits concernant ces grands personnages. J’ai le sentiment que les Sheikhs Ibn Hajar, Taqiyy Ad-Dîn et ʿIzz Ad-Dîn sont décédés aujourd’hui ».
Sheikh Shâh ʿAbd Al-Qâdir Raypûrî disait de lui : « Shâh Sâhab, est l’un des signes d’Allâh ».
Sheikh Husayn Ahmad Madanî dit : « J’ai rencontré les savants de l’Inde, du Hijâz, de l’Iraq, de l’Égypte ainsi que du Shâm et nous avons parlé de science. Cependant, je n’ai pas trouvé parmi eux quelqu’un qui réunissait autant de connaissances dans un domaine aussi vaste que Sheikh Anwâr Shâh Al-Kashmîrî. Le grand érudit égyptien Sheikh Rashîd Ridâ a dit une fois à Déoband : "Par Allâh ! Je n’ai jamais vu quelqu’un comme lui !" ». [12]
ʿAtâ’ullahi Shâh Bukhârî dit : « La caravane des Sahâbah est passée et Anwar Shâh Al-Kashmîrî est resté ».
Muhammad Yûsuf Binûrî écrivit un livre concernant la vie du Sheikh intitulé Nafhatou-l-ʿAmbar (Le parfum de L’ambre).
Les anecdotes concernant la mémoire de Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî sont nombreuses.
Non content de connaître par cœur de nombreux passages d’ouvrages de Fiqh et de Hadîth, il était aussi capable de préciser le numéro de la page qu’il citait ainsi que l’emplacement des lignes concernées dans les moindres détails. [14]
D’après les recherches de Sayyid Manâzir Ahsan Guîlânî concernant la mémoire de son professeur — le Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî — celui-ci connaissait au minimum entre 40 000 et 50 000 vers de poésie en arabe.
Muhammad Idrîss Kandahlawî dit de lui : « Sa mémoire était telle que ce qu’il avait vu ou entendu une fois était tout simplement protégé de disparaître. On peut le considérer comme l’Imâm Az-Zuhrî [15] de son époque. »
Le poète musulman Muhammad Iqbal écrivit à son sujet :
Les cinq derniers siècles de l’Islam ont failli
À produire l’égal d’Anwar Shâh Al-Kashmîrî
Sheikh Habîb Ar-Rahmân ʿUthmânî dit de lui : « Il était une bibliothèque ambulante ».
Il est bon de noter, malgré son prestige, l’opinion que le Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî avait de ses pairs. Une fois, il dit : « Nous sommes venus ici [du Cachemire au centre de l’Inde] et nous y avons trouvé la religion complète — sous sa meilleure forme — chez le Sheikh Al-Gangohî. Après cela, nous l’avons vue chez « Sheikh Al-Hind » [Sheikh Mahmûd Al-Hasan Déobandî] et Sheikh Raypûrî. Maintenant, si quelqu’un la cherche, qu’il se rende chez Sheikh Ashraf ʿAlî At-Thanwî ».
Suite à une dissension entre les savants de Déoband, Mufti ʿAziz Ar-Rahmân, l’érudit Shabir Ahmad ʿUthmânî, Sirâj Ahmad Déobandî, Sayyid Badré ʿÂlam Miratî, ainsi que d’autres professeurs et étudiants s’installèrent à Dâb-hel [16] pour la Jamiʿah Islamiyah. Anwâr Shâh était parmi eux. Il enseigna le Hadîth dans cet établissement jusqu’en 1351 A.H. Dans la nuit du 2 Safar 1352 A.H. (27 Mai 1933 E.C.), Anwar Shâh Al-Kashmîrî décèda à Déoband. Il était alors âgé d’environ 60 ans.
Innâ lillâhi wa Innâ Ilayhi Râjiʿûn
Parmi la famille de Sheikh Anwar Shâh Al-Kashmîrî, deux de ses fils poursuivirent dans le sillon de leur père et enseignèrent à Déoband. Il s’agit de Muhammad Andar Shâh Al-Kashmîrî et de Muhammad Azhar Shâh Al-Kashmîrî.
Que Dieu illumine la tombe de ce grand savant, qu’Il lui fasse miséricorde et accepte sa vie au service de l’Islam. Que Dieu nous permette d’être inspirés par la lecture de la vie de Ses pieux serviteurs, et de nous compter parmi eux. Âmîn.
Cet article se base sur le livre intitulé « Akâbir-ʿulamâ-é-Déoband » (Les grands savants de Déoband) écrit en langue urdue par le Hâfidh Muhammad Akbar Shâh Bukhârî ainsi que sur les notes de Qarâré dil (Sérénité du cœur) écrit en langue urdue par Muftî Ridhaou-l-Haqq.
[1] Connaissant déjà les langues persane et arabe, il fut dispensé des premières années du cursus qui y sont consacrées.
[2] Assemblée venant ponctuer la fin de l’année scolaire dans les instituts de Dar Al-ʿUlûm. À cette occasion, les gens de la localité sont invités à venir assister au dernier cours du Sahîh Al-Bukhârî clôturant le cursus scolaire des étudiants de classe « ʿilm » (i.e. Sciences islamiques), ainsi qu’à écouter les élèves de classe « hifdh » (i.e. mémorisation du Saint Coran) réciter le dernier passage apprit par cœur et clôturant leur apprentissage complet du Saint Coran. Quelques poèmes sont aussi lus à cette occasion et un repas est offert aux visiteurs.
[3] Le fondateur de Dâr Al-ʿUlûm Déoband s’appelait Sheikh Qâsim Nânotwî. C’est pour cette raison que tout diplômé de Dâr Al-ʿUlûm Déoband est aussi qualifié de « Qâsimî ».
[4] Sadaré (i.e. chef) : Professeur nommé à la tête de ses confrères, chargé de la répartition des livres que chacun d’entre eux aura à enseigner durant l’année scolaire, ainsi que d’établir le programme d’enseignement de l’établissement. C’est souvent lui, s’il cumule cette fonction avec celle d’enseigner le Sahîh Al-Bukhârî, que l’on appelle « Sheikh Al-Hadîth ».
[5] Les « Sunan » sont les livres de hadîths qui sont écrits en suivant l’ordre des livres de Fiqh. Quant au Jâmiʿ, il comporte quelques chapitres qui lui sont particuliers comme, par exemple, le Tafsîr.
[6] As-Salaf As-Sâlih, ou les « pieux prédécesseurs » : Cette expression désigne les Compagnons, leurs élèves et les élèves de leurs élèves.
[7] Conférer la sourate 62, Al-Jumuʿah, Le vendredi, verset 9.
[8] Sourate 35, Fâtir, Le Créateur, verset 28.
[9] Al-Ihsân : la bienfaisance ; ce terme désigne la discipline de l’éducation spirituelle en tant que complément de l’islam et de la foi, conformément au hadîth de Jibrîl.
[10] Il y a une nuance claire entre le fait de « voir » et celui de « regarder ». Ici, c’est du fait même de « voir » que le Sheikh souhaitait protéger son regard.
[11] Littéralement « Sceau de la Mission Prophétique ». Il s’agit du mouvement mis en place par les savants de l’Inde pour contrer le Qâdianisme (secte Ahmadiya) dont le fondateur — un imposteur nommé Mirza Ghulâm Ahmad Al-Qâdianî — s’est prétendu prophète de Dieu et dont les adeptes considèrent (jusqu’à aujourd’hui) que tout musulman se démarquant de lui est un hérétique (sic) et un paria de l’Islam (sic).
[12] L’auteur de Akâbir-‘ulamâ-é-Déoband (Les grands savants de Déoband).
[13] Extrait du livre Hayâté-Anwar (i.e « la vie de Anwar »), ouvrage consacré à la vie du Sheikh.
[14] Extrait des notes de Qarâré dil (Sérénité du cœur) de Muftî Ridhaou-l-Haqq.
[15] Ibn Shihâb Az-Zuhrî était un grand savant du Hadîth. Il est très cité dans les chaînes de narrations.
[16] Village situé dans les faubourgs de Surat (Gudjrat).
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