Notre maître eut des obligations qui l’empêchèrent de s’occuper de son école. Il donna le relais à des enseignants qui n’avaient pas cette âme illuminée qu’il avait, ni sa science abondante, ou sa grande politesse, ou ses nobles manières séduisantes. Le novice qui a goûté à ces douceurs de jadis ne put endurer leur compagnie, et ce, bien qu’il n’ait pas terminé l’apprentissage du Coran, ni réalisé l’espoir insistant de son père de le voir " Hafidh " (mémorisateur) du Coran. Alors qu’il était arrivé dans sa mémorisation du Coran à sourate Al-Isrâ’ (soit environ la moitié du Coran), il avoua à son père, avec une surprenante insistance, qu’il ne pouvait plus supporter cette école et qu’il devait absolument partir au collège.

Le collège de l’époque était semblable aux écoles primaires d’aujourd’hui, en enlevant la langue étrangère et en ajoutant quelques matières traitant des lois des transactions immobilières et financières, ainsi qu’une dose de jardinerie. Aussi, les sciences de la langue Arabe et la religion étaient enseignées de façon plus approfondie à l’époque.

Le père, soucieux de voir son fils accomplir la mémorisation du Livre de Dieu, exprima son désaccord quant à ce souhait. Mais, il finit par donner une suite favorable à cette demande lorsque le fils promit d’achever l’apprentissage du Noble Coran à la maison. A peine la première semaine s’est-elle écoulée, que le jeune adolescent devint un élève au collège, partageant son temps entre les leçons de la matinée, l’apprentissage de la fabrication des montres qui le passionna et ce, entre la sortie de l’école et le soir, et la révision de ses leçons avant de dormir. L’apprentissage du Coran se faisait après la prière de l’aube jusqu’à son départ matinal à l’école.