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L’éducation religieuse et la jeunesse

mardi 27 septembre 2005

Sheikh Muhammad Al-Khidr Husayn

Chers lecteurs, en jetant un œil scrutateur sur le passé, nous nous arrêtons sur des événements que l’histoire nous relate en des propos élogieux. Car ces événements furent l’expression de la puissance de l’esprit et de la force de caractère.

Parmi ces événements, il en est qui ont porté telle nation d’un état de sclérose à un état de créativité, ou qui l’ont transporté d’un état de servitude vers un état de souveraineté. Si nous passons outre ces événements et que nous nous intéressons plutôt aux personnes qui ont soulevé et débridé cette nation, nous découvrons que ce sont les jeunes, ces jeunes que leurs sentiments poussent à l’action et que la vue du danger rend d’autant plus courageux.

Voici Abû Muslim Al-Khurasânî qui, à l’âge de 21 ans, a adopté la cause abbasside et a ébranlé le trône de la dynastie omeyyade. Voilà Muhammad Ibn Al-Qâsim Ath-Thaqafî qui, à l’âge de 17 ans, a pris le commandement d’une armée combattant les tribus rebelles et est parvenu à mater la révolte, inspirant ainsi au poète les vers suivants :

Inna-s-samâhata wal-murû’ata wan-nadâ *** Li-Muhammad Ibnil-Qâsim Ibni Muhammadi
Qâd al-juyûsha li-sabʿa ʿashrata hijjatin *** Yâ qurba dhâlika su’dadam-mim-mawlidi

La magnanimité, l’esprit chevaleresque et la pureté sont le lot de Muhammad Ibn Al-Qâsim Ibn Muhammad.
Il commanda les armées à l’âge de dix-sept ans. Que sa gloire est proche de sa naissance !

Le Messager de Dieu a attiré l’attention sur le fait que les fonctions de l’État doivent être assumées par ceux qui en sont capables, et que la capacité à réaliser des œuvres grandioses peut se rencontrer parmi les jeunes gens. C’est dans cette optique qu’il désigna Usâmah Ibn Zayd, alors à peine âgé de 18 ans, au poste de commandant de l’armée musulmane, avec une bannière qui flottait au-dessus de gens comme Abû Bakr As-Siddîq et ʿUmar Ibn Al-Khattâb.

Les jeunes ont en effet des âmes qui inclinent vers le bien, et une fierté qui refuse toute gloire superficielle. Lorsque les jeunes se dirigent vers des objectifs cruciaux et qu’à cet effet, ils empruntent des chemins droits, il ne reste plus à la nation que de relever la tête avec fierté, et il ne reste plus à ses ennemis que de redouter sa puissance et de rechercher la pacification.

Comment devons-nous procéder pour que notre jeunesse s’oriente vers la réclamation d’une souveraineté imprescriptible ? Et une fois orientée vers cet objectif, comment devons-nous procéder pour qu’elle emprunte le chemin le plus droit et le plus sûr ? C’est ce à quoi nous devons sérieusement réfléchir, en y consacrant tous nos efforts.

Oui, nous avons exploré tous les recoins de la pensée, nous avons cherché des réponses dans l’histoire et dans les expériences passées ; il n’existe pas une seule lointaine idée de laquelle nous ne nous sommes approchés, ni un seul remède dont nous n’avons levé le voile. Nous avons conclu qu’il n’y a pas d’autre moyen pour que notre jeunesse devienne la meilleure jeunesse suscitée parmi les hommes, que de la voir éclairée par la guidance de Dieu, et en perpétuelle concurrence pour s’embellir des préceptes de Sa noble Législation :

Adabul-fatâ fî ay-yurâ mutamassikan *** Bi-awâmirim-mir-rabbihi wa-nawâhî
L’éducation du jeune homme consiste à ce qu’il soit attaché aux Commandements et aux Interdits de son Seigneur.

Certes, la religion guide vers la voie la plus droite ; elle appose dans les âmes le sceau des nobles vertus morales, érige devant elles les critères permettant de distinguer la rectitude de l’égarement, et leur montre comment mener une vie douce et épanouie.

Si notre jeunesse se voit inculquer les vérités de la religion épurées de toute forme d’innovation, et si ces âmes se réjouissent de cette sagesse comme se réjouirait une cité pieuse lorsque tombe une averse bénéfique, nous aurons réussi à former des hommes prêts à s’investir pleinement dans la vie, ne se contentant pas de discours prononcés du haut des chairs, ni d’articles rédigés sur des bureaux. Ce seront des hommes qui savent et qui parlent conformément à leur savoir, qui parlent et qui agissent conformément à leurs paroles.

Wa-arâka tafʿalu mâ taqûlu wa-baʿduhum *** Madhqul-lisâni yaqûlu mâ lâ yafʿalu
Je vois que tu fais ce que tu dis, tandis que d’autres, à la langue hypocrite, disent ce qu’ils ne font pas.

La foi remplit les cœurs d’un profond respect pour le Créateur Unique. Et quiconque respecte comme il se doit le statut de son Créateur, considère avec mépris toute créature orgueilleuse. Parmi les maux qui dévorent impitoyablement la dignité des peuples, et qui les jettent en proie à l’humiliation, il y a la terreur exercée par le pouvoir de la créature, et qui empêche les peuples de s’exprimer sincèrement ou d’agir avec sagesse.

Il faut donc que la foi sincère soit le guide de nos jeunes. Car tout acte accompli par un individu dont la foi est faible est nécessairement mêlé à des considérations ostentatoires. Et un tel individu ne pourra s’empêcher de dévier vers la gauche ou de reculer en arrière, selon les cas.

Wa-idhâ kâna fil-anâbîbi hayfun *** Waqaʿat-tayshu fî sudûris-siʿâdi
Lorsque leurs manches sont voilés, les lances suivent des trajectoires déviantes.

Si d’aucuns disent que les consciences se vendent et s’achètent, alors nous répondons que nul n’a les moyens d’acheter les consciences des croyants sincères, si ce n’est le Seigneur des mondes.

Nous avons observé chez certains de nos jeunes une certaine déviance vis-à-vis de la rectitude. Nous avons craint que ces comportements déviants ne contaminent toute la jeunesse, si bien que l’Égypte - par ailleurs leader des contrées orientales du monde musulman - devienne la source de l’athéisme et de la licence morale. Mais nous avons vite constaté que des jeunes de l’enseignement supérieur assistent assidûment aux cours de sciences religieuses, veulent connaître les jugements et les préceptes véhiculés par la religion et prennent contact avec les associations islamiques. Je dirai même que c’est grâce aux jeunes que de telles associations ont pu voir le jour ou ont pu être soutenues.

En réalité, l’action de certains militants qui invitent les jeunes à la religion a porté ses fruits, dans la mesure de l’effort qui a été fourni en ce sens.

Pour autant que le cercle de ces efforts s’élargisse, que le nombre de savants qui y travaillent augmente, que les institutions concernées orientent davantage leurs préoccupations vers l’éducation religieuse, pour autant que cet espoir se réalise - et je suis persuadé qu’il le sera -, nous aurons atteint la dignité et la puissance que nous recherchons, nous aurons gagné une vie aux voies sûres, et aux conséquences heureuses. Telle est la Promesse de Dieu, et Dieu ne trahit pas Sa Promesse.

P.-S.

Traduit de l’arabe d’un article de Sheikh Muhammad Al-Khidr Husayn, paru dans la revue Al-Hidâyah Al-Islâmiyyah et disponible en ligne sur le site Toislam.net.

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