dimanche 14 décembre 2003
Issu de l’école islamique de Hadramawt au Yémen, Sheikh Al-Habîb ʿAlî Al-Jifrî [1] éveille les cœurs par ses prêches qui visent à revivifier la spiritualité et l’attachement à Allah dans le cœur et le quotidien des musulmans. Dans ses exhortations émouvantes, il aborde la purification de l’âme, l’amour et l’observance d’Allah, l’attachement ferme à la Sunnah du Prophète, le cheminement permanent vers Dieu et l’humilité envers les savants de la communauté.
Sheikh ʿAlî Al-Jifrî naquit en 1971 à Jeddah, en Arabie Saoudite, au sein d’une famille yéménite dont la généalogie remonte au seigneur des martyrs, l’Imâm Al-Husayn Ibn ʿAlî Ibn Abî Tâlib.
Son nom complet est ʿAlî Zayn Al-ʿÂbidîn Ibn ʿAbd Ar-Rahmân Ibn ʿAlî Ibn Muhammad Ibn ʿAlawî Ibn ʿAlî Ibn ʿAlawî Ibn ʿAlî Ibn Ahmad Ibn ʿAlawî Ibn ʿAbd Ar-Rahmân Mawlâ Al-ʿArshah Ibn Muhammad Ibn ʿAbd Allâh At-Tirîsî Ibn ʿAlawî Al-Khawwâs Ibn Abî Bakr Al-Jifrî Ibn Muhammad Ibn ʿAlî Ibn Muhammad Ibn Ash-Shahîd Ahmad Ibn Al-Faqîh Al-Muqaddam Muhammad Ibn ʿAlî Ibn Muhammad Sâhib Al-Mirbât Ibn ʿAlî Khâliʿ Qasam Ibn ʿAlawî Ibn Muhammad Ibn ʿAlawî Ibn ʿUbayd Allâh Ibn Al-Imâm Al-Muhâjir Ahmad Ibn ʿÎsâ Ibn Muhammad An-Naqîb Ibn ʿAlî Al-ʿUraydî Ibn Jaʿfar As-Sâdiq Ibn Muhammad Al-Bâqir Ibn ʿAlî Zayn Al-ʿÂbidîn Ibn Al-Husayn Ibn ʿAlî Ibn Abî Tâlib, puisse Dieu les agréer tous.
Sheikh ʿAlî Zayn Al-ʿÂbidîn Al-Jifrî est l’un des fruits de l’école de Hadramawt, au Yémen. Cette école sunnite forma de nombreux érudits, des juristes shaféites et des maîtres du soufisme. Selon les termes mêmes de Sheikh ʿAlî Al-Jifrî : "C’est l’école sunnite qui se constitua à Hadramawt il y a environ un millénaire. Son avénement fut motivé par l’arrivée de l’Imâm Ahmad Ibn ʿIsâ Al-Muhâjir, l’un des savants sunnites des Gens de la Demeure prophétique, dans la vallée de Hadramawt. Il y diffusa la doctrine sunnite par la sagesse et la bonne exhortation, alors que de nombreux villages de cette région suivaient d’autres écoles. De sa progéniture shaféite et de ses élèves brillèrent des savants du Hadîth et des éducateurs spirituels. Puis ils quittèrent Hadramawt au Yémen pour s’installer dans diverses contrées. Par leurs efforts, le sud de l’Inde embrassa l’Islam et c’est la raison pour laquelle le sud de l’Inde compte des musulmans suivant l’école juridique shaféite, alors que le reste de l’Inde se conforme à l’école hanafite. De même, l’islam se propagea par leurs efforts au Sri Lanka, en Indonésie, en Malaysie, au Singapour, et jusqu’en Chine ainsi qu’en Afrique de l’Est."
Tarîm, village de Hadramawt, est considéré comme l’une des citadelles des savants musulmans au Yémen. C’est le berceau d’un certain nombre de familles issues de la descendance de notre dame Fâtimah Az-Zahrâ’, la fille du Messager de Dieu - paix et bénédictions de Dieu sur lui. Depuis des siècles, l’histoire du Yémen témoigne des efforts dévoués des savants de ces familles tant sur le plan de la prédication, de l’éducation spirituelle et de la réforme sociale, que sur celui de la production d’ouvrages de qualité dans diverses branches des sciences islamiques.
C’est dans le sillon de cette prestigieuse école qu’Al-Habîb ʿAlî se situe, avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance envers ses maîtres, et d’amour pour la prédication à Dieu.
Depuis son enfance, il fut immergé dans un environnement propice à l’éducation religieuse.
Il suivit les cours de l’école Ath-Thaghr à Djedda d’où il obtint son baccalauréat. En parallèle de l’éducation scolaire classique, depuis l’âge de neuf ans, il reçut une éducation islamique selon la méthodologie des illustres savants de Hadramawt. Il s’agit d’une méthodologie où se cristallise la voie médiane de l’islam, sans outrance ni négligence, avec un attachement à la jurisprudence islamique, au respect des divergences entre les juristes, et à l’éducation spirituelle puisée dans le Coran et la Sunnah, selon une chaîne initiatique continue remontant jusqu’au Prophète Muhammad - paix et bénédiction de Dieu sur lui.
Dans son enfance, Sheikh ʿAlî eut le privilège d’être éduqué pendant douze années, sans interruption, par le noble savant yéménite, le sieur connaisseur de Dieu, Sheikh Al-Habîb ʿAbd Al-Qâdir Ibn Ahmad Ibn ʿAbd Ar-Rahmân As-Saqqâf. Ce dernier veilla à éduquer le jeûne ʿAlî, à le former scientifiquement et à lui enseigner les bases du cheminement vers Dieu.
C’est pour cela que Sheikh ʿAlî Al-Jifrî voue un amour tout à fait particulier à Sheikh ʿAbd Al-Qâdir As-Saqqâf, veille à lui rendre visite régulièrement et à l’honorer.
Il se forma également dans sa jeunesse auprès d’autres prédicateurs et savants, comme Al-Habîb Ahmad Mashhûr Al-Haddâd et Al-Habîb Hâmid Al-Haddâd, que Dieu leur fasse miséricorde. Al-Habîb Abû Bakr Ibn ʿAlî Al-Mashhûr contribua à son éducation et sa formation intellectuelle, alors que Sheikh Hasan Shaddâd enracina dans son coeur l’amour du Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui. Sheikh ʿAlî Al-Jifrî bénéficia en outre des exhortations de Sheikh Ahmad Al-Ahdal qui faisaient naître en lui une langueur pour les récits des pieux Serviteurs de Dieu.
Il côtoya également son oncle paternel Sheikh Muhammad Ibn ʿAlî Al-Jifrî qui étudia d’abord à Tarîm auprès du noble Sheikh Abd Allâh Ash-Shâtirî, puis poursuivit sa formation religieuse à Al-Azhar en Égypte, avant de revenir au Yémen pour fonder la première institution appelant à l’indépendance du pays et à son unité, mettant en valeur la miséricorde et la lumière de l’Islam. Il écoutait son oncle parler de Tarîm et de son Sheikh, l’Imâm ʿAbd Allâh Ash-Shâtirî. Cela influença indubitablement l’image que le jeune ʿAlî se faisait du berceau de sa famille au Yémen et renforça son attachement à la méthodologie des savants de cette région - méthodologie à laquelle il avait goûté auprès de Sheikh ʿAbd Al-Qâdir As-Saqqâf.
Par ailleurs, il fréquenta des savants parmi les cousins de son père, comme Sheikh ʿAbd Allâh Ibn ʿAlawî Ibn Muhammad Al-Jifrî, Sheikh ʿAbd Allâh Hasan Ibn Muhammad Al-Jifrî, Sheikh ʿAlî Hasan Ibn Muhammad Al-Jifrî, et Sheikh ʿAlawî Hasan Ibn Muhammad Al-Jifrî.
Il fut sensible aux propos de la noble dame Safiyyah Al-Jifrî, la tante paternelle de sa mère, qui lui parlait de l’amour des pieux prédécesseurs, du bien et de la bienfaisance.
Il retourna au Yémen, qui avait alors retrouvé son unité, et s’inscrivit à l’Université de Sanʿâ’, en Faculté des Lettres, Département des Etudes Islamiques. En parallèle de cette inscription, il intégra l’institut d’Al-Baydâ’, la célèbre institution fondée et dirigée par l’érudit Sheikh Muhammad Ibn ʿAbd Allâh Al-Haddâr, que Dieu lui fasse miséricorde.
C’est là que le chemin de ʿAlî Al-Jifrî croisa celui de son jeune Sheikh, le prédicateur distingué, Al-Habîb ʿUmar Ibn Hafîdh qui dispensait des cours dans cette institution.
Sheikh ʿUmar le combla de ses soins et contribua à sa formation à la prédication et à son raffinement spirituel.
Pendant son parcours à Al-Baydâ’, il renonça au cursus de l’Université de Sanʿâ’. Il vit en effet que le niveau de science qu’il acquérait auprès de ses maîtres à l’institut d’Al-Baydâ’ et dans leurs assemblées dépassait manifestement celui des cours de l’université. D’autre part, il remarqua que dans des parties du programme de l’université, certaines opinions sont imposées comme unique position valable, sans respecter la pluralité des opinions qui existent chez les savants considérés ni la divergence des Imâms de la Communauté dans certaines questions conflictuelles. Cette vision réductrice alla à l’encontre de la méthodologie à laquelle adhère Sheikh ʿAlî et le motiva pour quitter l’université.
En 1994, il s’installa à Tarîm pour rejoindre son Sheikh, Al-Habîb ʿUmar qui fonda un centre d’études islamiques, Dâr Al-Mustafâ.
Depuis des années, Al-Habîb ʿAlî Al-Jifrî est enseignant et membre du conseil d’administration de Dâr Al-Mustafâ.
Outre les cours qu’il dispense, il a suivi une formation en jurisprudence auprès de Sheikh ʿUmar Husayn Al-Khatîb et continue à s’enrichir en fréquentant les savants et les prédicateurs.
Depuis près de douze ans, il voyage à des fins de prédication dans divers continents. Il visita ainsi l’Asie du Sud-Est, le Sri Lanka, le Canada, les Etats-Unis, l’Afrique de l’Est, les pays du Golfe, les pays du Moyen-Orient comme l’Égypte, le Liban et la Syrie, et divers pays d’Europe. C’est pour lui une occasion d’appeler à Allah et de présenter l’Islam par la sagesse et la bonne exhortation. La renommée de Sheikh ʿAlî grandit, et aujourd’hui, il est régulièrement invité à des conférences sur l’islam et à divers programmes télévisés. Notons que le site internet qui lui est dédié propose de nombreuses ressources, audio et vidéo, de Sheikh ʿAlî.
En juin 2003, il visita trois pays européens - la Belgique, l’Allemagne et la France - et y prêcha dans un certain nombre de mosquées et de centres islamiques.
A son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle, il fut reçu par Muhammad Walîd Al-Mahdî et Îhâb Al-Khatîb. Puis le lendemain matin, il se rendit à la mosquée Ad-Daʿwah où il rencontra le Docteur Al-ʿArabî Kashshât (Larbi Kechat), le recteur de la mosquée. Sheikh ʿAlî rencontra à cette occasion son éminence Sheikh Al-Bûtî.
Après le sermon donné par Sheikh Al-Bûtî à la mosquée Ad-Daʿwah, Sheikh ʿAlî exhorta les orants et parla de la réforme des cœurs, thème vital et en harmonie avec le sermon de Sheikh Al-Bûtî où il insista sur la nécessité d’accourir vers Dieu.
Au cours de l’après-midi, il donna une conférence à la Mosquée ʿUmar Ibn Al-Khattâb à Antony. Le mot de Sheikh Al-Jifrî adressé aux jeunes musulmans de France arriva à son terme avec la prière du coucher du soleil, puis, après celle-ci, il répondit à des questions de l’audience.
Le lendemain matin il participa à un séminaire de la Mosquée Ad-Daʿwah qui se déroula dans le centre socio-culturel associé à la mosquée portant sur "Les minorités : idéaux et pratiques
occidentales et islamiques". Les thèmes de cette rencontre s’articulèrent autour des minorités musulmanes au sein des sociétés occidentales, du discours politique français envers les minorités, et de la création de droits pour les minorités vivant en Europe. La séance de l’après-midi débuta après la prière de midi et le déjeûner avec une conférence de Sheikh Al-Bûtî intitulée : "Au yeux de l’Islam, il n’y a pas de majorité et de minorité, il y a une justice sociale pour tous". Puis Françoise Micheau [2] parla du concept des dhimmis au sein des sociétés islamiques au fil des siècles.
Lors de la troisième séance, d’autres intervenants donnèrent des conférences et Al-Habîb ʿAlî répondit à maintes questions émanant de l’audience au sujet des dhimmis [3] dans l’espace social islamique. Après cela, Al-Habîb ʿAlî donna une conférence sur "La bonne compréhension de l’Islam". La rencontre fut scellée par un mot de Dr Al-ʿArabî Kashshât.
Le dimanche 22 juin, il participa à un deuxième séminaire organisé par la Mosquée Ad-Da’wah traitant du rôle spirituel et social de l’adoration de Dieu.
Le soir, il effectua diverses visites privées et rencontra, entre autres, des musulmans comoriens qui ont des liens avec des savants de Hadramawt.
Après sa tournée dans l’Hexagone, il quitta Paris le lundi 23 juin, passa par Londres, puis rencontra son Sheikh Al-Habîb ʿUmar à Djedda. Il scella son voyage par une visite du Messager de Dieu - paix et bénédiction de Dieu sur lui - à Médine, avant de retourner à Tarîm, le jeudi 26 juin, avec Sheikh ʿUmar.
Puisse Dieu bénir ses œuvres.
Sources : Alhabibali.org et Islamonline.net.
[1] Al-Habîb, "le bien-aimé", est un titre que les gens de Hadramawt donnent aux gens de science et de vertu parmi les descendants de la maison prophétique.
[2] Françoise Micheau est professeur d’histoire musulmane médiévale à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
[3] Pour le sujet des dhimmis, nous renvoyons à l’ouvrage de Sheikh Al-Qaradâwî traduit dans notre bibliothèque.
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