samedi 20 mars 2004
Il est établi qu’il y a derrière ce monde une force supérieure qui le gouverne, qui le régit et qui veille sur lui. Certains l’appellent la cause première, d’autres la raison première et d’autres encore le moteur premier. Le Coran arabe la désigne, quant à lui, ainsi que les autres Livres célestes, par ce nom qui réunit les attributs de beauté et de majesté : Allâh (Dieu).
La raison humaine est incapable d’appréhender cette force supérieure - autrement dit, ce dieu majestueux - pour en percevoir la Quiddité ou en connaître la Nature. Comment en serait-il autrement, si elle est déjà incapable de connaître sa propre quiddité, de déterminer l’essence de l’esprit, la vérité de la vie ainsi que bon nombre de propriétés physiques de l’univers, comme les forces électriques, magnétiques ou autres, contrainte qu’elle est de se contenter de n’en percevoir que les effets ? Comment la raison pourrait-elle alors prétendre à la connaissance de l’Essence de Dieu, le Haut, le Grand ? "Ainsi est Dieu, votre Seigneur ! Il n’y a point de divinité à part Lui, Créateur de tout. Adorez-Le donc. C’est Lui qui a charge de tout. Les regards ne peuvent L’atteindre, cependant qu’Il saisit tous les regards. Et Il est le Doux, le Parfaitement Connaisseur." [1]
Ce dieu n’est pas le dieu d’un clan, ni celui d’un peuple en particulier, ni celui d’une région donnée. Il est "le Seigneur des mondes"... "le Seigneur des cieux et de la Terre"... "le Seigneur du levant et du couchant"... "Dis : "Chercherais-je un autre Seigneur qu’Allah, alors qu’Il est le Seigneur de toute chose ?" [2]
Écoutons maintenant le dialogue, rapporté par le Coran, entre Moïse et Pharaon, pour mieux saisir le caractère absolu de Sa Divinité - Exalté et Glorifié soit-Il : « Et qu’est-ce que le Seigneur des mondes ?›, demande Pharaon. ‹Le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui existe entre eux, dit Moïse, si seulement vous pouviez en être convaincus !› Pharaon dit à ceux qui l’entouraient : ‹Avez-vous entendu ?› ‹Votre Seigneur, poursuit Moïse, et le Seigneur de vos plus anciens ancêtres›. ‹Vraiment, dit Pharaon, votre Messager, qui vous a été envoyé, est un fou›. ‹Le Seigneur du Levant et du Couchant, ajoute Moïse, et de ce qui est entre les deux ; si seulement vous compreniez !› » [3]
Le Coran argumente l’Existence de Dieu de diverses manières :
Cette création nécessite un Créateur et ce système a besoin d’un Régulateur : « Ont-ils été créés à partir du néant ou sont-ce eux les créateurs ? Ou ont-ils créé les cieux et la terre ? » [5]
Pour peu que cette prime nature disparaisse à l’heure de l’aisance et du badinage, elle refait rapidement surface en cas d’épreuve et de difficulté. Le vernis trompeur s’érode rapidement et laisse apparaître le matériau pur de l’âme humaine, qui revient alors à son Seigneur en L’invoquant et en L’implorant : "C’est Lui Qui vous fait aller sur terre et sur mer, quand vous êtes en bateau. Lorsque ces bateaux les emportèrent, grâce à un bon vent, ils s’en réjouirent jusqu’au moment où, assaillis par un vent impétueux, assaillis de tous côtés par les vagues, se jugeant enveloppés par la mort, ils prièrent Dieu, avec une exclusive dévotion : "Certes, si Tu nous sauves de ceci, nous serons parmi les reconnaissants !"" [7]
Cette prime nature ressort lorsque l’être humain est surpris par la question de l’origine de l’univers et de l’identité de son Gérant. De par sa prime nature, il ne peut que proclamer : "C’est Dieu !" : « Si tu leur demandes : "Qui a créé les cieux et la terre, et assujetti le Soleil et la Lune ?", ils diront très certainement : "Dieu". » [8] ; « Dis : "Qui vous attribue de la nourriture du ciel et de la terre ? Qui détient l’ouïe et la vue, et qui fait sortir le vivant du mort et fait sortir le mort du vivant, et qui administre tout ?" Ils diront : "Dieu". Dis alors : "Ne Le craignez-vous donc pas ?" Tel est Dieu, votre vrai Seigneur. Au delà de la vérité qu’y a-t-il donc sinon l’égarement ? Comment alors pouvez-vous vous détourner ?" » [9]
Traduit de l’arabe du livre de Sheikh Yûsuf al-Qaradâwî, Madkhal Li-Maʿrifat Al-Islâm, disponible en ligne sur le site Qaradawi.net.
[1] Sourate 6, Al-Anʿâm, les Bestiaux, versets 102 et 103. NdT
[2] Sourate 6, Al-Anʿâm, les Bestiaux, verset 164. NdT
[3] Sourate 26, Ash-Shuʿarâ’, les Poètes, versets 23 à 28. NdT
[4] Sourate 2, Al-Baqarah, la Vache, verset 164. NdT
[5] Sourate 52, At-Tûr, le Mont, versets 35 et 36. NdT
[6] Sourate 30, Ar-Rûm, les Byzantins, verset 30. NdT
[7] Sourate 10, Yûnus, Jonas, verset 22. NdT
[8] Sourate 29, Al-ʿAnkabût, l’Araignée, verset 61. NdT
[9] Sourate 10, Yûnus, Jonas, versets 31 et 32. NdT
[10] Sourate 7, Al-Aʿrâf, les Limbes, verset 64. NdT
[11] Sourate 7, Al-Aʿrâf, les Limbes, verset 72. NdT
[12] Sourate 27, An-Naml, les Fourmis, versets 52 et 53. NdT
[13] Sourate 30, Ar-Rûm, les Byzantins, verset 47. NdT
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