dimanche 6 mars 2005
Le motif du combat dans l’Islam est de repousser l’agression et non point d’imposer une foi particulière. La paix est en fait la base des rapports entre les Musulmans et les autres peuples. Si une agression a lieu, la guerre devient inévitable. Il faut alors rendre le mal par le mal et défendre la vertu contre le vice comme nous l’avons déjà mentionné. Ce principe est établi d’après des textes du Coran et il est appuyé par des événements historiques qui se sont déroulés du temps du Prophète. Il est dit dans le Coran : « Ô vous qui croyez, entrez dans la paix, en totalité, et ne suivez point les pas du Démon, car il est pour vous un ennemi déclaré » [1] ; « S’ils inclinent à la paix, incline vers celle-ci, toi aussi et place ta confiance en Dieu. Il est l’Audient, l’Omniscient » [2] ; « Ne dites point à celui qui vous offre la paix : « Tu n’es pas croyant » recherchant par-là les gains éphémères qu’offre la vie présente » [3].
Tous ces textes témoignent que la paix est à la base des rapports humains jusqu’à ce qu’une agression se produise. En vertu du premier texte, ceux qui croient à la vérité sont invités à jouir de la paix sous toutes ses formes. Il est évident que si l’hostilité était à la base des rapports, ils n’auraient point été invités à la paix.
Le second texte appelle à la paix, si toutefois les autres partis opposés sont prêts à répondre à l’appel. Si la guerre avait pour motif l’incroyance, il n’y aurait eu de paix qu’à condition que les incroyants embrassent l’Islam. Mais le texte appelle à la paix si toutefois, les ennemis inclinent vers elle, quand bien même ils n’inclineraient pas vers la foi.
Le troisième texte interdit le combat si les ennemis se rendent aux Musulmans.
Les événements historiques qui se sont déroulés du temps du Prophète confirment que la guerre islamique avait pour seul motif la légitime défense et que les rapports entre les Musulmans et les non-Musulmans étaient fondés sur la paix. Le fait que le Prophète n’a jamais levé l’épée contre ses adversaires, à moins qu’ils n’aient entrepris ou préparé une agression, confirme cette opinion.
Mais les infidèles maltraitèrent le Prophète et ses Compagnons. Ils ne laissèrent passer aucune occasion pour lui faire du mal. Le Prophète leur rendit le mal par la patience et l’endurance. Jusqu’au moment où ils complotèrent pour attenter à sa vie. Choisissant un jeune homme dans chaque tribu, ils les réunirent pour porter contre le Prophète, comme un seul homme, un coup fatal. Ils cernèrent sa maison pour accomplir leur méfait. Mais Dieu Tout-Puissant le sauva et le Prophète sortit de sa demeure et émigra. Ses Compagnons avant lui avaient émigré fuyant avec la religion qu’ils avaient choisie. C’est alors que Dieu autorisa les croyants à combattre : « Autorisation est donnée à ceux qui sont combattus de se défendre, car vraiment, ils ont été lésés. En vérité Dieu a pleine puissance pour les secourir : ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, - contre toute justice, simplement parce qu’ils disaient : "Notre Seigneur est Dieu." » [5]
La guerre se limita à la tribu de Quraysh, car ils avaient attaqué les premiers et persistaient dans leur agression en persécutant la minorité des Musulmans qui avaient été retenus à La Mecque.
Les deux batailles de Badr et de Uhud furent livrées contre Quraysh. Puis les Qurayshites réunirent un grand nombre de guerriers arabes pour lutter contre le Prophète lors de la bataille des Coalisés. Ils regroupèrent leurs forces pour anéantir la ville sainte de Médine. Il était donc inévitable de passer à l’action contre tous les Arabes, car ils avaient pris part à cette agression. Dieu dit : « Combattez les Associateurs de manière totale comme ils vous combattent de manière totale. » [6]
Les infidèles avaient attaqué les premiers, les Musulmans avaient le droit de repousser cette attaque générale. « Dieu secourra certes ceux qui secourent Sa Religion. En vérité Dieu est certes Fort et Puissant ! » [7]
Par cet aperçu historique, nous voyons que le Prophète n’a lutté que contre ceux qui l’ont attaqué, qui ont comploté contre lui, ou qui étaient de connivence avec les ennemis de l’Islam. C’est lui seul qui a décrété les vérités de l’Islam et qui a déclaré que les Musulmans n’étaient pas autorisés à combattre ceux qui étaient en paix avec eux, mais qu’il est de leur devoir de combattre ceux qui les attaquaient.
D’après la série intitulée "Études sur l’islam", publié par le Ministère des Biens de mainmorte et des Affaires Islamiques d’Égypte, juillet 1987. Relu et adapté par islamophile.org.
[1] Sourate 2, Al-Baqarah, La Génisse, verset 208. NdT
[2] Sourate 8, Al-Anfâl, Le Butin, verset 61. NdT
[3] Sourate 4, An-Nisâ’, Les Femmes, verset 94. NdT
[4] Sourate 16, An-Nahl, Les Abeilles, verset 125. NdT
[5] Sourate 22, Al-Hajj, Le Pèlerinage, versets 39 et 40. NdT
[6] Sourate 9, At-Tawbah, Le Repentir, verset 36. NdT
[7] Sourate 22, Al-Hajj, Le Pèlerinage, verset 40. NdT
[8] Sourate 8, Al-Anfâl, Le Butin, verset 58. NdT
[9] Sourate 5, Al-Mâ’idah, La Table servie, versets 82 et 83. NdT
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