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Sa miséricorde et sa compassion

samedi 21 février 2004

Le Messager de Dieu était l’homme le plus doux qui soit, en même temps qu’il surpassait les autres en courage et en bravoure. Il était tellement bon qu’il était aux larmes à la vue de la moindre manifestation de cruauté. Ibn ʿAbbâs rapporte qu’"un jour, un homme saisit une chèvre, la jeta sur le flanc, puis se mit à affûter son couteau. Voyant cette scène, le Prophète lui demanda : « Cherches-tu à la tuer deux fois ? Pourquoi n’affûtes-tu pas ton couteau avant de coucher ta chèvre sur le flanc ? »"

Le Prophète interdit à ses Compagnons d’affamer ou d’assoiffer les bêtes de somme, ou encore de les surcharger. Il recommanda d’être bon envers les animaux et de chercher à les soulager, considérant cela comme autant d’actes méritoires de nature à rapprocher l’homme de Dieu. Abû Hurayrah rapporta que le Prophète dit : « Un voyageur assoiffé trouva un puits sur son chemin. Il y descendit pour étancher sa soif et, une fois ressorti, il vit un chien en train de lécher la boue tellement lui aussi avait soif. L’homme pensa que le chien devait avoir autant soif que lui. Il redescendit alors dans le puits, remplit son chausson de cuir en eau et ressortit tenant le chausson entre les dents. Ainsi, il étancha la soif du chien. Dieu Se réjouit de ce geste de bonté et absolut l’homme de ses péchés. » Les Compagnons du Prophète s’enquirent : « Ô Messager de Dieu, y a-t-il aussi une rétribution concernant les bêtes et les animaux sauvages ? » Le Prophète répondit : « Il y a une rétribution concernant toute créature ayant un cœur vivant. » [1]

ʿAbd Allâh Ibn ʿUmar rapporta que le Prophète dit : « Une femme fut vouée à l’Enfer à cause d’une chatte qu’elle enferma sans lui donner à manger, ni lui laisser la liberté de déterrer quelque rongeur pour s’en nourrir. » [2] ʿAbd Allâh Ibn Jaʿfar rapporta que le Prophète entra un jour dans l’enclos d’un jeune homme ansârite ; il y trouva un chameau qui se mit à geindre à la vue du Prophète, des larmes coulant des yeux de l’animal. Le Prophète s’en approcha et lui prodigua quelques tapes sur la bosse et sur la face, ce qui réconforta la bête. Puis le Prophète s’enquit de son propriétaire. Le jeune homme ansârite se présenta et dit : « Ô Messager de Dieu, ce chameau m’appartient. » Le Prophète lui dit : « Ne crains-tu pas Dieu vis-à-vis de ce chameau alors qu’Il l’a mis en ta possession ? Il s’est plaint à moi que tu le surcharges et le fais travailler sans cesse. » [3]

Abû Hurayrah rapporta que le Prophète dit : « Pendant vos voyages, lorsque vous traversez des terres fertiles, permettez aux chameaux de prélever leur dû dans la végétation, et lorsque vous traversez des terres nues et arides, dépêchez-vous d’en finir. Et quand vous campez la nuit, écartez-vous des routes car elles sont le lieu de passage des bêtes féroces et la destination des vipères. » [4] Ibn Masʿûd rapporte : « Lors d’un voyage en compagnie du Messager de Dieu, ce dernier s’éloigna un peu du campement. A ce moment, nous vîmes un petit oiseau avec deux oisillons dont nous nous emparâmes. L’oiseau virevoltait autour de nous lorsque le Prophète revint. Il nous demanda alors : "Qui a affligé cet oiseau en lui enlevant ses petits ?" Puis, il nous demanda de remettre les oisillons à leur place. A cet endroit, nous vîmes aussi une fourmillière que nous brûlâmes. Lorsque le Prophète sut que nous l’avions brûlée, il dit : "Seul le Seigneur du Feu a le droit de châtier par le feu." » [5]

Le Prophète enjoignait instamment la gentillesse et la générosité dans le traitement des esclaves, des serviteurs et des mains d’œuvre. Jâbir rapporta que le Prophète de Dieu dit : « Nourrissez-les de ce dont vous vous nourrissez, habillez-les de ce dont vous vous habillez, et ne perturbez pas les créatures de Dieu. » [6] On rapporta que le Prophète dit également : « Les gens que Dieu a placés entre vos mains sont vos frères, vos serviteurs et vos assistants. Quiconque a son frère à son service doit le nourrir de ce dont il se nourrit, le vêtir de ce dont il s’habille, ne jamais lui assigner une tâche supérieure à ses capacités, et si cela est inévitable, qu’il l’aide à l’accomplir. » [7]

ʿAbd Allâh Ibn ʿUmar rapporta qu’« un jour, un bédouin se présenta au Prophète et lui demanda : "Combien de fois par jour dois-je pardonner à mon serviteur ?" Le Prophète répondit : "Soixante-dix fois." » [8] Il rapporta également que le Prophète dit : « Payez le salaire d’un ouvrier avant que sa sueur ne sèche. » [9]

P.-S.

Traduit de l’anglais du site Islamonline.net.

Notes

[1Hadîth rapporté par Al-Bukhârî dans son Sahîh, dans le livre de l’éthique, section de "la miséricorde envers les hommes et envers les animaux". Le texte arabe est consultable dans l’Encyclopédie du Hadîth en ligne. Une variante de ce hadith remplace l’homme en question par une prostituée.

[2Hadîth rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.

[3Hadîth rapporté par Ahmad dans son Musnad.

[4Hadîth rapporté par Mâlik dans son Muwatta’.

[5Hadîth rapporté par Abû Dâwûd dans ses Sunan.

[6Fragment d’un hadîth rapporté par Ahmad dans son Musnad, faisant partie du Sermon d’Adieu du Prophète.

[7Hadîth rapporté par Abû Dâwûd dans ses Sunan.

[8Hadîth rapporté par At-Tirmidhî et Abû Dâwûd dans leurs Sunan.

[9Hadîth rapporté par Ibn Mâjah dans ses Sunan.

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