mercredi 19 mai 2004
Notre Prophète Muhammad - paix et bénédictions sur lui - était d’une générosité inégalable. Il distribuait à autrui tout ce qu’il pouvait recevoir, et s’en réjouissait plus que ceux qui se voyaient offrir ses présents. Il ne laissait jamais personne quitter sa demeure les mains vides, et privilégiait toujours les nécessiteux à la satisfaction de ses propres besoins.
Sa générosité se manifestait de différentes manières. Parfois, il offrait des cadeaux. Il lui arrivait aussi, lorsqu’il empruntait quelque chose, de s’acquitter de sa dette en remboursant un montant supérieur à sa valeur initiale [1]. Parfois, il achetait un bien et en donnait plus que son prix au vendeur. D’autres fois, il donnait l’aumône. Il acceptait les cadeaux de la part des gens, et en offrait toujours davantage en retour.
Jamais, quand on lui demandait quelque chose, le Prophète - paix et bénédictions sur lui - ne répondait : "Non" [2]. Il avait pour habitude de dire qu’il n’était qu’un simple distributeur et trésorier de ces biens et qu’Allah en était l’Unique Pourvoyeur. Une fois, un homme vint le voir et vit son troupeau de chèvres qui occupait un espace bien étendu. Il lui demanda de l’aide et le Prophète lui fit don de la totalité du troupeau. L’homme retourna ensuite auprès des siens et les invita à embrasser l’Islam, car Muhammad était tellement généreux qu’il n’y avait aucune raison de craindre la pauvreté. Un autre homme vint lui demander assistance à un moment où le Prophète n’avait rien à offrir ; il proposa alors à l’homme d’emprunter en son nom, le Prophète s’engageant à régler la dette. ‘Umar - que Dieu l’agrée -, qui était présent à ce moment-là, demanda alors au Messager si Allâh ne lui avait pas imposé une charge supérieure à sa capacité. Le Prophète garda le silence. Toutefois, un autre homme était présent et proposa son aide. Le Prophète accueillit son offre avec un sourire exprimant sa grande joie.
Le Prophète - paix et bénédictions sur lui - était tellement généreux qu’il donnait toujours quelque chose à celui qui venait lui demander de l’aide, et même lorsqu’il ne possédait rien, il promettait son aide pour plus tard. Il arrivait parfois au Messager d’acheter une chose, puis de l’offrir en guise de présent au vendeur. Une fois, il acheta un chameau à ‘Umar, dont il ne tarda pas à faire cadeau à ʿAbd Allâh, le fils de ‘Umar. Une autre fois, il acheta quelque chose à Jâbir puis le lui rendit en guise de présent.
Parfois, Allah bénissait la nourriture que le Prophète partageait. La quantité de nourriture se multipliait alors de façon à ce que beaucoup puissent en manger. Lors d’une bataille, le Prophète était accompagné de cent trente de ses Compagnons. Il choisit une chèvre, la sacrifia et fit griller son foie. Après la cuisson, il en distribua à tous les Compagnons et en garda une part pour les absents.
Lorsqu’il recevait quelque bien, il ne trouvait de répit qu’après l’avoir offert à autrui. Umm Salamah, la femme du Prophète, rapporta qu’un jour, le Messager rentra à la maison, l’air inquiet. Elle lui demanda ce qui n’allait pas. Il répondit que les sept dinars qu’il avait reçus la veille étaient restés sur son lit jusqu’au soir sans avoir été distribués. Son cœur ne s’apaisa que lorsque la somme fut distribuée.
Abû Dharr raconte qu’un soir, alors qu’il marchait en compagnie du Messager d’Allah - paix et bénédictions sur lui -, celui-ci lui dit : « Ô Abû Dharr, si le Mont Uhud était transformé en or pour moi, je n’aimerais pas que trois nuits passent sans que je m’en sois séparé jusqu’au dernier dinar, sauf de quoi payer mes dettes. » Il n’était pas tranquille tant qu’il restait le moindre sou chez lui. Un jour, il rentra précipitamment chez lui de la mosquée, puis en ressortit aussitôt. Les gens étaient surpris, mais il leur dit qu’il s’était souvenu lors de la prière qu’il avait de l’or à la maison. Il redoutait de l’oublier et que la nuit passe sans que cet or ne soit distribué. Il rentra donc à la maison pour demander à ce qu’il soit immédiatement donné en aumône.
Par ailleurs, le Prophète - paix et bénédictions sur lui - payait toujours les dettes des défunts, et ordonnait d’être informé du décès de toute personne morte endettée, afin qu’il puisse rembourser ses emprunts.
A chaque fois que le Prophète - paix et bénédictions sur lui - rencontrait une personne avare, il lui conseillait d’être plus généreuse et charitable. Ibn ‘Abbâs rapporta avoir entendu le Messager dire : « N’est pas croyant celui qui mange alors que son voisin a faim ». Abû Hurayrah rapporta que le Prophète de Dieu dit : « Le croyant est simple et généreux, tandis que le pervers est fourbe et ignoble ». En résumé, le Prophète Muhammad - paix et bénédictions sur lui - était tellement généreux et charitable qu’il ne gardait jamais quelque chose en surplus pour lui, mais préférait tout offrir à ceux qui venaient lui demander de l’aide.
Traduit de l’anglais du site Islamonline.net.
[1] Dans une correspondance privée entre Islamophile.org et Islamonline.net, Sheikh ʿAbd Al-Khâliq Hasan Ash-Sharîf a mis en valeur la différence entre ce noble comportement prophétique et l’usure. Dans l’usure, l’emprunt est conditionné par le devoir de restituer le prêt par une valeur qui lui est supérieure, alors que, dans cette tradition, le Prophète, après avoir restitué le bien emprunté ou sa valeur, décide, par pure générosité et sans engagement préalable, de combler la personne par un supplément d’argent.
[2] Hadith rapporté par Jâbir Ibn ʿAbd Allâh.
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